Les Etats-Unis et le Royaume-Uni frappent des dizaines de cibles houthies au Yémen

Sur cette image fournie par le ministère britannique de la Défense, un Typhoon FGR4 de la Royal Air Force décolle pour mener des frappes aériennes contre des cibles militaires houthies au Yémen, depuis la RAF Akrotiri, à Chypre, le lundi 22 janvier 2024 (Photo, AP).
Sur cette image fournie par le ministère britannique de la Défense, un Typhoon FGR4 de la Royal Air Force décolle pour mener des frappes aériennes contre des cibles militaires houthies au Yémen, depuis la RAF Akrotiri, à Chypre, le lundi 22 janvier 2024 (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 04 février 2024

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni frappent des dizaines de cibles houthies au Yémen

  • Ces raids aériens conjoints au Yémen interviennent au lendemain d'une série de frappes américaines contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak
  • Les frappes de samedi ont visé «36 cibles houthies dans 13 lieux au Yémen en réponse aux attaques continues des Houthis contre le trafic maritime international et commercial ainsi que les navires de guerre transitant par la mer Rouge»

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé avoir bombardé des dizaines de cibles au Yémen samedi, en réponse aux attaques répétées menées par les rebelles Houthis soutenus par l'Iran contre des navires.

Ces raids aériens conjoints au Yémen interviennent au lendemain d'une série de frappes américaines contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, en réponse à la mort de trois soldats américains en Jordanie le 28 janvier.

Les frappes de samedi ont visé "36 cibles houthies dans 13 lieux au Yémen en réponse aux attaques continues des Houthis contre le trafic maritime international et commercial ainsi que les navires de guerre transitant par la mer Rouge", indique un communiqué conjoint des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays ayant apporté leur soutien à l'opération.

"Ces frappes de précision ont pour but de perturber et dégrader les capacités qu'utilisent les Houthis pour menacer le commerce mondial et les vies de marins innocents", selon le communiqué.

L'attaque a visé "des arsenaux profondément enterrés, des systèmes et lanceurs de missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des radars des Houthis", ajoute le document.

Plus tôt samedi, les Etats-Unis avaient déjà annoncé avoir procédé à des frappes au Yémen, ciblant six missiles antinavires des Houthis "prêts à être lancés contre des navires en mer Rouge".

Vendredi, l'armée américaine a également détruit huit drones au large du Yémen et quatre au sol afin de "protéger la liberté de navigation" des attaques des Houthis.

Les Houthis ont commencé à s'en prendre au trafic maritime en mer Rouge en novembre, disant viser des navires liés à Israël "en solidarité" avec les Palestiniens à Gaza, ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.

Les forces américaines et britanniques ont répliqué par des raids contre les Houthis, qui ont depuis également désigné les intérêts américains et britanniques comme des cibles légitimes.

Outre les frappes contre les Houthis, les Etats-Unis ont créé une force navale multinationale destinée à protéger le trafic maritime dans la région, qui représente quelque 12% du trafic mondial.

La colère contre la campagne dévastatrice d'Israël à Gaza, qui a commencé après une attaque meurtrière sans précédent du Hamas le 7 octobre, ne cesse d'enfler au Moyen Orient, faisant flamber les violences au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen.

Le weekend dernier, un drone a frappé une base en Jordanie, tuant trois soldats américains et en blessant plus de 40. L'attaque a été attribuée par Washington à des groupes pro-Iran.

Les Etats-Unis ont répliqué vendredi par des frappes de représailles contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Irak et en Syrie, mais n'ont pas frappé le territoire iranien.


