DUBAÏ: Un spectacle émouvant et une mise en scène qui fait rêver. Le Petit Prince a convaincu pour sa soirée d’ouverture à l’Opéra de Dubaï. De la couleur, de la musique, des costumes, de la narration et des effets sonores: ce spectacle nous fait voyager d’une planète à une autre à un rythme aussi léger que précis et mesuré.
Présentée du 25 au 28 janvier, l’adaptation à grande échelle du livre d’Antoine de Saint-Exupéry publié en 1943 est dirigée et chorégraphiée par Anne Tournié et codirigée par Chris Mouron (qui est aussi le narrateur de l’histoire). Elle mêle énergie et fantaisie et apporte une touche de modernité à cette histoire traduite dans plus de trois cents langues.
La mise en scène d'Anne Tournié offre une fusion spectaculaire entre la danse, la musique, et une série d'acrobaties aériennes à couper le souffle. Elle transporte le spectateur dans l’univers de cet aviateur perdu dans le désert. Ce personnage rencontre le Petit Prince, qui se trouve également sur Terre après avoir visité d’autres planètes.
L'aviateur relate alors les dialogues qu'il a eus avec le Petit Prince.
Restant fidèle à l'intrigue et à l'esprit du livre, l’adaptation aborde des thèmes tels que l'amitié, le respect de l’autre, l'amour, la séparation, la solitude. La mise en scène aime jouer sur les contrastes visuels.
Fruit de trois ans de préparation malgré les défis liés à la Covid-19, Le Petit Prince est une invitation au voyage destinée à la fois aux enfants et aux adultes.
«On n'a pas voulu faire un spectacle pour enfants, mais un spectacle pour tout le monde, comme le livre. Les enfants ont tendance à mieux comprendre ce livre que les adultes», confie Anne Tournié à Arab News en français.
Dans ce voyage ponctué par de nombreuses découvertes, chaque élément apporte une émotion particulière.
«Le puits est pour moi un moment très important parce que c'est l'amitié, c'est aussi la souffrance du désert, lorsqu’on est sans eau… Il s’agit de montrer tout cela sur scène et d’évoquer cette compréhension entre le Petit Prince et l’aviateur, qui sont devenus amis», ajoute-t-elle.
Comme le confirme la directrice, Anne Tournié, il ne s’agit pas du seul moment fort du spectacle, qui, dans son intégralité, est une invitation à l’évasion pour «permettre au spectateur d’ouvrir son imagination, et d’être ouvert à la rencontre de l’autre».
Ces mots renvoient à la célèbre citation de Saint-Exupéry: «On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.» Voilà qui incite également à dépasser les apparences.
Les spectateurs ont été littéralement envoûtés par le Petit Prince avec ses cheveux sauvages et ses mouvements agiles, mais aussi par la musique de Terry Truck.
Selon Dylan Barone, le danseur qui interprète le rôle du Petit Prince, «on donne vie aux mots du Petit Prince. On essaie de mettre au même niveau la danse, l’acrobatie et la narration pour que cela crée une harmonie. La rencontre du Petit Prince et de la rose est un moment de poésie, et aussi un acte de haute acrobatie aérienne».
Le narrateur, qui accompagne le spectateur à travers les voyages du Petit Prince et rencontre une myriade de personnages, garde une proximité privilégiée avec les différents personnages.
«Je suis un complice entre le spectateur et les artistes. Mais je n’ai pas voulu tomber dans la caricature de l'imitation et parler d’une voix d'enfant classique, parce que c'est un homme qui parle. Petit à petit, ce personnage a pris vie […]. C'est le personnage qui rythme le spectacle», explique Chris Mouron.
Pour la première fois aux Émirats arabes unis, ce classique a été interprété en français, avec des sous-titres en arabe et en anglais.
De passage à Dubaï après Paris, New York et Sydney, Le Petit Prince continuera son voyage vers Budapest. Le chef-d'œuvre d'Antoine de Saint-Exupéry continue de captiver les cœurs du monde entier depuis plus de soixante-quinze ans.