PARIS: La planification écologique, les enjeux énergétiques, mais aussi l'agroalimentaire feront partie des dossiers dont aura particulièrement la charge la ministre déléguée à l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, nommée jeudi en appui du ministre déjà en place Marc Fesneau, en pleine crise d'ampleur du secteur.
La ministre, titulaire dans le précédent gouvernement du portefeuille de la Transition énergétique, "sera chargée en particulier de la planification écologique du secteur agricole, des enjeux énergétiques et notamment la production de biomasse, des industries agroalimentaires, ainsi que de l'innovation et la recherche", a indiqué samedi le ministère de l'Agriculture.
Dans l'entourage de la ministre, au gouvernement depuis plus de cinq ans, on souligne que Mme Pannier-Runacher "s'est vu confier plusieurs missions de gestion de crise" par le président de la République Emmanuel Macron.
"Restructuration d'entreprises, mise en place d'une filière de masques et approvisionnement en vaccins pendant la crise Covid-19, gestion de la crise énergétique après l'agression russe en Ukraine", énumère-t-on de même source, en soulignant que "cette expérience sera utile dans le contexte de crise de l'agriculture, aux côtés de Marc Fesneau".
A deux semaines du Salon de l'agriculture (24 février-3 mars) et à quatre mois des élections européennes, le gouvernement, toujours sous pression des syndicats agricoles, est engagé dans une course contre la montre pour calmer la colère du monde paysan, qui s'est notamment soldée en France par deux semaines de blocages sur les routes.
Pas plus tard que vendredi, la FNSEA a manifesté son souhait que cette nomination d'une deuxième ministre permette au gouvernement d'aller "deux fois plus vite" sur les promesses faites récemment.
La ministre déléguée sera appelée à travailler "à la fois au niveau national, au cœur des territoires, ainsi que sur le volet international et notamment européen", a ajouté le ministère.
Mme Pannier-Runacher appuiera également M. Fesneau "de manière transverse et complémentaire" sur des enjeux comme "le renforcement de la souveraineté alimentaire et la compétitivité des filières agricoles et agroalimentaires, l'accompagnement des agriculteurs et des forestiers dans la lutte contre le dérèglement climatique", notamment, ainsi que "l'enjeu du renouvellement des générations en agriculture et sur l'attractivité des métiers", a indiqué le ministère.
"Les deux ministres travailleront en étroite coopération pour éviter toute approche en silo qui nuirait à une vision globale des enjeux de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt", conclut le ministère.