CASABLANCA: L'apparition de Kenza Layli, première influenceuse virtuelle marocaine créée par intelligence artificielle, sur la scène digitale fin 2023, ouvre un débat fascinant sur l'évolution du marketing d'influence. Dotée d'une personnalité numérique "âgée" de 33 ans, cette figure virtuelle a su captiver un large public, rassemblant près de 100 000 abonnés sur Instagram. Si l'engouement autour de Kenza Layli témoigne de la prouesse technique et de la capacité de l'IA à séduire une partie de la société marocaine, il soulève également des questions quant à l'authenticité et l'impact de telles innovations sur la perception de l'influence digitale.
Une révolution
À l'initiative de Meriam Bessa et son équipe de L'Atelier Digital, Kenza Layli incarne une ambition de "tech-fluence", alliant technologie avancée et stratégies de contenu. Cette démarche, bien que saluée pour son originalité interroge sur la nature même de l'influence.
Derrière le succès numérique de Kenza Layli et le taux d'engagement impressionnant qu'elle génère, cette initiative pionnière au Maroc révèle une certaine ambivalence.
Le choix d'une influenceuse IA interroge sur l'éventuelle déshumanisation de la communication digitale et la réduction potentielle des opportunités pour les créateurs de contenu humains. De plus, la transparence autour de la génération de contenu par IA et les implications éthiques associées appellent à une réflexion du législateur sur ces nouvelles possibilités techniques.
L'essor de Kenza Layli, tout en marquant un tournant dans l'approche de l'influence digitale au Maroc, invite à une critique constructive sur l'avenir de cette pratique.
Ce phénomène, aussi novateur qu'il puisse paraître, n'est pas sans rappeler les débats philosophiques de jadis sur l'art et l'imitation de la nature. Ainsi, à travers la figure de Kenza Layli, nous assistons non seulement à une révolution dans le domaine de l'influence digitale mais également à une interrogation fondamentale sur notre rapport à la technologie et à l'authenticité.