L’OCI affirme devant la CIJ que la solution à deux États en Palestine est impérative pour la paix régionale

La Cour internationale de justice a tenu toute la semaine des audiences sur les implications juridiques de l’occupation israélienne depuis 1967, avec un nombre sans précédent de cinquante-deux pays – dont les États-Unis et la Russie – venus témoigner. (AFP)
La Cour internationale de justice a tenu toute la semaine des audiences sur les implications juridiques de l’occupation israélienne depuis 1967, avec un nombre sans précédent de cinquante-deux pays – dont les États-Unis et la Russie – venus témoigner. (AFP)
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Publié le Lundi 26 février 2024

L’OCI affirme devant la CIJ que la solution à deux États en Palestine est impérative pour la paix régionale

  • Le secrétaire général de l’OCI, Hussein Ibrahim Taha, a demandé à la CIJ de condamner la colonisation accélérée de Jérusalem-Est et les attaques israéliennes contre les lieux saints islamiques et chrétiens
  • Des représentants de la Turquie, de la Ligue arabe et de l’Union africaine ont également présenté leurs arguments lors du dernier jour d’audience à la CIJ

LA HAYE: Des représentants de la Turquie, de la Ligue arabe, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et de l’Union africaine (UA) présentent aujourd’hui, lors du dernier jour de procédure devant la plus haute cour de l’ONU, leurs arguments sur la légalité de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël.

Les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont entendu les arguments de plus de 50 États, après une requête de l’Assemblée générale des nations unies, qui a demandé, en 2022, à la cour d’émettre un avis non contraignant sur les conséquences juridiques de l’occupation israélienne.

Union africaine: Le génocide de Gaza est l’essence même d’une tragédie qui dure depuis des décennies

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La représentante de l’Union africaine, Hajer Gueldich, a déclaré à la CIJ que «les souffrances et l’horreur indicibles infligées à la population de Gaza» étaient l’essence même de la tragédie palestinienne depuis plus d’un siècle.

Elle a qualifié la guerre actuelle menée par Israël contre Gaza de «tentative honteuse de créer une nouvelle Nakba, une nouvelle catastrophe destinée à effacer la présence palestinienne en Palestine».

«L’histoire de la Palestine est une histoire de dépossession, de déplacement et de déshumanisation. C’est une histoire d’injustice.» Elle a ajouté que l’agression israélienne en cours contre Gaza montrait plus que jamais la tragédie des Palestiniens qui sont «systématiquement assujettis et opprimés par le projet colonial israélien» depuis plus de sept décennies.

La procédure consultative constitue une occasion de tenir Israël pour responsable des attaques, de mettre un terme immédiat à l’«impunité» d’Israël et de faire respecter le droit humanitaire international.

OCI: une solution à deux États est impérative pour instaurer la paix dans la région

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Le secrétaire général de l’OCI, Hussein Ibrahim Taha, a affirmé qu’«une paix juste, durable et globale fondée sur une solution à deux États en Palestine est le seul moyen d’assurer la sécurité et la stabilité de tous les peuples de la région et de les protéger du cycle de la violence».

Il a appelé les pays à cesser d’exporter des armes et des munitions vers Israël car «l’armée et les colons les utilisent contre le peuple palestinien» et a demandé à la CIJ de condamner la colonisation accélérée de Jérusalem-Est et les attaques israéliennes contre les lieux saints islamiques et chrétiens.

M. Taha a réitéré la condamnation par l’organisation de l’attaque israélienne contre Gaza, qui a fait environ 30 000 morts et des milliers de blessés parmi les Palestiniens, ainsi que de l’escalade de la violence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Il a également déploré l’incapacité du Conseil de sécurité «à faire respecter le droit international pour mettre fin à la spirale de violence et rendre justice au peuple palestinien».

Ligue arabe: le génocide de Gaza est le résultat de l’incapacité à mettre fin à une occupation prolongée

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Le représentant de la Ligue arabe, Abdelhakim al-Rifaï, a estimé que l’incapacité à mettre fin à l’occupation israélienne prolongée de la Palestine «a conduit aux horreurs actuelles perpétrées contre les Palestiniens [à Gaza], constituant un génocide».

Il a déclaré que l’occupation était une «atteinte à la justice internationale» et qu’il «ne peut y avoir de justification morale ou juridique à l’occupation de territoires, au meurtre, à la terreur et au déplacement de leurs populations».

