2e édition de la biennale d’art contemporain de Diriyah

Extérieur de la Fondation de la biennale de Diriyah. (Photo fournie).
Extérieur de la Fondation de la biennale de Diriyah. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 02 février 2024

2e édition de la biennale d’art contemporain de Diriyah

  • Organisée sous le thème «After Rain» («Après la pluie»), la biennale présentera le travail de 92 artistes en provenance de 43 pays, dont 30 de la région du Golfe
  • Cette association dynamique d’artistes du monde entier soutient la mission de la biennale: servir de plate-forme à l’art contemporain

DUBAÏ: La scène culturelle prospère de l’Arabie saoudite prend un nouvel élan au cours de ce mois avec le retour de la Biennale d’art contemporain de Diriyah, qui se tient dans la capitale saoudienne, Riyad, du 20 février au 24 mai. Il s’agit de la 2e édition de l’événement d’art contemporain après son inauguration, en décembre 2021.

Avec pour thème «After Rain» («Après la pluie»), la biennale présentera le travail de 92 artistes en provenance de 43 pays, dont 30 de la région du Golfe. Cette association dynamique d’artistes du monde entier soutient la mission de la biennale de servir de plate-forme à l’art contemporain afin de favoriser le dialogue entre l’Arabie saoudite et d’autres parties du monde.

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Ahmed Mater dans son atelier de Riyad en juin 2022. Mater est l’un des artistes saoudiens participant à l’édition 2024 de la biennale de Diriyah. (AFP).

L’édition 2024 de la biennale s’articule autour d’idées liées à l’environnement naturel et à son incidence sur la vie humaine. Si l’on vit par exemple dans une oasis au sein du désert, lorsqu’il pleut, cela a un effet immédiat sur l’environnement. Les gouttes de pluie nourrissent la terre et la revitalisent. Ainsi, le thème After Rain, explique Ute Meta Bauer, commissaire principale et directrice artistique d’origine allemande de la biennale, parle d’un renouveau et d’un espoir qui reflètent l’énergie et le changement qui a lieu en Arabie saoudite aujourd’hui.

«La 2e édition de la Biennale d’art contemporain de Diriyah s’attarde sur le rôle que l’art contemporain peut jouer dans une société en constante évolution», explique Mme Bauer à Arab News

L’événement se tiendra dans sept salles et de nombreux sites, notamment dans une série d’anciens entrepôts réaménagés situés dans le district JAX de Diriyah, le long de Wadi Hanifa.

Dirigée par Mme Bauer, l’équipe de conservation comprend Wejdan Reda, qui travaille à la Fondation de la biennale de Diriyah, Rahul Gudipudi, qui jouera le rôle de conservateur adjoint aux côtés des commissaires Rose Lejeune et Anca Rujoiu, Ana Salazar, Amina Diab, Dian Arumningtyas et Alanood al-Sudairi.

«Les expériences des artistes ont joué un rôle central dans la préparation de l’événement After Rain. Nous avons organisé divers voyages dans différentes parties de Riyad et du Royaume pour dialoguer avec des professionnels de diverses disciplines afin d’explorer une multitude d’offres à travers le pays», confie Wejdan Reda.

Parmi ces excursions ont été prévues des visites à Dammam, Khobar, Al-Hassa, Riyad, Djeddah, Khamis Mushait, Abha et Rijaal Almaa. L’objectif est de favoriser le dialogue et de renforcer la collaboration entre les artistes saoudiens de différentes générations pour mieux connaître la richesse et la diversité de la scène culturelle du pays.

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Mohammed al-Faraj à Hayy Jameel, à Djeddah, au début de l’année 2023. Al-Faraj est l’un des artistes saoudiens qui participent à la biennale de Diriyah cette année. (Photo fournie).

