DUBAÏ : Cinq femmes ont été tuées dans la chute d'un projectile sur une salle des fêtes pendant un mariage dans la nuit de vendredi à samedi à Hodeida, ville du sud-ouest du Yémen en guerre, ont indiqué un responsable du gouvernement et des témoins.
L'engin a touché une salle des fêtes proche de l'aéroport de Hodeida, situé sur la ligne de front entre les forces progouvernementales et les rebelles Houthis qui contrôlent cette ville portuaire située sur la mer Rouge, ont rapporté des témoins.
Ces parties se sont mutuellement accusées de la responsabilité de cette attaque.
L'explosion, qui a fait aussi sept blessés dont des enfants, selon ces témoins, a été qualifiée de « crime odieux commis par les Houthis contre des civils » par le général Sadek Douid, représentant du gouvernement au sein d'une commission mixte parrainée par l'ONU pour maintenir la trêve à Hodeida.
« Nous condamnons ce crime odieux commis par les Houthis qui ont pris pour cible une salle des fêtes », a déclaré le général Douik à l'AFP.
Le « gouverneur » de Hodeida désigné par les Houthis, Mohammed Ayache, a de son côté attribué l'attaque aux forces progouvernementales. « Les forces de l'agression commettent des crimes et n'hésitent pas à en rejeter la responsabilité sur les autres », a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision des rebelles Al-Massirah.
Le 13 juin 2018, les forces progouvernementales, appuyées par Ryad et les Emirats arabes unis, ont lancé une offensive pour reprendre Hodeida, principal point d'entrée de l'aide humanitaire au Yémen.
Le 13 décembre de la même année, l'ONU a annoncé des accords pour faire taire provisoirement les armes, en particulier à Hodeida, à l'issue de pourparlers interyéménites en Suède.
Cette trêve tient plus au moins depuis cette date.
Le Yémen a été le théâtre mercredi d'une attaque spectaculaire au moment où le nouveau gouvernement débarquait à l'aéroport d'Aden, capitale provisoire dans le sud du pays.
Au moins 26 personnes ont péri dans cette attaque attribuée par le gouvernement aux Houthis qui ne l'ont toutefois pas revendiquée.
Le conflit a plongé le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, avec des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une population au bord de la famine.