PARIS : Les indices boursiers européens progressent lundi, portés par l'espoir que les droits de douane américains puissent être plus mesurés qu'escompté, et attendent la publication d'indicateurs pour prendre le pouls de l'économie en Europe et aux États-Unis.
Vers 8 h 30 GMT, la Bourse de Paris prenait 0,45 %, celle de Londres 0,46 %, celle de Francfort 0,61 % et celle de Milan 0,24 %.
« Cette semaine sera la dernière semaine complète avant l'annonce des droits de douane américains du 2 avril. Il faut s'attendre à une actualité abondante sur ce sujet », commente Jim Reid, économiste chez Deutsche Bank.
Donald Trump a déclaré vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale ne rien vouloir changer en matière de politique commerciale, tout en évoquant une éventuelle « flexibilité ».
« Je ne change rien, mais le mot flexibilité est un mot important (...) il y aura de la flexibilité, mais en principe, c'est réciproque », a-t-il déclaré.
« Les investisseurs espèrent que ces mesures cibleront des secteurs spécifiques », ce qui permettrait de ne pas toucher « l'ensemble de la chaîne de valeur du commerce mondial », commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.
À l'agenda lundi, la publication d'indices d'activité (PMI) « en zone euro, en Grande-Bretagne et aux États-Unis » retiendra l'attention, souligne John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
« Les chiffres européens pourraient confirmer une amélioration portée par l'impact positif des dépenses publiques massives en Allemagne, tandis que les chiffres américains sont sous la menace d'une forte baisse de la croissance aux États-Unis », estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
« La prochaine mise à jour du PIB américain est attendue jeudi et devrait confirmer un ralentissement de la croissance économique des États-Unis, qui passerait de 3,1 % à 2,3 % au quatrième trimestre », a-t-elle ajouté.
Sur le marché des changes, la monnaie unique européenne avançait de 0,35 % à 1,0855 dollar pour un euro.
- Les marchés turcs chamboulés
« Au cours du week-end, le flot de nouvelles s'est intensifié en Turquie », souligne aussi l'économiste de Deutsche Bank.
Le maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, accusé de « corruption », a été incarcéré dimanche après avoir été démis de ses fonctions. Son arrestation a déclenché une vague de protestation sans précédent en Turquie depuis le grand mouvement de contestation de Gezi, parti de la place Taksim en 2013.
Pour « tenter de stabiliser » la Bourse d'Istanbul, « le régulateur turc des marchés a élargi hier soir l'interdiction des ventes à découvert et a assoupli les règles de rachat d'actions par les entreprises », explique Jim Reid. L'indice BIST 100 de la place boursière turque prenait 3,47 % vers 8 h 30 GMT. La semaine dernière, l'indice a chuté de 16,57 %, son pire bilan hebdomadaire depuis octobre 2008.
La défense en hausse
Les actions des groupes de défense en Europe sont orientées à la hausse à la suite des discussions entre la Russie et les États-Unis, lundi en Arabie saoudite, en vue de négociations visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine.
Parmi les valeurs de la défense, Thales prenait 2,21 % à Paris et Rheinmetall 2,22 % à Francfort ainsi que Hensoldt 2,59 % à Francfort. À Stockholm, Saab enregistrait une hausse de 3,13 %.
BYD en ligne de mire
Le champion chinois des véhicules électriques, BYD, qui dévoilera lundi ses résultats financiers pour 2024, pourrait avoir enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires dépassant celui de l'Américain Tesla, jusqu'alors leader mondial du secteur, selon le consensus des analystes.
Vers 8 h 30 GMT, le titre BYD prenait 3,01 % à la Bourse de Hong Kong (+ 0,91 %).
Le pétrole stagne.
Le pétrole stagnait, pénalisé par les craintes persistantes des conséquences de la guerre commerciale sur la demande d'or noir et par la perspective d'une hausse de l'offre de brut de l'OPEP+.
Vers 8 h 30 GMT, le baril de WTI américain se stabilisait (+0,19 % à 68,41 dollars) tout comme celui de Brent de la mer du Nord (+0,09 % à 72,23 dollars).
Valeur refuge face aux incertitudes de la guerre commerciale, l'or s'échangeait à 3 023,24 dollars l'once (+0,04 %), restant proche du récent sommet historique (3 057 dollars).
Le bitcoin a grimpé de 2,36 % pour atteindre 87 418 dollars.