«En tant que fondation, nous avons l’ambition profonde de proposer des plates-formes de classe mondiale qui mettent en valeur le pouvoir transformateur des arts dans la société saoudienne», explique Aya al-Bakree, directrice générale de la Fondation de la biennale de Diriyah, dans un communiqué. After Rain ouvre un nouveau chapitre pour la fondation, où se réunit un groupe d’artistes diversifié et multigénérationnel. Nous espérons favoriser le dialogue, élargir les perspectives et, surtout, faire en sorte qu’un public plus large se familiarise avec les arts.»

On compte parmi les artistes saoudiens participants Abdelrahmane Alsoliman, Asma Bahmim, Mohammed al-Faraj et Ahmed Mater. Les œuvres présentées couvrent une gamme de médias et de pratiques artistiques qui explorent un grand nombre de sujets, notamment les enjeux historiques, archéologiques et environnementaux.

«Notre objectif est de nous impliquer profondément dans le lieu et dans les conversations qui s’y déroulent, tout en favorisant de nouvelles connexions au sein de la région du Moyen-Orient et au-delà», poursuit Mme Bauer.

De nombreuses œuvres évoqueront la période de transformation sans précédent que connaît actuellement l’Arabie saoudite. Parmi celles qui ont été commandées figurera un projet de collaboration entre Mater, l’un des artistes les plus importants d’Arabie saoudite, et le photographe et cinéaste berlinois Armin Linke. Les deux artistes se sont lancés dans un partenariat à long terme qui les verra conjointement documenter le futurisme saoudien depuis les années 1940. Les deux artistes ont mené des recherches dans les archives de Saudi Aramco, la société pétrolière et gazière du Royaume, située à Dhahran, dans la province orientale.

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L’équipe de conservation de la biennale. En haut, de gauche à droite, Ana Salazar, Dian Arumningtyas, Ute Meta Bauer, Wejdan Reda, Anca Rujoiu. En bas, de gauche à droite, Alanood al-Sudairi, Rose Lejeune, Rahul Gudipudi. (Fondation de la biennale de Diriyah)

D’un point de vue plus spirituel, l’artiste yéménite Sara Abdu, qui réside à Djeddah, créera une série de tours construites à partir de pains de savon fabriqués à la main pour explorer les rituels de nettoyage de la région.

Comme la biennale de cette année se déroulera pendant le ramadan, de nombreuses œuvres se concentrent sur les valeurs communautaires du mois sacré, comme le partage de la nourriture, par exemple. Britto Arts Trust invitera le public à récolter, cuisiner et manger dans une structure architecturale en bambou, tandis que Njokobok – une collaboration entre les artistes Youssou Diop et Apolonija Sustersic – exploitera un bar à boissons qui servira des jus d’hibiscus et de gingembre produits à l’échelle locale, mais aussi du thé à la menthe sénégalais.

En outre, Lucy et Jorge Orta inviteront le public à participer à un repas dans les rues du quartier JAX, qui relie la structure dans laquelle se trouve la biennale avec des ateliers d’artistes et d’autres plates-formes artistiques du quartier.

Par ailleurs, on retrouvera de grandes œuvres d’art qui combineront des références à l’art contemporain et aux formes d’art traditionnelles saoudiennes. Elles seront exposées à l’extérieur, autour du quartier JAX. Citons à titre d’exemple une œuvre d’Azra Aksamija, d’origine bosniaque. Il s’agit d’un auvent de 70 mètres de long en feutre recyclé inspiré des textiles saoudiens et incorporant des techniques d’Al-Sadu, une forme traditionnelle de tissage.

L’architecte néerlandaise Anne Holtrop construira quant à elle une structure à partir de feuilles de verre recyclé produites par des fabricants saoudiens.

Au-delà des thèmes du renouveau, de l’espoir et de l’environnement naturel, une grande importance a été accordée aux connaissances, à la découverte et au dialogue interculturel.

«La biennale est le lieu de rencontre des jeunes et des personnalités établies. Elle entretient l’écosystème culturel dans lequel elle s’inscrit», souligne Mme Bauer.

