Bruno Le Maire, le pilote de l'économie, poursuit renforcé sa route à Bercy

Depuis presque sept ans, Bruno Le Maire pilote l'économie française à travers les tempêtes sanitaire et inflationniste. (AFP)
Depuis presque sept ans, Bruno Le Maire pilote l'économie française à travers les tempêtes sanitaire et inflationniste. (AFP)
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Publié le Vendredi 12 janvier 2024

Bruno Le Maire, le pilote de l'économie, poursuit renforcé sa route à Bercy

  • Plus populaire dans l'opinion que la plupart des autres membres du gouvernement, Bruno Le Maire a défendu ardemment la "transformation" du pays et les réformes
  • Depuis qu'il dirige Bercy, Le Maire a déployé le programme économique, très pro-entreprises, du président, avec son cortège de baisses d'impôts et la loi Pacte

PARIS: Depuis presque sept ans, Bruno Le Maire pilote l'économie française à travers les tempêtes sanitaire et inflationniste. Celui qui campe une macronie avec un cap à droite assumé a été reconduit et même renforcé au ministère de l'Economie, accueillant l'Energie dans son giron.

A ceux qui lui prêtaient des vues sur Matignon, où a finalement été nommé son ancien ministre délégué Gabriel Attal, le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique répétait aimer être à Bercy et vouloir y rester.

"J'ai encore plus d'énergie et d'enthousiasme qu'au premier jour. C'est le moment d'accélérer, d'aller au bout de cette transformation", a-t-il réagi jeudi auprès du Figaro, se réjouissant de l'arrivée de l'Energie dans son portefeuille ministériel.

Depuis 2017, il s'est imposé à la tête de ce super ministère qui a marqué sa résurrection politique après un passage à vide à droite dont il est un transfuge. Au point d'y battre le record de longévité à Bercy sous la Ve République - seul Valéry Giscard d'Estaing a fait plus il y a 50 ans, mais en tenant le portefeuille de manière discontinue.

Plus populaire dans l'opinion que la plupart des autres membres du gouvernement, Bruno Le Maire, 54 ans, a défendu ardemment la "transformation" du pays et les réformes.

Comme celle des retraites en 2023: ce poids lourd de la politique au regard bleu acier n'a cessé d'en marteler la nécessité, se posant en garant de la vertu budgétaire. Clivante aussi, sa proposition d'abaisser la durée d'indemnisation du chômage des plus de 55 ans.

Economies 

Depuis qu'il dirige Bercy, Bruno Le Maire a déployé le programme économique, très pro-entreprises, du président, avec son cortège de baisses d'impôts et la loi Pacte - il en prévoit une deuxième cette année.

Rapidement, il s'affiche aussi en protecteur des ménages et des entreprises face aux chocs, l'épidémie de Covid-19 puis la crise du pouvoir d'achat.

Ce partisan d'un Etat moins dispendieux n'hésite pas à desserrer les cordons de la bourse et à mettre en oeuvre le "quoi qu'il en coûte". Mesures pour relancer l'économie, soutiens aux boulangers face à l'envolée de leurs factures d'énergie, mise sous pression de l'agroalimentaire pour faire baisser les prix... Bruno Le Maire est omniprésent. Jusqu'à agacer dans l'exécutif.

Mais ces dépenses à tout va ont un revers: la dette publique explose et dépasse pour la première fois les 3 000 milliards d'euros en 2023 (plus de 111% du PIB), et les déficits se creusent (plus de 9% du PIB en 2020, 4,9% attendus cette année), loin des clous européens et au point de faire figurer la France parmi les mauvais élèves de la zone euro.

Couplé à une conjoncture morose, un rebond des défaillances d'entreprises et un chômage qui repart à la hausse, le ministre est contraint de resserrer la vis et de laborieusement corriger le tir: le budget 2024 est placé sous le signe de milliards d'économies, comme probablement les suivants.

Un effort qui a jusqu'ici permis à la France d'échapper à une dégradation de sa note souveraine par l'influente agence de notation S&P Global Ratings.

Au gouvernement, ses relations avec les Premiers ministres successifs n'ont pas toujours été fluides, le patron de Bercy n'hésitant pas à afficher certains désaccords.

Quant au président Emmanuel Macron, qu'il a rejoint dès le soir de sa victoire en 2017, il se méfie de ce ministre qui préfère souvent jouer cavalier seul et à qui l'on prête régulièrement des ambitions présidentielles en 2027.

