PARIS: La première motion de censure contre le gouvernement de Gabriel Attal, déposée mardi par les quatre groupes de gauche de l'Assemblée nationale avant son discours de politique générale, sera débattue et mise au vote lundi, a-t-on appris de sources parlementaires.
La conférence des présidents, chargée de fixer l'ordre du jour de l'Assemblée, avait décidé mercredi que cette motion serait discutée lundi à partir de 21H30. Mais elle devrait finalement l'être à 10H00, selon des sources concordantes. Une nouvelle conférence des présidents a été convoquée à 9H45 lundi pour en décider.
Déposée conjointement par les groupes LFI, PS, écologiste et communiste, cette motion de "défiance" entend, selon la gauche, répondre au fait que le gouvernement, en majorité relative à l'Assemblée, n'a pas sollicité de vote de confiance.
La motion a toutefois peu de chances d'obtenir les 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement, au vu des réticences affichées des députés LR et RN à la voter.
«Bateau à la dérive»
"Sans objectif politique clair, sans portefeuilles ni périmètres ministériels définitivement actés, M. Gabriel Attal est, depuis trois semaines, le capitaine d’un bateau à la dérive", dénoncent les 150 députés de gauche dans leur motion.
"S'affranchir du vote de confiance, c’est choisir de déroger aux principes fondamentaux d’une démocratie parlementaire", poursuivent-ils, dénonçant "la continuation des méthodes les plus autoritaires que permet la Ve République, au service d'un mandat présidentiel crépusculaire sans majorité parlementaire, ni populaire".
S'ils appellent à clarifier par ce vote "qui est dans le soutien ou dans l'opposition au gouvernement", ils ne devraient pas bénéficier de beaucoup de soutiens chez LR ou au RN.
La motion de censure de la gauche "annoncée avant même le discours (...) décrédibilise ceux qui l'ont déposée", a estimé mardi la patronne des députés RN Marine Le Pen.
"Nous ne voterons pas la motion de censure des Insoumis. Parce que nous ne partageons en rien la vision des Insoumis", a également annoncé le patron de LR Eric Ciotti. La droite fait toujours planer la menace d'en déposer une par elle-même, qui aurait a priori davantage de chances de réunir les voix suffisantes.
Avant Gabriel Attal, Elisabeth Borne avait dû affronter une trentaine de motions de censure, pour la plupart déposées en réaction à des 49.3. Elles ont toutes été rejetées.