Une innovation à la fois artistique et intellectuelle, axée sur l’histoire, la créativité et la nature: telle est la mission de l’événement After Rain. En effet, la pluie promet une période de fertilité, de régénération et d’espoir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Quai Branly: la saga du fil d’or à travers les siècles

Du Maghreb au Japon, en passant par les pays du Moyen Orient, dont l'Arabie saoudite, le Yémen, le Koweït ou autres, jusqu’à l’Inde et la Chine, l’exposition offre une parcours chargé de beauté et d’esthétisme, et de pédagogie. (Photo Arlette Khouri)
Du Maghreb au Japon, en passant par les pays du Moyen Orient, dont l'Arabie saoudite, le Yémen, le Koweït ou autres, jusqu’à l’Inde et la Chine, l’exposition offre une parcours chargé de beauté et d’esthétisme, et de pédagogie. (Photo Arlette Khouri)
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  • Conçue pour retracer l’épopée de l’or, mis au service de l’élégance, l’exposition intitulée « Au fil de l’or, l’Art de se vêtir de l’Orient au Soleil- Levant » rend hommage à l’artisanat, à l’heure des machines et des nouvelles technologies
  • Du Maghreb au Japon, en passant par les pays du Moyen Orient, dont l'Arabie saoudite, le Yémen, le Koweït ou autres, jusqu’à l’Inde et la Chine, l’exposition offre une parcours chargé de beauté et d’esthétisme, et de pédagogie

PARIS: Depuis la nuit des temps, l’or fascine l’humanité, symbolisant la richesse, la beauté et la puissance. 

Aujourd’hui encore, il reste un signe de succès, de pérennité et de sécurité, ancré profondément dans l’imaginaire collectif. 

C’est une plongée dans l’histoire de l’or et son usage artisanal dans le textile que propose le musée Quai Branly-Jacques Chirac à ses visiteurs, jusqu’au 6 juillet prochain.

C’est surtout un éblouissant voyage dans la matière, le temps, et les géographies, selon les termes utilisés par le directeur du musée Emmanuel Kasarhéou, dans le préambule du catalogue de l’exposition.

Conçue pour retracer l’épopée de l’or, mis au service de l’élégance, l’exposition intitulée « Au fil de l’or, l’Art de se vêtir de l’Orient au Soleil- Levant » rend hommage à l’artisanat, à l’heure des machines et des nouvelles technologies.

Du Maghreb au Japon, en passant par les pays du Moyen Orient, dont l'Arabie saoudite, le Yémen, le Koweït ou autres, jusqu’à l’Inde et la Chine, l’exposition offre une parcours chargé de beauté et d’esthétisme, et de pédagogie.

Au troisième millénaire avant notre ère, les orfèvres syriens mettent au point les premiers galons de fils d’or aplatis et tressés, marquant ainsi le début d’un artisanat textile d’exception.

Ainsi elle permet au visiteur d’apprendre que dès le cinquième millénaire avant notre ère, l’or est intégré aux premières étoffes de luxe, destinées aux souverains et aux classes dominantes. 

À l’origine, des pépites d’or martelées en fines feuilles sont cousues sur les vêtements des défunts, leur conférant un éclat éternel. 

Puis, au troisième millénaire avant notre ère, les orfèvres syriens mettent au point les premiers galons de fils d’or aplatis et tressés, marquant ainsi le début d’un artisanat textile d’exception.

Après la conquête du Maghreb par les Arabes au VIIe siècle, les populations adoptent de nouvelles influences textiles, inspirées de l’Orient musulman. 

Les Fatimides (909-1171), régnant sur l’Égypte et une partie du Moyen-Orient, établissent des manufactures royales à Mahdia (Tunisie), où sont tissées des étoffes somptueuses mêlant soie et or.

