MILAN: Le "roi" de la mode italienne, Giorgio Armani, 89 ans, a dévoilé lundi à Milan une collection masculine automne-hiver 2024/2025 conjuguant raffinement et nonchalance, marquée par des coupes fluides et des lignes souples.
Sous l'œil bleu du maestro, reproduit dans une gigantesque lune dominant le podium, les mannequins déambulent dans le cadre intimiste du siège historique de la via Borgonuovo, aux antipodes de la mode-spectacle.
"La mode masculine ne doit pas être un objet de désir à tout prix, elle doit être un beau costume, une belle veste, un beau tissu, une belle couleur et rien de plus, car sinon nous risquons de faire du carnaval", a commenté le couturier.
Fidèle à son ADN de chic décontracté, Giorgio Armani a opté pour des pantalons amples mais raffinés, et des manteaux mi-longs portés ouverts qui favorisent la liberté de mouvement.
Pour l'hiver prochain, les volumes ont été revus à la hausse, "pour donner encore plus d'aisance et de fluidité" aux vêtements de la collection, explique Giorgio Armani.
La veste déconstruite, sans épaulettes et non doublée, l'emblème de la marque, a été déclinée à l'infini: style dandy, elle est assortie à l'indispensable gilet et à des pantalons à pinces. Version sport, elle est portée sur des pantalons cargo glissés dans des bottes.
L'éternel casse-tête du couturier consiste à "faire l'habituel d'une manière inhabituelle", a-t-il confié à l'issue du défilé, au quatrième jour de la Fashion week homme.
Le maître s'accorde ainsi quelques petites notes décalées: un large manteau en cuir doublé d'une fausse fourrure de léopard ou un costume strict assorti à une cravate quelque peu bouffante.
Mais la cravate se fait très discrète dans le défilé, elle est fine, noire ou grise, cachée sous un blazer et souvent remplacée par un foulard.
"La cravate dépend de l'occasion, nous la faisons porter par l'homme qui va au bureau, avec respect pour ce bureau, car j'espère qu'il ne va pas en tee-shirt à une réunion importante", a ironisé Giorgio Armani.
Le noir et le gris sont omniprésents, combiné à volonté avec du grège, du vert, mais aussi du rose, du bleu clair et du bleu foncé.
Giorgio Armani avait présenté samedi la nouvelle collection de sa ligne Emporio, du prêt-à-porter haut de gamme destiné à une clientèle tendance, inspirée du monde marin et axée sur l'aventure et l'audace.
«L'oasis de cachemire» de Zegna
Fluidité des coupes et élégance sans effort sont aussi le mantra du défilé de Zegna qui avait transformé pour l'occasion en "oasis de cachemire" un immense hangar d'un centre d'exposition aux portes de Milan.
Les mannequins défilent tout autour d'une montagne orange de cachemire plantée au centre du podium et alimentée par une pluie de flocons, illustrant le fil conducteur de cette collection axée sur le confort et la durabilité.
"C'est une collection pour les collectionneurs. J'espère que ces vêtements seront achetés par des personnes qui les collectionneront et les porteront très longtemps", a commenté le directeur artistique de la marque, Alessandro Sartori.
Les pantalons à plis sont amples, à combiner avec des pulls à col roulé ou des vestes courtes du même tissu, les manteaux fluides se portent loin du corps pour ne pas entraver la liberté de mouvement. Les revers des vestes sont détachables.
Le styliste n'a rien laissé au hasard, étudiant minutieusement les moindres détails pour adapter les habits aux besoins de l'homme Zegna. Ainsi, les poches des pantalons et manteaux sont abaissées "pour permettre d'y glisser les mains avec aisance", dit-il.
La palette des teintes va du vert olive, omniprésent, au bleu roi en passant par le blanc cassé, le beige et le gris.
La Fashion week de Milan se termine mardi avec des présentations numériques avant que ce petit monde ne se déplace à Paris, pour la mode masculine puis les défilés de haute couture.