Gaza: la Défense civile annonce 34 morts et des dizaines de disparus après une frappe israélienne

Les images prises par un photographe de l'AFP montrent l'immeuble complètement rasé, laissant la place à un tas de ruines que des hommes déblaient à mains nues. (AFP)
Les images prises par un photographe de l'AFP montrent l'immeuble complètement rasé, laissant la place à un tas de ruines que des hommes déblaient à mains nues. (AFP)
Plus tôt dans la journée, alors que le bilan était encore de 26 morts, la Défense civile avait annoncé au moins 59 personnes piégées sous les gravats. (AFP)
Plus tôt dans la journée, alors que le bilan était encore de 26 morts, la Défense civile avait annoncé au moins 59 personnes piégées sous les gravats. (AFP)
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  • De son côté, l'armée israélienne a confirmé auprès de l'AFP avoir conduit des frappes nocturnes dans la zone et affirmé qu'elles visaient des "cibles terroristes"
  • Après cette frappe aérienne menée en pleine nuit, au moins 34 corps ont été retirés des décombres du bâtiment de cinq étages détruit et des dizaines de personnes sont toujours sous les décombres

GAZA: La Défense civile à Gaza a fait état dimanche d'au moins 34 morts, y compris des femmes et des enfants, et de dizaines de disparus dans une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Beit Lahia dans le nord du territoire palestinien.

De son côté, l'armée israélienne a confirmé auprès de l'AFP avoir conduit des frappes nocturnes dans la zone et affirmé qu'elles visaient des "cibles terroristes".

Après cette frappe aérienne menée en pleine nuit, au moins 34 corps ont été retirés des décombres du bâtiment de cinq étages détruit et des dizaines de personnes sont toujours sous les décombres, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Plus tôt dans la journée, alors que le bilan était encore de 26 morts, la Défense civile avait annoncé au moins 59 personnes piégées sous les gravats.

"Les chances de sauver davantage de blessés diminuent en raison des tirs continus et des bombardements d'artillerie", a précisé Mahmoud Bassal.

Les images prises par un photographe de l'AFP montrent l'immeuble complètement rasé, laissant la place à un tas de ruines que des hommes déblaient à mains nues.

On y voit aussi des corps enroulés dans des couvertures, évacués sur une chariot tirés par un âne.

Les forces israéliennes ont lancé le 6 octobre une opération terrestre d'envergure dans le nord de Gaza pour, selon elles, empêcher les combattants du Hamas de reconstituer leurs forces. L'opération a débuté à Jabalia puis s'est étendue à Beit Lahia.

"Des activités terroristes se poursuivent dans la région de Beit Lahia", a déclaré l'armée dans un communiqué à l'AFP. "Dans la nuit, plusieurs frappes ont été menées contre des cibles terroristes dans la région", a-t-elle ajouté.

L'armée a aussi souligné que "des efforts constants ont été déployés pour évacuer la population civile de la zone de combat dans la région".

"Massacre" 

"Toute la nuit, des obus ont été tirés sur nous et nous n'avons pas pu dormir. Le matin, ils nous ont lancé des tracts nous disant de partir", a déclaré à l'AFP Oum Mohammed Al-Debs, qui a fui Beit Lahia.

"Ils nous ont chassés de la zone où nous vivons (...) et nous ont pris pour cible, alors nous sommes partis", a confié Mohammed Al-Madhoun, un autre habitant qui a aussi quitté la ville.

Dans un communiqué, le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné un "massacre" qui s'inscrit dans "la guerre génocidaire (...) contre des civils non armés".

"Nous estimons l'administration américaine pleinement responsable de la poursuite" de la guerre, a déclaré depuis Ramallah le porte-parole de la présidence de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, en citant les frappes sur Beit Lahia.

Selon lui, les Etats-Unis permettent à Israël "d'échapper à toute responsabilité et d'outrepasser les résolutions du droit international" en raison de leur soutien politique.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a de son côté dit "appeler à une action immédiate" de la communauté internationale pour mettre fin aux "atrocités" commises notamment dans le nord de la bande de Gaza.

Ailleurs dans la bande de Gaza, la Défense civile a fait état dans la matinée de 20 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes.

