La solution à deux États peut-elle être sauvée des ruines du conflit au Moyen-Orient?

Une femme palestinienne regarde une peinture murale représentant la mosquée Al-Aqsa et la vieille ville de Jérusalem sur la barrière de séparation controversée d'Israël entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée, à Bethléem, le 17 avril 2022 (Photo, AFP).
Une femme palestinienne regarde une peinture murale représentant la mosquée Al-Aqsa et la vieille ville de Jérusalem sur la barrière de séparation controversée d'Israël entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée, à Bethléem, le 17 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

La solution à deux États peut-elle être sauvée des ruines du conflit au Moyen-Orient?

  • Les dirigeants mondiaux qui souhaitent voir deux États indépendants vivre côte à côte se heurtent au refus d'Israël
  • Sans voie claire vers un État palestinien, le processus de paix au Moyen-Orient restera gelé, avertissent les experts

DUBAI: Depuis le déclenchement de la dernière guerre à Gaza le 7 octobre, la communauté internationale cherche à obtenir un cessez-le-feu humanitaire immédiat et une voie claire vers une solution à deux États afin de régler le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies.

Cependant, Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a clairement indiqué qu'il n'autoriserait pas le transfert de la sécurité de la bande de Gaza à l'Autorité palestinienne, et encore moins la création d'un nouvel État, une fois le conflit terminé.

«L'insistance est ce qui a empêché, au fil des ans, la création d'un État palestinien qui aurait constitué un danger existentiel pour Israël», a déclaré Netanyahou lors d'une récente émission. «Tant que je serai Premier ministre, je continuerai à insister fortement sur ce point.»

En réponse aux commentaires de Netanyahou, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a déclaré que cette position «prolongerait indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales», et que la solution à deux États est la seule façon de sortir de cette «haine et de cette violence».

Une photo montre une vue du mur de séparation israélien dans la ville de Bethléem en Cisjordanie occupée, le 6 décembre 2023 (Photo, AFP).

Le dirigeant israélien est loin d'être le seul obstacle à la solution à deux États. Selon les sondages, de nombreux Israéliens estiment que l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas a mis en évidence le danger extrême de permettre à une entité palestinienne autonome d’exister à côté.

Ceci à un moment où le soutien au Hamas semble s'accroître parmi les Palestiniens de Cisjordanie qui, après une récente vague d'attaques de colons et de raids militaires israéliens sur leurs communautés, voient l'utilité des pourparlers de paix diminuer.

«Israël n'a aucun projet et aucun intérêt à permettre aux Palestiniens de vivre en liberté sur leur terre», a précisé Daoud Kuttab, journaliste palestinien et directeur du Community Media Network, dans un récent article d'opinion publié sur Arab News.

«Les Palestiniens ont toujours su que les déclarations de paix d'Israël étaient fausses parce qu'ils ont vu de leurs propres yeux ce qu'il faisait; à savoir, créer des faits sur le terrain qui rendraient impossible la création d'un État palestinien indépendant», a-t-il expliqué.

«Bien sûr, les Israéliens soutiennent publiquement la paix en reprochant régulièrement aux Palestiniens de ne pas être assez réactifs, d'inciter à la violence et de refuser d'accepter le concept d'un “État juif”», a-t-il ajouté.

«Mais en réalité, il s'agissait d'écrans de fumée destinés à tromper la communauté internationale.»

Un jeune homme récupère des objets parmi les décombres d'un bâtiment détruit par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 janvier 2024 (Photo, AFP).

Si aucune des parties belligérantes ne semble disposée à faire les concessions nécessaires pour permettre la création d'un État palestinien – un objectif soutenu par la communauté internationale dans son ensemble – la question se pose: La solution à deux États devrait-elle être imposée à Israël?

S'exprimant la semaine dernière à l'université de Valladolid, en Espagne, Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l'UE, a déclaré que la solution à deux États pourrait devoir être «imposée de l'extérieur», sans le consentement d'Israël.

«Les acteurs sont trop opposés pour pouvoir parvenir à un accord de manière autonome», a-t-il signalé, selon les médias espagnols. «Si tout le monde est en faveur de cette solution, la communauté internationale devra l'imposer.»

Antony Blinken, le secrétaire d'État américain, a souligné à plusieurs reprises que la création d'un État palestinien avec des garanties pour la sécurité d'Israël était le seul moyen de parvenir à la paix.

«Le problème, c'est d'aller d'ici à là, et bien sûr, cela nécessite des décisions très difficiles et stimulantes. Il faut un état d'esprit ouvert à cette perspective», a déclaré Blinken au Forum économique mondial de Davos le 17 janvier.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken (à gauche), rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz (2e à droite), à Tel Aviv le 9 janvier 2024 (Photo, AFP).

La question de savoir si les États-Unis sont désireux ou capables de forcer Israël à accepter un État palestinien indépendant est une autre question. Compte tenu du solide soutien de Washington à Israël et de sa volonté d'opposer son veto à toute censure de son allié au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, cette approche semble peu probable.

