Espagne: reçus au ministère, les agriculteurs maintiennent leur mobilisation

Des agriculteurs espagnols conduisent leurs tracteurs le long de la route lors d'une manifestation réclamant des conditions équitables pour le secteur agricole, à Leon, dans le nord de l'Espagne, le 1er février 2024 (Photo de CESAR MANSO / AFP).
Des agriculteurs espagnols conduisent leurs tracteurs le long de la route lors d'une manifestation réclamant des conditions équitables pour le secteur agricole, à Leon, dans le nord de l'Espagne, le 1er février 2024 (Photo de CESAR MANSO / AFP).
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Publié le Vendredi 02 février 2024

Espagne: reçus au ministère, les agriculteurs maintiennent leur mobilisation

  • Les syndicats espagnols dénoncent «une frustration et un malaise croissants» en raison «de la bureaucratie étouffante générée par les réglementations européennes»
  • Depuis l'annonce de mardi, plusieurs rassemblements ont eu lieu, notamment à Leon, Zamora et Avila, dans le nord et le centre du pays

MADRID: Les trois principaux syndicats agricoles espagnols ont annoncé vendredi qu'ils poursuivaient leur mobilisation à l'issue d'une réunion avec le ministre de l'Agriculture, qui s'est engagé à "travailler" pour répondre à la crise du secteur.

Le mouvement des agriculteurs espagnols prendra fin "dès que nous aurons des mesures concrètes" sur la politique agricole, "au service" des agriculteurs, a souligné lors d'un point presse la vice-présidente de l'Union des petits agriculteurs (UPA), Montserrat Cortiñas.

Un message relayé par les deux autres syndicats majoritaires, la Coag et l'Asaja. "La campagne doit se faire entendre", a justifié José Manuel Cebollada, vice-président de l'Asaja, en estimant que la politique agricole actuelle protégeait plus "l'environnement" que les "droits des agriculteurs".

Cette réunion avait été convoquée en urgence par le ministre Luis Planas, désireux de faire retomber la pression dans le secteur espagnol, qui a annoncé mardi rejoindre le mouvement de colère européen avec une série de manifestations "dans les prochaines semaines".

S'exprimant à l'issue de la rencontre, le responsable socialiste a dit comprendre la colère des agriculteurs et s'est engagé à défendre une plus grande "simplification" administrative face à l'"accumulation des normes" fixées par la politique agricole commune (PAC).

Il s'agit "d'identifier quelles procédures bureaucratiques peuvent être réduites", a-t-il souligné, en égratignant l'attitude de Bruxelles vis-à-vis de la colère agricole. "Si nous sommes ici, c'est parce que la Commission (européenne) n'a pas été capable jusqu'à présent de dialoguer avec le secteur", a-t-il jugé.

Les syndicats espagnols dénoncent "une frustration et un malaise croissants" en raison "de la bureaucratie étouffante générée par les réglementations européennes", et de la "concurrence déloyale" des produits venant de l'extérieur de l'UE, qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes.

Depuis l'annonce de mardi, plusieurs rassemblements ont eu lieu, notamment à Leon, Zamora et Avila, dans le nord et le centre du pays. D'autres manifestations sont prévues le 13 février à Barcelone, le 14 février en Andalousie et en Castille-la-Manche, et le 21 février à Madrid.

Lors de leur réunion, les syndicats et Luis Planas ont également évoqué les attaques dont l'agriculture espagnole fait l'objet depuis plusieurs jours en France, de la part des manifestants - qui ont agressé des chauffeurs routiers venant d'Espagne - mais aussi de certains responsables politiques.

"De tels incidents" sont "intolérables", a souligné M. Planas, en rappelant que les règles européennes prévoyaient la "libre circulation des personnes et des marchandises" dans l'UE. Le ministre a assuré avoir reçu jeudi une lettre de son homologue Marc Fesneau présentant ses "excuses".

Les agriculteurs espagnols assurent avoir été particulièrement choqués par des propos tenus par l'ancienne ministre française de l'Environnement, Ségolène Royale, qui a jugé que les tomates bio espagnoles étaient "immangeables" et ne respectaient pas "les normes françaises".

Ces critiques sont "infondées" et appellent "une réponse ferme du gouvernement espagnol", a jugé dans un communiqué l'Asaja, en assurant que les produits espagnols respectaient "rigoureusement" les normes européennes et étaient "reconnus internationalement pour leur excellence".

L'Espagne, souvent qualifiée de "potager de l'Europe", est le premier exportateur européen de fruits et légumes. Le secteur agricole espagnol y est néanmoins en difficulté, en raison principalement de la sécheresse qui sévit depuis trois ans dans le pays.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.