PARIS: Abdelhafid Bakhouche, le directeur général des douanes algériennes, a annoncé que ses services vont faire face à des défis. «Le corps des douanes connaîtra des mutations stratégiques importantes visant la réalisation de plusieurs objectifs, dont la création d'un système de gestion basé sur la planification prospective et l'évaluation de la réalisation des objectifs impliquant des indicateurs de mesure de la performance», a-t-il indiqué lors de son allocution lors de la Journée internationale des douanes, en janvier dernier.
Pour assurer cette transformation, le premier responsable du secteur mise sur «le rôle vital des ressources humaines ainsi que la coordination et le partenariat avec l’ensemble des secteurs, le renforcement des mécanismes du contrôle douanier et la facilitation du commerce international au niveau des frontières pour améliorer le climat d'investissement».
Pôle régional de formation douanière
Selon lui, les douanes algériennes aspirent à devenir «un pôle régional de formation douanière», avec une formation dispensée dans les écoles douanières algériennes, notamment à destination des agents des pays à l’échelle continentale. Enfin, ce dernier rappelle qu’une coordination renforcée entre les différentes institutions permettra aux services des douanes de lutter efficacement contre toute forme de fraude, de contrebande et de criminalité transnationale.
Pour l’expert en économie Ahmed Tarter, «la plupart des réformes appliquées au système douanier et fiscal visent à combattre l'évasion fiscale, à lutter contre la fraude aux droits de douane, à réprimer les abus de pouvoir. Diverses initiatives ont été prises pour améliorer le traitement et l'application positive du système douanier, générant ainsi la confiance des opérateurs économiques. Un effort considérable est également déployé pour lutter contre la corruption sous toutes ses formes, que ce soit aux frontières terrestres, maritimes ou aériennes.»
«Diverses initiatives ont été prises pour améliorer le traitement et l'application positive du système douanier, générant ainsi la confiance des opérateurs économiques; un effort considérable est également déployé pour lutter contre la corruption sous toutes ses formes, que ce soit aux frontières terrestres, maritimes ou aériennes.»
L’utilisation d’un nouveau système informatique, inauguré en novembre 2023, a permis le traitement des déclarations de douane de façon plus fluide et élargie. «Le nombre des déclarations en douane a connu une tendance à la hausse à compter de novembre 2023 jusqu'en janvier 2024, atteignant mille six cent cinquante-neuf déclarations», indique la direction générale des douanes. Ces opérations, qui concernent, entre autres, les démarches de dédouanement et le paiement électronique, permettront de concrétiser le principe de transparence dans les processus de gestion, et de fournir les informations en temps réel aux différents acteurs du secteur et aux instances ministérielles.
Les services de douanes veulent aller plus loin dans la mise en œuvre du processus de transparence et d’efficacité, notamment à travers la généralisation de la numérisation. Intervenant au début du mois de février devant les cadres de la direction régionale des douanes de la wilaya d’Oran, Zeroual Châabane, directeur régional des douanes, a souligné que les mesures engagées par l’État ont permis la levée des obstacles entravant les activités des opérateurs économiques et les investisseurs.
Systèmes et des solutions numériques
Les services de douanes s’appuieront, selon lui, sur des systèmes et des solutions numériques permettant une prise en charge globale, du traitement à l’analyse de données, avec plus de transparence. «Les douanes algériennes ont été parmi les premières à introduire la numérisation du secteur en adoptant notamment le nouveau système d’information Alces», précise-t-il.
Interrogé par Arab News en français sur l’apport du numérique, Nazim Sini, économiste et spécialiste du sujet, affirme que «la numérisation des services de douanes permettra surtout des gains de productivité et une traçabilité accrue des opérations de commerce extérieur. Ses services gagneront en efficacité, mais aussi en délai grâce à des traitements administratifs raccourcis et lisibles. En améliorant les processus de contrôle et les formalités de douanes, les opérations de commerce extérieur permettront de récupérer quelques points de croissance et par la même occasion, quelques millions de dollars de recettes supplémentaires.»
Enfin, M. Sini ajoute que la numérisation des services de douanes «est un outil facilitant la lutte contre la fraude à l’importation et une manière d’offrir une certaine transparence à l’égard des opérateurs économiques».