PARIS: Le leader de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, a rappelé fermement son opposition à la loi immigration et réitéré ses demandes de régularisation de travailleurs sans-papiers lors de sa rencontre avec le Premier ministre vendredi matin.
"Cette loi va juste remettre en place une économie parallèle comme elle peut déjà exister notamment dans les plateformes où il faut juste trouver un alias", soit utiliser contre indemnisation la carte de séjour d'un autre immigré pour travailler, a pointé M. Souillot.
Gabriel Attal a alors souligné auprès du syndicaliste que "85% des Français sont pour (la loi immigration)", selon des propos rapportés à l'AFP par Frédéric Souillot.
"94% des Français étaient contre un recul de l'âge de départ (à la retraite) et un allongement de la durée de cotisations", lui a rétorqué le leader de FO. "Les sondages on ne s'en sert pas que quand on en a besoin!", a-t-il commenté.
Dans un courrier remis à Gabriel Attal et concernant le seul sujet de la loi immigration, votée en décembre par la majorité avec les voix de la droite et de l'extrême-droite, FO dénonce "le texte le plus régressif de ces 40 dernières années, qui porte gravement atteinte aux principes républicains d'égalité et de solidarité".
Sur la question de l'emploi des seniors, le syndicaliste a également plaidé pour que l'exécutif "laisse négocier" les partenaires sociaux, qui ont jusqu'au printemps pour conclure un accord.
Il a également demandé la remise en place de "l'échelle mobile des salaires" qui permet de tenir compte de l'inflation, "un coup de pouce au Smic", l'"augmentation des minima sociaux et des pensions" ainsi que "des traitements des salariés du public" refusant au passage la mise en place de "rémunérations au mérite" pour les fonctionnaires, une piste avancée par le gouvernement.
"Je lui ai demandé de tenir les engagements pris par Elisabeth Borne" lors de la conférence sociale mi-octobre, notamment "sur la conditionnalité des aides publiques aux entreprises", a ajouté Frédéric Souillot, précisant que "M. Attal a écouté".