Al-Alimi: les Houthis, une menace à la sécurité en mer Rouge même si la guerre à Gaza prend fin

Des membres des forces de sécurité affiliées aux Houthis tiennent un portrait du chef de la milice, Abdel Malik al-Houthi, lors d’une manifestation à Sanaa, le 16 février 2024. (AFP)
Des membres des forces de sécurité affiliées aux Houthis tiennent un portrait du chef de la milice, Abdel Malik al-Houthi, lors d’une manifestation à Sanaa, le 16 février 2024. (AFP)
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Publié le Lundi 19 février 2024

Al-Alimi: les Houthis, une menace à la sécurité en mer Rouge même si la guerre à Gaza prend fin

  • Le gouvernement yéménite a sollicité l’aide internationale afin d’expulser les Houthis des territoires yéménites sous leur contrôle
  • M. Al-Alimi a mis en garde: si les Houthis ne sont pas éliminés, ils utiliseront la mer Rouge comme monnaie d’échange

AL-MOUKALLA: La milice houthie du Yémen continuerait à alimenter le conflit en mer Rouge, même si la guerre entre Israël et le Hamas prenait fin. C’est ce qu’a affirmé Rachad al-Alimi, qui dirige le conseil présidentiel du Yémen.

S’exprimant samedi lors de la conférence de Munich sur la sécurité, M. Al-Alimi a déclaré que la seule manière d’éliminer le danger était de recourir à des opérations militaires.

Il a soutenu que les frappes actuelles menées par les États-Unis et le Royaume-Uni n’élimineraient pas la menace que posent les Houthis, mais il s’est engagé à vaincre l’organisation et à éradiquer ses attaques si son gouvernement reçoit un soutien international et que des pressions sont exercées sur l’Iran pour qu’il mette fin à son soutien militaire.

«Pour éliminer ces actes de piraterie houthis, nous devons nous attaquer aux origines de la menace. Cela ne peut se faire qu’en restaurant les institutions de l’État, en mettant fin au coup d’État et en appliquant une pression maximale sur le régime iranien», a indiqué le dirigeant yéménite.

Depuis que les Houthis ont entamé leurs frappes en mer Rouge, au mois de novembre, le gouvernement yéménite a sollicité l’aide internationale afin de les expulser des territoires yéménites sous leur contrôle. M. Al-Alimi a mis en garde: s’ils ne sont pas éliminés, ils utiliseront la mer Rouge comme monnaie d’échange. Il a par ailleurs accusé l’Iran de financer les attaques des Houthis et lui a fait porter la responsabilité de l’instabilité au Yémen.

«Tant que l’Iran continuera à soutenir cette milice et à lui fournir des armes, elle représentera un danger pour la navigation en mer Rouge et exercera des pressions sur d’autres régions à l’avenir», a souligné le dirigeant yéménite.

Les Houthis ont lancé des centaines de drones et de missiles contre des navires commerciaux et navals en mer Rouge à Bab el-Mandeb et dans le golfe d’Aden au cours des quatre derniers mois. L’organisation prétend frapper exclusivement les navires en lien avec Israël ou à destination de ce pays, obligeant ce dernier à autoriser l’acheminement des fournitures humanitaires vers la bande de Gaza assiégée. En réponse aux attaques, les États-Unis, soutenus par plusieurs partenaires, ont mené des dizaines de frappes contre des installations militaires, des lanceurs de drones et de missiles, ainsi que d’autres sites au Yémen contrôlés par les Houthis.

De même, le ministre yéménite de l’Information, Moammar al-Eryani, a fait savoir qu’il avait envoyé des lettres aux PDG des principaux réseaux sociaux exigeant que les comptes des responsables houthis et le matériel de propagande médiatique utilisés par la milice soient supprimés de leurs plates-formes respectives.

Le ministre yéménite a adressé des lettres portant son cachet et sa signature aux dirigeants de la plate-forme X ainsi qu’à ceux de Facebook, TikTok, Telegram et Instagram. Il les a exhortés à se conformer à la désignation américaine des Houthis comme terroristes. «Nous avons confirmé que les pages de la milice houthie sur les réseaux sociaux, qu’elles soient officielles ou affiliées à des individus [dirigeants, personnalités médiatiques, militants], diffusent des idées terroristes, encouragent les discours de haine et incitent à la violence et au meurtre, en plus d’endoctriner les enfants et de les recruter», a ajouté M. Al-Eryani.

Par ailleurs, l’ambassade du Yémen au Caire a déclaré dimanche que le général de brigade Hassan Farhan al-Obeidi, chef du département de production militaire de l’armée yéménite, avait été découvert mort des suites de coups de couteau. Les autorités égyptiennes enquêtent.

Baligh al-Mekhlafi, conseiller en information, explique à Arab News que l’ambassade a reçu une alerte au sujet de la mort de M. Al-Obeidi peu avant 2 heures du matin. L’officier yéménite était arrivé au Caire vingt jours plus tôt. Il s’était rendu en Turquie avant de retourner en Égypte il y a une semaine.

«Nous partagerons toute nouvelle information qui nous sera communiquée dans le cadre de cette affaire», a précisé M. Al-Mekhlafi.

M. Al-Obeidi est un spécialiste militaire de la production locale de véhicules blindés et d’armes depuis l’époque de l’ancien président Ali Abdallah Saleh. Lorsque les Houthis ont pris le pouvoir, à la fin de l’année 2014, il a rejoint les forces anti-Houthis et a participé à une action militaire contre elles à Marib, sa province d’origine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.