Avec l’expulsion des musulmans et des juifs d’Espagne en 1492, un renouveau de l’art textile s’opère au Maghreb, les exilés apportent avec eux leur savoir-faire et introduisent des vêtements somptueux, brodés d’or. 

Dès l’expansion musulmane du VIIe siècle, le goût du luxe et des riches étoffes se répand à travers l’Empire islamique, en Irak, en Égypte et en Perse, les ateliers de tissage produisent des étoffes somptueuses, agrémentées de fils d’or.

Les femmes de Fès, de Salé et de Tétouan adoptent ainsi le costume andalou, enrichi de soieries dorées et de caftans somptueux. 

Le chroniqueur espagnol Luis del Mármol (1524-1600) rapporte que les Marocaines, en particulier celles de la noblesse, arborent des robes blanches tissées d’or et de soie, reflétant une recherche de raffinement qui perdure jusqu’au XIXe siècle.

Dès l’expansion musulmane du VIIe siècle, le goût du luxe et des riches étoffes se répand à travers l’Empire islamique, en Irak, en Égypte et en Perse, les ateliers de tissage produisent des étoffes somptueuses, agrémentées de fils d’or.

Sous les Abbassides de Bagdad (750-1258), les vêtements des élites sont confectionnés à partir de tissus précieux appelés qasab, du lin orné d’or. 

En Égypte, les ateliers de Dabiq deviennent célèbres pour leurs étoffes luxueuses, plus tard, sous l’Empire ottoman, la broderie d’or se généralise dans les costumes des classes aristocratiques.

Dans la péninsule Arabique, le commerce maritime et les échanges avec l’Inde et la Chine favorisent l’introduction d’étoffes précieuses. 

Dès le IXe siècle, des soieries et brocarts tramés d’or affluent vers les grands ports arabes, où ils sont prisés par les élites locales.

Si les femmes bédouines privilégient des habits simples en laine ou en coton, les épouses des émirs et des notables arborent des robes somptueuses brodées d’or. 

Aujourd’hui encore, ces robes d’apparat demeurent emblématiques dans la culture vestimentaire des pays du Golfe.

Connues sous différentes appellations—thob al-hashimi, thob al-nashal, ou encore thob al-mukhattam, elles conservent leur coupe ample et leurs superbes broderies dorées, perpétuant une tradition séculaire.

L’héritage des étoffes dorées trouve un écho dans le travail de la créatrice de mode chinoise Guo Pei, dont les créations contemporaines et spectaculaires, ponctuent les différentes sections de l’exposition.

Un étalage de merveilles qui séduit les visiteurs de tout âge, et un plaisir assuré pour le regard et l’esprit.

 


L'art contemporain à l'honneur à la Biennale des arts islamiques

Réparties dans plusieurs galeries intérieures et intégrées dans des espaces extérieurs, les œuvres contemporaines sont intégrées de manière transparente dans le paysage de la Biennale, aux côtés d'artefacts anciens. (AN)
Réparties dans plusieurs galeries intérieures et intégrées dans des espaces extérieurs, les œuvres contemporaines sont intégrées de manière transparente dans le paysage de la Biennale, aux côtés d'artefacts anciens. (AN)
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  • Le commissaire de l’exposition Muhannad Shono explique comment les œuvres contemporaines établissent un lien entre le présent, le passé et l'avenir
  • De nombreux artistes ont été également présents lors du vernissage, échangeant avec les visiteurs. "L'art ne se résume pas à exposer des œuvres ; il s'agit de vivre des expériences, de partager des émotions. Il répond à votre présence, il réagit à vous"

DJEDDAH : « Le rôle de l'art contemporain est de servir de lien entre le passé, notre présent et l'imagination de notre avenir », a déclaré Muhannad Shono, commissaire de l’exposition pour l’art contemporain à la deuxième Biennale des arts islamiques de Djeddah, qui s'est ouverte en janvier et se poursuivra jusqu'en mai.

