ONU Femmes affirme que deux mères sont tuées chaque heure à Gaza

Des Palestiniennes pleurent un proche enterré sous les débris après le bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniennes pleurent un proche enterré sous les débris après le bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 20 janvier 2024

ONU Femmes affirme que deux mères sont tuées chaque heure à Gaza

  • La majorité des personnes tuées, blessées ou déplacées sont des femmes et des filles avertit Sima Bahous, directrice d’ONU Femmes
  • Elle exige un cessez-le-feu immédiat, un accès total à l'aide humanitaire et la libération de tous les otages israéliens par le Hamas

NEW YORK: Environ 70% des personnes tuées pendant la guerre à Gaza sont des femmes et des enfants, et en moyenne deux mères perdent la vie chaque heure depuis le début du conflit, a déclaré ONU Femmes vendredi.

L'agence a appelé à un cessez-le-feu immédiat et au déploiement de tous les efforts nécessaires pour que les femmes et les filles bénéficient d'une protection adéquate et d'un accès sûr à une aide humanitaire rapide, sans restriction et «tenant compte des questions de genre».

«Au moins 24 620 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont environ 16 000 étaient des femmes ou des enfants », a signalé Sima Bahous, directrice exécutive d'ONU Femmes. Ce chiffre est trois fois supérieur au nombre de personnes tuées dans le territoire au cours des 15 dernières années combinées», a-t-elle ajouté.

«Plus de 100 jours se sont écoulés depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre et les horreurs qui ont suivi, en particulier à Gaza. Les preuves continuent d'apparaître que les femmes et les enfants sont les ‘premières victimes des conflits’», a-t-elle indiqué.

«Nous les laissons tomber. Cet échec et le traumatisme générationnel infligé au peuple palestinien au cours de ces 100 jours, et ce n'est pas fini, nous hanteront tous pour les générations à venir. À moins de changer, ces 100 derniers jours qui ont vu une destruction sans précédent s'abattre sur la population de Gaza ne seront qu'un prélude aux 100 prochains», a-t-elle ajouté.

Bahous a prévenu: «Même si nous pleurons aujourd'hui la situation des femmes et des filles de Gaza, nous pleurerons encore plus demain, sans une aide humanitaire illimitée et sans la fin des destructions et des tueries.»

Bahous a alerté que les femmes et les filles de Gaza sont privées de sécurité, de médicaments, de soins de santé et d'abris, qu'elles sont confrontées à une famine imminente et, surtout, qu'elles sont privées d'espoir et de justice.

Une «alerte de genre» publiée par ONU Femmes sur les effets de la crise à Gaza sur les femmes et les filles a indiqué que la majorité des personnes tuées, blessées ou déplacées dans le territoire sont des femmes. Le rapport a dévoilé que sur les 1,9 million de personnes déplacées, près d'un million sont des femmes et des filles. Elles sont contraintes de chercher refuge dans des abris précaires à un moment où «nulle part et personne n'est en sécurité à Gaza».

Le rapport a ajouté: «Les décisions impossibles à prendre pour savoir s'il faut évacuer, comment et quand le faire, et où aller, sont entachées de craintes et d'expériences différentes selon le genre, alors que des risques spécifiques aux genre, notamment des attaques et du harcèlement, apparaissent le long des itinéraires de déplacement.»

ONU Femmes estime qu'au moins 3 000 femmes sont devenues veuves et chefs de famille pendant le conflit et ont un besoin urgent de protection et d'aide alimentaire, et qu'au moins 10 000 enfants ont perdu leur père. On craint que beaucoup de ces familles ne soient obligées de recourir à des mécanismes de survie désespérés, notamment le mariage précoce.

L'agence a également réitéré sa «profonde inquiétude face aux récits de violences sexuelles inadmissibles et d'autres violences basées sur le genre au cours des attaques du 7 octobre». Elle a réitéré ses appels pour que les responsables soient tenus de rendre des comptes, pour que toutes les personnes affectées reçoivent justice et soutien, et pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages israéliens détenus par le Hamas.

«Nous condamnons sans équivoque tous les actes de violence sexuelle et sexiste, quels qu'en soient le lieu, le moment et l'auteur», a déclaré Bahous. «Je demande à nouveau que justice soit rendue pour toutes les personnes touchées par les attentats du 7 octobre.»

«Cela fait également plus de 100 jours que les familles des personnes retenues en otage à Gaza attendent dans une douleur inimaginable le retour de ceux qu'elles aiment. Leur courage face à la souffrance et leur engagement en faveur de la paix sont une leçon d'humilité. Je lance un nouvel appel pour que tous les otages soient libérés immédiatement et sans condition», a-t-elle insisté.

Elle a également réitéré son appel en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat et d'un accès humanitaire illimité afin que l'aide puisse parvenir à l'ensemble de la population de Gaza, en particulier l'assistance et les services vitaux pour les femmes et les filles.

«C’est le temps de la paix», a soutenu Bahous. «Nous le devons à toutes les femmes et filles israéliennes et palestiniennes. Ce n'est pas leur conflit. Elles ne doivent plus en payer le prix.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.