Bercy lui aura permis de renaître politiquement après son échec cuisant à la primaire de la droite fin 2016. Un choc dans le parcours jusque-là sans accroc de ce brillant élève des beaux quartiers, normalien et énarque, qui a "grandi dans les couloirs des cabinets" ministériels, comme il le dit lui-même.

C'est en 2007, sur les conseils d'un de ses mentors, Dominique de Villepin, dont il a été directeur de cabinet à Matignon, que ce catholique pratiquant s'était fait élire député pour la première fois, en Normandie.

Ce mélomane germanophile, qui se dit autant écrivain que politique, est père de quatre garçons et marié à une artiste peintre.


Droits de douane : le gouvernement prépare le public à des choix budgétaires difficiles

François Bayrou, Premier ministre français
François Bayrou, Premier ministre français
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  • La hausse des droits de douane décidée par Donald Trump pourrait avoir des conséquences importantes sur les finances publiques françaises.
  • François Bayrou précise qu'il partagera avec les Français le 15 avril « le cadre général » des choix à faire pour le budget de 2026.

PARIS : La hausse des droits de douane décidée par Donald Trump pourrait avoir des conséquences importantes sur les finances publiques françaises : le Premier ministre a prévenu samedi qu'elle pourrait coûter « plus de 0,5 % du PIB », tandis que Bercy va réunir un premier « Conseil des entreprises » pour préparer sa réponse.

Avec la hausse brutale des droits de douane décidée par le président américain, « le risque de pertes d’emplois est absolument majeur, comme celui d’un ralentissement économique, d’un arrêt des investissements », a jugé le Premier ministre dans un entretien au journal Le Parisien dimanche.

« La déstabilisation qu’il a provoquée fragilisera l'économie mondiale pour longtemps », ajoute le chef du gouvernement, dont la volonté est « de tenir l’objectif du retour aux 3 % de déficit public en 2029. Mais la crise peut tout changer », admet-il. 

François Bayrou précise qu'il partagera avec les Français le 15 avril « le cadre général » des choix à faire pour le budget de 2026.

« Il faut que les Français soient associés à deux nécessités : trouver les moyens de notre indépendance, de notre sécurité, de notre défense, mais aussi de notre capacité de production. Ensuite, il explique, par la nécessité de sortir de la malédiction de la dette.

« Ces choix ne seront pas faits sans eux », poursuit le chef du gouvernement, qui affirme qu'il partagera « avec eux toutes les données des choix que nous avons à faire » et qu'ils « connaîtront tout de la situation ».  

Le président américain Donald Trump a signé un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l'UE.

"Dans ces temps difficiles, nous devons faire équipe avec nos entreprises. C'est pourquoi je vais réunir un +Conseil des entreprises + – une instance de dialogue régulier avec les représentants du  Medef, de la  CPME, de l’U2P, du Meti et de l’Afep. L’idée, c’est de structurer notre travail sur tout sujet, national ou international, ayant un impact sur notre économie", a détaillé Eric Lombard.

"Les entreprises ont besoin d’écoute, de visibilité, d’être accompagnées et de prendre part aux décisions", selon lui. 


Le chef de la diplomatie française est attendu Alger pour réinitialiser la relation entre la France et l'Algérie

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères (Photo AFP)
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères (Photo AFP)
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  • Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, est attendu à Alger ce dimanche, où il rencontrera son homologue Ahmed Attaf.
  • La visite de Jean-Noël Barrot « vise à détailler un programme de travail bilatéral ambitieux, à en décliner les modalités opérationnelles », à élaborer des objectifs conjoints et un calendrier de mise en œuvre.

PARIS : Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, est attendu à Alger ce dimanche, où il rencontrera son homologue Ahmed Attaf pour « concrétiser » la reprise du dialogue sur les sujets les plus sensibles qui affectent la relation bilatérale, dont la question migratoire.

Cette semaine, devant les parlementaires, le ministre français a expliqué que la France devait « se saisir » de l'espace diplomatique ouvert par les présidents français et algérien « pour obtenir des résultats » sur les dossiers migratoire, judiciaire, sécuritaire et économique. 

 Il y a désormais une volonté conjointe de reprendre langue pour retrouver une relation apaisée et équilibrée « dans une logique de résultats et d'efficacité », insiste-t-on à Paris.