La section de la biennale consacrée à M. Shono présente 30 nouvelles commandes d'artistes locaux et internationaux "donnant forme au thème" qui, cette année, est "Et Tout Ce Qui Est Entre Les Deux", tiré d'un verset du Coran : « Il guide les artistes et le public dans leur réflexion sur les espaces qui existent entre les frontières connues, qu'elles soient physiques, spirituelles ou conceptuelles ». 

Réparties dans plusieurs galeries intérieures et intégrées dans des espaces extérieurs, les œuvres contemporaines sont intégrées de manière transparente dans le paysage de la Biennale, aux côtés d'artefacts anciens.

Un exemple frappant se trouve dans la section AlMidhallah, où l'installation de l'artiste japonais Takashi Kuribayashi, "Barrels", présente une formation de barils de pétrole d'où émerge un arbre, avec des miroirs réfléchissants qui brouillent la ligne entre les éléments artificiels et naturels.  

L'installation "Zubaydah Trail (Between Sacred Cities)" de l'artiste pakistanais Imran Qureshi est un espace immersif où les visiteurs sont invités à enlever leurs chaussures, à s'asseoir et à réfléchir entre les pavillons de la biennale de La Mecque et de Médine. Des bandes de couleurs saturées et vibrantes donnent à l'espace une impression à la fois ludique et sérieuse. Chaque couleur et chaque forme ont une signification symbolique - le motif en zigzag représente l'eau qui coule du puits Zamzam de La Mecque, tandis que la teinte verte évoque la tranquillité de Médine.

Il y a beaucoup d'autres œuvres magnifiques, comme "What I Heard in the Valley" de l'artiste saoudien Bilal Allaf, qui s'inspire du Sa'i, la marche rituelle effectuée par les pèlerins lors du Hajj et de l'Umrah.

"Le thème général de la biennale est interprété dans cinq galeries et, bien sûr, dans les interprétations contemporaines", explique le directeur artistique de la biennale, Abdul Rahman Azzam. L'art contemporain sert ici de pont, comme l'a suggéré M. Shono, reliant le passé, le présent et le futur.

« AlBidaya », qui se traduit par « le commencement », est l'une des galeries où ce concept prend vie, explorant les liens émotionnels entre les objets et les idées.

« Au début, nous nous concentrions sur les cieux et la terre. Mais nous avons ensuite réalisé que le véritable pouvoir et le potentiel de cette biennale étaient "tout ce qui se trouve entre les deux" », explique M. Shono à Arab News. « Cette idée d'un espace inclusif, expansif, stratifié, transformateur, liminal, qui ne s'intéresse pas à ses bords, qui ne se concentre pas sur les options binaires du bien et du mal, de la lumière et de l'obscurité, du bien et du mal. Il s'intéresse davantage à ce nouvel espace que nous explorons ».

M. Shono est l'un des artistes vedettes de la première Biennale des arts islamiques en 2023. Cette fois-ci, son rôle est très différent, mais c'est une occasion qu'il a saisie sans réserve.

« J'ai répondu sans hésiter et me suis entièrement consacré au travail », déclare-t-il. « C'est un changement de priorités, un tournant par rapport à ce que je pensais être mon année, et cela consiste avant tout à m'investir pleinement dans le processus, dans l'action. »

« Le plus surprenant dans cette préparation, c'est qu'elle m'a semblé naturelle. (Je voulais m'assurer que je traversais cette épreuve avec le sourire, et comme j'avais vécu l'édition précédente, je savais à quoi cela allait ressembler. Ce n'était donc pas une tentative de surpasser quoi que ce soit ou de rivaliser avec quoi que ce soit, mais plutôt de le faire honnêtement et naturellement, comme je le ferais pour mon propre travail », a-t-il ajouté. 

Ce qui est particulièrement important pour lui en tant que commissaire d'exposition, c’est de travailler avec des artistes saoudiens plus jeunes et des voix émergentes.