Il a décrit Israël comme «la dernière puissance coloniale d’apartheid oppressive et expansionniste encore en place au XXIe siècle», exhortant la CIJ à confirmer l’illégalité de l’occupation israélienne et à «statuer sans ambiguïté sur les conséquences juridiques pour toutes les parties, en particulier celles qui ignorent, facilitent, assistent ou participent de quelque manière que ce soit à la perpétuation de cette situation illégale».

«Seul l’État de droit, et non la loi de la jungle qui prévaut, ouvrira la voie à la paix dans la région», a-t-il souligné. «La fin de l’occupation est la voie vers une coexistence pacifique.»

Il a indiqué que l’insistance à placer Israël au-dessus de la loi à travers la politisation de la responsabilité et l’adoption de deux poids deux mesures constituait «une menace directe pour la paix et la stabilité internationales».

La Turquie met en garde contre le danger de ne pas demander de comptes à Israël

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Le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Yıldız, a averti la plus haute cour de l’ONU des risques de ne pas demander de comptes à Israël pour ses «attaques aveugles» contre les civils palestiniens à Gaza.

«Si les injustices et la politique de deux poids deux mesures dont les Palestiniens font l’objet depuis des décennies se poursuivent, les réactions des populations de la région et d’ailleurs se multiplieront. En d’autres termes, nous devons faire en sorte que les responsables d’attaques contre des civils répondent de leurs actes devant la loi, faute de quoi un tel comportement scandaleux pourrait être reproduit ailleurs à l’avenir.»

Il a condamné les projets d’Israël visant à limiter l’accès des fidèles musulmans à la mosquée Al-Aqsa pendant le mois sacré du ramadan, notant que la rhétorique répétée par les ministres israéliens «est inquiétante».

M. Yıldız a renouvelé l’appel de la Turquie à la communauté internationale pour qu’elle s’attaque aux causes profondes de la guerre entre la Palestine et Israël, car il s’agit du seul moyen d’instaurer la paix dans la région.

Il a affirmé que le conflit n’avait pas commencé le 7 octobre et qu’il ne concernait pas «une faction ou un groupe palestinien en particulier. Le conflit est vieux d’un siècle», a-t-il expliqué. «Le véritable obstacle à la paix est évident: la poursuite de l’occupation par Israël des Territoires palestiniens et l’échec de la mise en œuvre d’une solution à deux États», a-t-il ajouté.

L’offensive militaire israélienne sur Gaza depuis le 7 octobre a tué près de 30 000 Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, et a placé 2,3 millions de personnes sous le blocus total d’Israël. Plus de 2 millions de Palestiniens ont été déplacés de force.

«Les attaques d’Israël se sont transformées en punition collective», a constaté M. Yıldız. «Le manque d’intérêt politique de la communauté internationale pour les causes profondes du conflit a créé un fort sentiment d’injustice chez les Palestiniens et, en général, au sein de la communauté internationale.» 

Il a accusé le Conseil de sécurité de l’ONU, qui, selon lui, a la responsabilité première de maintenir l’ordre et la sécurité internationaux, de ne pas avoir apporté de solution à Gaza. Lors de la première journée d’audience, le lundi 19 février, les représentants de la Palestine ont demandé aux juges de déclarer illégale l’occupation israélienne de leur territoire et ont affirmé que cet avis pourrait contribuer à créer les conditions d’un accord pour parvenir à une solution à deux États.

La plupart des pays ont critiqué la conduite d’Israël dans les Territoires occupés. Nombre d’entre eux ont appelé le tribunal à déclarer l’occupation illégale. Cependant, les États-Unis se sont tenus aux côtés de leur allié, s’opposant à un retrait immédiat et inconditionnel du territoire occupé.

Israël, qui ne participe pas aux audiences, a indiqué, dans des commentaires écrits, que l’implication de la cour pourrait nuire à la mise en place d’un règlement négocié.

Ces audiences font partie d’une campagne palestinienne visant à inciter les institutions juridiques internationales à examiner la conduite d’Israël. Cette initiative a pris un caractère urgent depuis que les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre ont déclenché une réponse militaire qui a provoqué la mort d’environ 29 600 Palestiniens.

Les quinze juges de la CIJ ont été chargés d’étudier «l’occupation, la colonisation et l’annexion par Israël… notamment les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la Ville sainte de Jérusalem, en plus de l’adoption de lois et mesures discriminatoires connexes».

Le verdict des juges devrait être rendu dans six mois.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com