La visite de Jean-Noël Barrot « vise à détailler un programme de travail bilatéral ambitieux, à en décliner les modalités opérationnelles », à élaborer des objectifs conjoints et un calendrier de mise en œuvre, a ainsi expliqué jeudi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Pour préparer le voyage de Jean-Noël Barrot, Emmanuel Macron avait réuni plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, mardi.

La reprise des contacts entre les préfectures et les consulats algériens en France est d'ores et déjà actée, afin que les demandes de réadmission en voie d'être présentées par les autorités françaises puissent l'être dans les conditions normales.

Concrètement, Paris attend des autorités algériennes qu'elles augmentent leur taux de délivrance des laisser-passer consulaires dans les délais utiles, qui est actuellement d'environ 40 %.

Le retour de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, rappelé à l'été 2024, signalerait aussi la volonté de dialogue en toute bonne foi. 

Le cas de Boualem Sansal devrait également être discuté.

Emmanuel Macron a plaidé pour « une issue humanitaire » pour cet écrivain âgé et malade, détenu depuis mi-novembre et condamné à 5 ans de prison, une décision contre laquelle il a fait appel.

Cette semaine encore, Jean-Noël Barrot estimait que celui-ci était détenu « sans fondement ».

Mais le parquet algérien, qui avait requis 10 ans de prison, a fait appel également cette semaine, éloignant la possibilité d'une grâce présidentielle à brève échéance, à moins que les deux parties ne se désistent.

À Alger, Jean-Noël Barrot sera notamment accompagné de Romaric Roignan, le nouveau directeur de la région Afrique du nord et Moyen-Orient du ministère des Affaires étrangères.

Sa visite précède enfin celle de son homologue, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui doit se rendre prochainement dans le pays pour relancer la coopération judiciaire.


La Martinique signale un cas de chikungunya

Cette photographie prise le 21 mars 2025 montre un emballage du vaccin IXCHIQ contre le chikungunya, dans une pharmacie de Saint-Denis de la Réunion. Une maladie invalidante transmise par les moustiques, le chikungunya, a tué deux personnes âgées sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, ont annoncé les autorités locales le 21 mars. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Cette photographie prise le 21 mars 2025 montre un emballage du vaccin IXCHIQ contre le chikungunya, dans une pharmacie de Saint-Denis de la Réunion. Une maladie invalidante transmise par les moustiques, le chikungunya, a tué deux personnes âgées sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, ont annoncé les autorités locales le 21 mars. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • « Le patient, originaire de La Réunion, a séjourné dans l'île durant la deuxième quinzaine du mois de mars et a présenté des symptômes évocateurs de la maladie », précise l'autorité sanitaire dans un communiqué de presse.
  • Une épidémie de chikungunya sévit actuellement à La Réunion, où 6 000 cas ont été comptabilisés la semaine dernière.

FORT-DE-FRANCE, FRANCE : Un cas de chikungunya importé de l'île de La Réunion a été observé en Martinique au mois de mars, a indiqué vendredi l'Agence régionale de santé (ARS) de l'île des Antilles.

« Le patient, originaire de La Réunion, a séjourné dans l'île durant la deuxième quinzaine du mois de mars et a présenté des symptômes évocateurs de la maladie », précise l'autorité sanitaire dans un communiqué de presse.

Une épidémie de chikungunya sévit actuellement à La Réunion, où 6 000 cas ont été comptabilisés la semaine dernière.

Le CHU de l'île de l'Océan Indien a également activé le plan blanc vendredi, qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler du personnel en congés dans les hôpitaux pour faire face à l'afflux de patients. 

L'Agence régionale de santé (ARS), Santé publique France, la collectivité territoriale de Martinique et la municipalité concernée ont déployé les mesures préventives nécessaires pour limiter la propagation du virus.

Ces actions incluent la recherche et la destruction des lieux de ponte des moustiques, les traitements contre les moustiques adultes si nécessaire, ainsi que la sensibilisation des habitants du quartier concerné.

« Le chikungunya est une maladie virale transmise principalement par la piqûre de la femelle moustique du genre Aedes, notamment Aedes aegypti en Martinique », prévient l'ARS.

Ce moustique est également vecteur de la dengue et du Zika. En Martinique, le nombre de cas de dengue a connu un rebond soudain à la fin du mois de mars. 160 nouveaux cas cliniques évocateurs ont été comptabilisés du 24 au 30 mars, contre 45 la semaine précédente.

Santé publique France qualifie toutefois ces cas de « sporadiques » dans son dernier bulletin.