Le mot "changement" est très utilisé ici en Arabie saoudite et la Biennale incarne vraiment cela, en apportant le passé - qui était très rigide... qui ne voulait pas être négocié, qui ne voulait pas changer son récit ou les paramètres de ses définitions et de son espace - et en apportant des pensées contemporaines incarnées dans des pratiques artistiques contemporaines, dont le rôle est de remettre en question, de penser latéralement, de réimaginer, de réinterpréter", explique-t-il. "C'est un grand témoignage de ce que le pays traverse. C'est pourquoi, lorsque j'ai été invité, j'ai vraiment voulu le faire - cela correspond à mon travail et je veux l'étendre au rôle de commissaire de l'exposition".

De nombreux artistes ont été également présents lors du vernissage, échangeant avec les visiteurs. "L'art ne se résume pas à exposer des œuvres ; il s'agit de vivre des expériences, de partager des émotions. Il répond à votre présence, il réagit à vous", déclare M. Shono.

Il se réjouit de voir autant de visiteurs désireux de découvrir la scène artistique saoudienne. Pour lui, l'expérience parle d'elle-même.

"Chaque visite, chaque personne qui fait ce saut dans la foi - au-delà des stéréotypes - apporte un changement, fait l'expérience de quelque chose d'irréversible parce que vous entrez réellement en contact avec la vérité, avec les gens, leur vie, leur générosité, leur authenticité", déclare-t-il.

S'il est le conservateur des espaces, il ne veut pas être le conservateur des impressions.

« Je pense que la plupart des gens viennent ici et voient par eux-mêmes ce qui se passe dans ce pays », affirme-t-il. « J'ai grandi ici en Arabie saoudite, alors voir un pays traverser cette expérience de changement social très enracinée... il est important qu'elle réussisse, non seulement pour le bien de ce pays, mais aussi pour celui de toute la région ».
 


La marque italienne Zegna dévoile sa collection été 2026 à Dubaï

L'événement précédent a eu lieu à Milan en juin (Photo fournie).
L'événement précédent a eu lieu à Milan en juin (Photo fournie).
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  • La marque de mode italienne Zegna rompt avec la tradition en dévoilant sa collection Été 2026 en dehors du calendrier habituel de la Semaine de la mode de Milan
  • En tant qu'entreprise qui a toujours eu une vision au-delà des frontières, nous sommes ravis d'apporter l'art du Made in Italy à Dubaï pour la première fois", a déclaré Gildo Zegna

DUBAI : La marque de mode italienne Zegna rompt avec la tradition en dévoilant sa collection Été 2026 en dehors du calendrier habituel de la Semaine de la mode de Milan, choisissant Dubaï comme scène pour son défilé.

Le défilé aura lieu le 11 juin.

En tant qu'entreprise qui a toujours eu une vision au-delà des frontières, nous sommes ravis d'apporter l'art du Made in Italy à Dubaï pour la première fois", a déclaré Gildo Zegna, président-directeur général du groupe Ermenegildo Zegna.

"Il ne s'agit pas seulement d'un défilé de mode, mais de renforcer la force de l'artisanat italien sur la scène internationale. Dubaï est aujourd'hui le centre du monde, un lieu où les cultures convergent, où les idées fleurissent et où l'avenir prend forme. Elle incarne l'énergie, la vision et l'innovation qui définissent le luxe moderne", a ajouté M. Zegna.

“Milan restera toujours notre maison, et notre partenariat avec la Camera della Moda est plus fort que jamais. Mais aujourd'hui, le luxe, c'est le mouvement, l'évolution et l'adoption de nouvelles perspectives. Dubaï est l'endroit idéal pour écrire le prochain chapitre de notre histoire”, affirme-t-il. 

Dans le cadre de l'événement, VILLA ZEGNA, le concept itinérant de la marque inspiré de la maison originale d'Ermenegildo Zegna, se rendra également à Dubaï.

Les éditions précédentes ont eu lieu à Shanghai et à New York.