La guerre a été déclenchée par l'attaque surprise perpétrée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, à partir de la bande de Gaza voisine.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

La riposte israélienne dans le territoire palestinien a fait 43.846 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Vive condamnation saoudienne après une frappe israélienne meurtrière sur une école de l'ONU

La douleur étreint les familles palestiniennes venues identifier leurs proches à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de Gaza, ce 17 novembre 2024. (Reuters)
La douleur étreint les familles palestiniennes venues identifier leurs proches à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de Gaza, ce 17 novembre 2024. (Reuters)
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  • Le ministère des Affaires étrangères du Royaume réaffirme "son rejet catégorique des attaques continues de l'occupation israélienne contre les civils et les organismes humanitaires"
  • Dans un communiqué cinglant publié dimanche, le ministère saoudien des Affaires étrangères fustige "le ciblage systématique des civils et des organisations humanitaires par l'occupation israélienne", dénonçant au passage "le silence assourdissant

RIYAD:  Une nouvelle frappe israélienne sur une école abritant des déplacés à Gaza suscite l'indignation de Riyad. Le bilan s'élève à au moins dix morts et une vingtaine de blessés dans cet établissement géré par l'UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens.

L'attaque, survenue samedi dans le camp de réfugiés d'Al-Shati à Gaza-ville, a visé l'école Abu Assi où s'étaient réfugiées de nombreuses familles fuyant les combats. Cette structure, placée sous la protection de l'ONU, fait partie du réseau d'établissements de l'UNRWA, organisme crucial pour l'acheminement et la distribution de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne.

Dans un communiqué cinglant publié dimanche, le ministère saoudien des Affaires étrangères fustige "le ciblage systématique des civils et des organisations humanitaires par l'occupation israélienne", dénonçant au passage "le silence assourdissant de la communauté internationale" face à ces actes.

Le Royaume exhorte la communauté internationale à "assumer ses responsabilités" devant ces violations répétées du droit international, qui, selon Riyad, "ne font qu'aggraver les souffrances du peuple palestinien et éloignent les perspectives de paix dans la région".

Cette nouvelle escalade intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par l'adoption récente de lois israéliennes interdisant de facto les activités de l'UNRWA sur le territoire israélien. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l'agence onusienne, tire la sonnette d'alarme: cette mise à l'écart de l'UNRWA risque de créer un dangereux vide humanitaire, susceptible d'alourdir encore le bilan humain et d'exacerber l'instabilité, tant à Gaza qu'en Cisjordanie.

 


Liban: écoles fermées à Beyrouth après des frappes israéliennes meurtrières

Selon le ministère libanais de la Santé, les deux frappes israéliennes, menées en plein centre de la capitale, ont fait au moins six morts. (AFP)
Selon le ministère libanais de la Santé, les deux frappes israéliennes, menées en plein centre de la capitale, ont fait au moins six morts. (AFP)
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  • Les écoles "publiques et privées et les institutions d'enseignement supérieur privées qui assurent des cours en présentiel" resteront fermées jusqu'à mardi inclus, selon un communiqué du ministère libanais de l'Education
  • Le système éducatif au Liban est déjà affecté par les raids israéliens visant le Hezbollah, avec le déplacement de nombreuses familles et la mise à disposition d'établissements scolaires pour les accueillir

BEYROUTH: Les écoles sont fermées lundi à Beyrouth, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières qui ont visé le coeur de la capitale libanaise, tuant le responsable média du Hezbollah, mouvement pro-iranien contre lequel Israël est en guerre ouverte depuis fin septembre.

L'armée israélienne a mené dans la nuit et lundi matin de nouvelles frappes sur divers secteurs du sud du Liban, a rapporté l'agence libanaise d'information Ani.

Les écoles "publiques et privées et les institutions d'enseignement supérieur privées qui assurent des cours en présentiel" resteront fermées jusqu'à mardi inclus, selon un communiqué du ministère libanais de l'Education.