En effet, tout ensemble de sanctions ou de menaces de recours à la force visant à contraindre Israël à accepter un État palestinien se heurterait probablement au veto de Washington, ce qui rendrait impossible l'application d'un plan de paix sans le consentement d'Israël.

Bien que Borrell ait suggéré que les puissances mondiales puissent contraindre Israël à accepter la solution à deux États, les gouvernements européens semblent peu enclins à le faire.

Même la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU, n'a pas les moyens de faire appliquer ses décisions, bien qu'elle ait ordonné la semaine dernière à Israël de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher les actes de génocide à Gaza.

La CIJ a déclaré vendredi qu'Israël devait empêcher les actes de génocide dans sa guerre contre le Hamas et autoriser l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza (Photo, CIJ).

La solution à deux États, cadre proposé pour résoudre le conflit israélo-palestinien, a été proposée pour la première fois en 1947 dans le cadre du plan de partage des Nations unies pour la Palestine à la fin du mandat britannique. Cependant, les conflits successifs, qui ont vu Israël étendre sa zone de contrôle, ont mis fin à cette initiative.

En 1993, le gouvernement israélien et l'Organisation de libération de la Palestine se sont mis d'accord sur un plan visant à mettre en œuvre une solution à deux États dans le cadre des accords d'Oslo, ce qui a conduit à la création de l'Autorité palestinienne.

Cet État palestinien serait basé sur les frontières établies après la guerre de 1967 et aurait pour capitale Jérusalem-Est. Cependant, ce processus a de nouveau échoué à cause de l'opposition violente des Israéliens d'extrême droite et des militants palestiniens.

Depuis lors, l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, les attaques réciproques, l'affaiblissement du pouvoir de l'Autorité palestinienne et les contrôles de sécurité de plus en plus stricts imposés par Israël ont rendu la solution à deux États pratiquement irréalisable aux yeux de beaucoup.

Pour la communauté internationale, cependant, cela reste la seule option.

Le président américain, Bill Clinton (au centre), se tient entre Yasser Arafat (à droite) et le Premier ministre israélien, Yitzahk Rabin (à gauche), alors qu'ils se serrent la main pour la première fois, le 13 septembre 1993 à la Maison Blanche (Photo, AFP).

Lors d'un débat très tendu au Conseil de sécurité des Nations unies la semaine dernière, les diplomates arabes ont insisté sur la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la création d'un État palestinien qui mettrait fin à un cycle de violence vieux de plusieurs décennies.

Lana Zaki Nusseibeh, ambassadrice des Émirats arabes unis auprès des Nations unies, a déclaré à l'assemblée: «Nous ne soutiendrons pas un retour au statu quo qui a échoué. Auparavant, la solution à deux États était le point d'arrivée vers lequel nous envisagions que nos efforts diplomatiques mèneraient. Aujourd'hui, elle doit être notre point de départ.»

Ayman Safadi, ministre jordanien des Affaires étrangères, a déclaré que les actions d'Israël à Gaza compromettaient la solution à deux États et «condamnaient l'avenir de la région à davantage de conflits et de guerres».

Lorsque Gilad Erdan, l'envoyé d'Israël auprès des Nations unies, a comparé la gestion de la crise à Gaza par le monde à un «traitement du cancer avec de l'aspirine», de nombreux ambassadeurs arabes ont quitté la séance.

L'hostilité et le manque de confiance entre les deux parties sont tels que la confiance dans la reprise des pourparlers est sans doute aujourd'hui au plus bas.

«Il faudra du temps», a déclaré à Arab News Gershon Baskin, chroniqueur israélien, ancien négociateur d'otages et directeur pour le Moyen-Orient de l'International Communities Organization. «Les gens ne sont pas en mesure de penser rationnellement pour le moment. Ils sont traumatisés et veulent se venger. C'est l'un des principaux facteurs de motivation au sein de la société.»

«Malgré un plan rationnel sur la manière de mettre en œuvre le processus de paix, les gens ne sont pas prêts. Nous nous entretuons depuis des décennies et cela ne nous mène nulle part. Mais une solution à deux États ne semble pas viable pour les Israéliens après les événements du 7 octobre», a-t-il expliqué.

«D'autre part, les Palestiniens croient qu'ils revivent la Nakba. Ils sont dévastés et n'ont aucune représentation légitime. Alors que certains ont applaudi les actions du Hamas, ils se rendent compte aujourd'hui que ce n'est pas non plus une solution», a-t-il ajouté.

Des Palestiniens déplacés fuient Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, le 30 janvier 2024 (Photo, AFP).

Israël a lancé sa campagne militaire à Gaza en réponse à l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre le sud d'Israël, au cours de laquelle des militants palestiniens ont tué quelque 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 240 autres en otage, dont de nombreux ressortissants étrangers.

Depuis lors, l'armée israélienne a mené une campagne aérienne et terrestre féroce contre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, tuant plus de 26 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Malgré le carnage dont l'enclave a été témoin, certains commentateurs estiment que la conduite d'Israël dans la guerre a forcé la communauté internationale à se pencher sur la question palestinienne avec plus d'urgence.

