LONDRES: Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a déclaré samedi que l’Europe devait s’unir et travailler avec ses partenaires du Moyen-Orient pour faire cesser les hostilités à Gaza.
Après des entretiens avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, M. Borrell a indiqué qu’il considérait le Royaume comme l’un des principaux partenaires de l’UE — aux côtés de la Jordanie, de l’Égypte et de la Ligue arabe — dans ses efforts pour relancer les négociations israélo-palestiniennes et ramener la solution à deux États sur le devant de la scène.
«Avec mes interlocuteurs saoudiens, nous avons abordé la situation à Gaza», a-t-il mentionné. «Nos analyses ont convergé sur plusieurs points critiques : la nécessité d’un arrêt rapide des combats et de la libération des otages, la nécessité d’éviter un déplacement forcé des Palestiniens hors de l’enclave et la nécessité d’un retrait rapide des forces israéliennes à la fin de l’opération militaire», a-t-il ajouté.
M. Borrell a précisé qu’il avait également discuté avec des responsables saoudiens des efforts déployés pour mettre fin aux attaques des Houthis contre les navires de la mer Rouge.
«Nous avons ensuite évoqué les risques d’extension du conflit à l’ensemble de la région. Nous avons notamment parlé de la situation précaire en mer Rouge en raison des attaques menées par la milice houthie contre les navires marchands», a-t-il poursuivi.
«Pour notre part, nous réfléchissons aux différentes possibilités de rétablir la liberté de navigation, notamment la création d’une nouvelle opération maritime européenne aux côtés de la mission Atalanta, qui opère déjà au large des côtes somaliennes», a-t-il souligné.
Lors de sa visite au Liban, M. Borrell s’est entretenu avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et d’autres personnalités politiques concernant la nécessité d’éviter que le pays ne soit entraîné dans un conflit plus large avec Israël.
«J’ai fait part à tous mes interlocuteurs de notre profonde inquiétude face au risque de voir le Liban entraîné dans un conflit avec Israël, et de notre désir de contribuer à empêcher qu’un développement aussi désastreux ne se produise», a-t-il indiqué.
«Tous, y compris le représentant du Hezbollah, m’ont dit qu’ils étaient tout aussi désireux d’éviter d’être entraînés dans une telle spirale descendante.»
M. Borrell s’est par ailleurs entretenu avec le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), Philippe Lazzarini, et a réaffirmé le soutien de l’UE à cette organisation humanitaire, son opposition au déplacement des Palestiniens de Gaza et son soutien à une augmentation de l’aide autorisée dans l’enclave.
Samedi, M. Lazzarini a estimé que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui entrait dans son centième jour, «souillait l’humanité».
«La mort, la destruction, le déplacement, la faim, la perte et le deuil massifs qui ont marqué les cent derniers jours souillent notre humanité commune», a-t-il affirmé dans un communiqué lors de sa visite dans la bande de Gaza.
«Cela fait cent jours que cette guerre dévastatrice a commencé, tuant et déplaçant des personnes à Gaza, en réponse aux attaques horribles que le Hamas et d’autres groupes ont menées contre des personnes en Israël. Cela fait cent jours que les otages et leurs familles vivent dans la souffrance et l’angoisse.»
Après son voyage au Moyen-Orient, M. Borrell s’est également dit convaincu que l’UE et ses partenaires régionaux pouvaient travailler ensemble à la résolution des crises.
«Depuis que je suis rentré de cette mission, ma conviction ne fait que se renforcer quant à l’urgence pour l’UE d’intensifier son implication dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Dans le même temps, je suis plus que jamais convaincu qu’il est possible de le faire en étroite coopération avec nos partenaires régionaux», a-t-il ajouté.
«Depuis le 7 octobre, les opinions divergent au sein de l’UE sur la manière de réagir au conflit à Gaza. Cette absence de consensus a affaibli l’UE dans la région et nous a empêchés d’influer sur les événements, bien que nous soyons très directement touchés par ce conflit et ses conséquences.»
«Le moment est venu pour nous de nous unir et d’assumer notre responsabilité afin de faire cesser les hostilités à Gaza, et de travailler avec nos partenaires pour poursuivre activement la mise en œuvre de la solution à deux États.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com