Le système éducatif au Liban est déjà affecté par les raids israéliens visant le Hezbollah, avec le déplacement de nombreuses familles et la mise à disposition d'établissements scolaires pour les accueillir.

La fermeture des écoles de la capitale intervient au lendemain de la mort, dans une frappe aérienne israélienne dans le centre de Beyrouth, du principal porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif.

L'armée israélienne, dont les raids aériens massifs depuis le 23 septembre ont largement décimé la direction du mouvement, a confirmé dimanche soir avoir tué ce responsable, qu'elle a qualifié de "chef de la propagande" de la milice chiite.

Membre du Hezbollah depuis le début des années 80, il faisait partie du cercle rapproché de l'ancien chef du mouvement, Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne fin septembre dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

Selon le ministère libanais de la Santé, les deux frappes israéliennes, menées en plein centre de la capitale, ont fait au moins six morts.

Mohammad Afif a été tué dans le premier bombardement à Ras el-Nabaa, selon une source de sécurité à l'AFP. La frappe a fait aussi "quatre morts parmi lesquels une femme, et 14 blessés incluant deux enfants", a indiqué le ministère.

La seconde frappe, dimanche soir, sur le quartier commerçant de Mar Elias, a fait deux morts et 13 blessés, selon le ministère.

Ce raid a provoqué un incendie dans le quartier, qui était sous contrôle lundi après avoir fait exploser des réserves de carburant, selon l'Ani.

Près de 3.500 morts 

Israël, qui a aussi entamé le 30 septembre des opérations terrestres dans le sud du Liban, est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah après un an de violences transfrontalières initiées par le mouvement armé en soutien à son allié palestinien du Hamas, qui ont déplacé des dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières dans les deux pays.

L'armée israélienne poursuit dans le même temps son offensive meurtrière dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur son sol le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Au Liban, le ministère de la Santé a aussi fait état de 11 personnes tuées, et 48 blessées dans d'autres raids israéliens menés dimanche dans le sud du pays, notamment contre la ville millénaire de Tyr.

Malgré les coups portés à sa direction, le Hezbollah revendique quotidiennement des tirs sur Israël, et affirme repousser ses troupes dans le sud. Selon l'armée israélienne, il a tiré dimanche une vingtaine de projectiles vers la Galilée occidentale et la baie de Haïfa, dans le nord d'Israël, dont certains interceptés.

Plus de 3.480 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, selon le ministère de la Santé, la majorité depuis le 23 septembre dernier. Côté israélien, 45 civils et 78 militaires ont été tués pendant ces 13 mois.

"Complétement détruit" 

Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes menées sans relâche depuis plus d'un an ont fait au moins 60 morts dimanche, selon la Défense civile du territoire assiégé et en proie à un désastre humanitaire.

La frappe la plus meurtrière a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Beit Lahia, dans le nord, sur un bâtiment de cinq étages: au moins 34 corps parmi lesquels des femmes et des enfants ont été retirés des décombres et des dizaines de personnes sont toujours portées disparues, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Ils (Israël) nous ont lourdement bombardés la nuit dernière, ils ont (...) complètement détruit Beit Lahia", a raconté à l'AFTV Omar Abdel Aal, un Palestinien déplacé de la ville.

L'armée israélienne a lancé le 6 octobre une opération terrestre d'envergure dans le nord de Gaza pour, selon elle, empêcher les combattants du Hamas de reconstituer leurs forces. Elle a annoncé dimanche la mort de deux de ses soldats dans le secteur.

"Des activités terroristes se poursuivent dans la région de Beit Lahia", a déclaré l'armée à l'AFP, ajoutant que "plusieurs frappes" avaient été menées "contre des cibles terroristes".

La guerre dans la bande de Gaza, qui a déplacé la quasi-totalité de la population de quelque 2,4 millions d'habitants, a fait au moins 43.846 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l'ONU.