«L'attaque du 7 octobre contre Israël et le style de vengeance "sans prisonniers" qui s'en est suivi et qui a choqué la conscience du monde entier ont redynamisé l'opinion mondiale», a écrit Kuttab dans sa chronique d'Arab News.

«Naturellement, les forces politiques sont revenues à la charge et ont insisté – cette fois-ci un peu plus sérieusement – sur la nécessité de trouver, après la fin de la guerre à Gaza, une solution politique qui réponde aux aspirations légitimes des Palestiniens.

«Cela a obligé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, à admettre que, depuis trente ans, il est opposé à un État palestinien et que celui-ci ne verrait jamais le jour tant qu'il serait au pouvoir.

«Une fois de plus, la communauté internationale a condamné ces propos, mais elle n'a pas réussi à traduire ces condamnations en pressions et à créer un processus irréversible vers cet objectif», a indiqué Kuttab.

Un partisan propalestinien brandit un drapeau palestinien alors qu'il est assis sur un feu de signalisation devant la Tour Elizabeth, au Palais de Westminster, lors d'une Marche nationale pour la Palestine dans le centre de Londres, le 13 janvier 2024 (Photo, AFP).

Alors que quelque 130 otages seraient encore détenus à Gaza, le gouvernement israélien se dit déterminé à poursuivre les opérations jusqu'à ce que le Hamas soit vaincu. Les plans pour la gouvernance de Gaza après la guerre ou pour un processus de paix plus large n'ont toutefois pas encore été déterminés.

«Étant donné que nous avons toujours des otages à Gaza, personne ne voudra parler du processus et encore moins de la paix», a déclaré à Arab News Meir Javedanfar, conférencier sur l'Iran et le Moyen-Orient à l'université Reichman de Tel-Aviv.

«Avant tout, tous les otages doivent être libérés. Ensuite, nous pourrons commencer à réfléchir à des solutions», a-t-il ajouté.

Mais cela ne signifie pas nécessairement que le processus de paix est mort. Avec le soutien de Washington et des États arabes, Javedanfar estime que les négociations peuvent reprendre, mais pas tant qu'Israël n'aura pas achevé sa mission contre le Hamas.

«Une fois la guerre terminée, si l'Amérique et les États arabes, en particulier l'Arabie saoudite, apportent leur soutien, vous trouverez des Israéliens intéressés par le processus de discussion et de négociation avec l'Autorité palestinienne», a-t-il envisagé.

«Dans un premier temps, le processus sera davantage soutenu que la paix, mais si le processus donne des résultats positifs, nous pourrons alors commencer à parler de paix. Mais nous en sommes encore loin», a-t-il poursuivi.

«Libérez les otages, retirez le Hamas de toute équation politique palestinienne et, si tout se passe bien, nous pourrons commencer à parler de paix», a indiqué Javedanfar.

La police se tient debout alors que des manifestants israéliens scandent des slogans contre le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, lors d'une manifestation anti-gouvernementale à Jérusalem le 4 novembre 2023 (Photo, AFP).

Tant que Netanyahou restera en fonction, il est peu probable que le cadran évolue sur la question de la création d'un État palestinien. Ceci dit, le Premier ministre israélien est désormais confronté à la bataille politique de sa vie.

Ses rivaux tentent de lui faire porter la responsabilité des défaillances des services de renseignement qui ont conduit aux attentats du 7 octobre et du fait qu'il n'a pas fait assez pour ramener les otages à la maison, et il pourrait ne pas rester longtemps au pouvoir si des élections anticipées sont organisées.

Mais si les Israéliens continuent à le considérer comme le seul candidat capable de résister à la pression internationale et à la perspective d'un État palestinien, la carrière politique de Netanyahou peut encore survivre.

Le 20 janvier, au lendemain d'un appel téléphonique avec le président américain, Joe Biden, Netanyahou a publié sur la plate-forme de réseaux sociaux X: «Je ne ferai aucun compromis sur le contrôle total de la sécurité israélienne sur l'ensemble de la zone située à l'ouest de la Jordanie – et cela est contraire à un État palestinien.»

Pour Kuttab, c'est à la communauté internationale de prouver qu'elle est sérieuse dans son soutien affiché à la solution à deux États.

«La communauté internationale doit maintenant relever un défi clair», a-t-il souligné. «Si elle prend au sérieux la solution à deux États, elle doit reconnaître la Palestine et encourager les représentants légitimes d'Israël et de la Palestine à négocier les modalités en tant que deux États membres des Nations unies.»

«À défaut, tous les efforts doivent être déployés pour forcer Israël à accorder des droits politiques égaux à toutes les personnes qu'il contrôle. En d'autres termes, Israël doit décider soit de partager la terre, soit de partager le pouvoir dans la Palestine historique – il n'y a pas de troisième choix», a soutenu Kuttab.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.