L'entrée au gouvernement de Rachida Dati chamboule la course à la mairie de Paris

Avec l'ambition de mener une alliance Républicains-Renaissance aux municipales de 2026: la nomination surprise de Rachida Dati, jeudi, ébranle le paysage politique parisien (Photo, AFP).
Avec l'ambition de mener une alliance Républicains-Renaissance aux municipales de 2026: la nomination surprise de Rachida Dati, jeudi, ébranle le paysage politique parisien (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 janvier 2024

L'entrée au gouvernement de Rachida Dati chamboule la course à la mairie de Paris

  • La nomination surprise de Rachida Dati, jeudi, ébranle le paysage politique parisien
  • Juste avant sa nomination, l'ancienne ministre de la Justice a réuni les maires et parlementaires LR de la capitale

PARIS: Exclue des Républicains mais encore présidente du groupe LR au Conseil de Paris, avec l'ambition de mener une alliance Républicains-Renaissance aux municipales de 2026: la nomination surprise de Rachida Dati, jeudi, ébranle le paysage politique parisien.

"C'est pour le moins surprenant et audacieux, mais on a été dans le dépassement depuis 2017, on continue": Catherine Ibled, seule élue affichée Renaissance du Conseil de Paris, n'a pas caché qu'il lui fallait "atterrir" après l'annonce de l'entrée de Rachida Dati dans l'équipe du nouveau Premier ministre Gabriel Attal.

"Les bras m'en sont tombés, comme à tout le monde", abonde le sénateur Rémi Féraud, un proche de la maire PS Anne Hidalgo. Celle-ci n'a pas attendu l'annonce officielle de la nomination pour souhaiter "bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu'ils vont traverser".

Candidate de la droite aux municipales de 2020, Mme Dati n'avait pas pu empêcher la réélection de Mme Hidalgo. Mais avec 34% des voix au second tour, elle a redonné une dynamique à son camp.

Depuis bientôt quatre ans, dans son rôle de première opposante, à la tête d'un groupe de 53 élus sur 163, elle s'est affirmée comme la candidate incontournable des LR en vue de l'échéance de 2026.

«Un ticket pour 2026»

Juste avant sa nomination, l'ancienne ministre de la Justice a réuni les maires et parlementaires LR de la capitale pour conforter cette position, selon plusieurs élus présents, malgré son exclusion du parti, annoncée dans la soirée par le président de ce dernier, Eric Ciotti.

Rachida Dati "reste LR de coeur", a commenté pour l'AFP Jean-Pierre Lecoq, relativisant cette sentence.

Le maire LR du VIe arrondissement a été le premier élu de la droite parisienne à afficher publiquement son soutien, esquissant la possibilité d'une alliance entre macronistes et Républicains.

"Cette nomination est une bonne nouvelle et un espoir: celui d'un changement d'orientation politique de la part du Président de la République, (...) un espoir également pour la Culture avec la force et les engagements que nous lui connaissons, et enfin un espoir pour Paris", a-t-il déclaré.

"Il ne fait aucun doute que Rachida Dati assurera pleinement cette mission" au ministère, "tout en poursuivant le travail que nous avons entamé pour préparer l'alternance", poursuit-il.

"Il va falloir un ticket" pour 2026, a dit à l'AFP la maire du VIIIe arrondissement Jeanne d'Hauteserre, résumant le pacte conclu entre Mme Rachida Dati et Gabriel Attal, cité jusqu'ici parmi les candidats potentiels pour mener les macronistes aux municipales.

Quant aux autres élus de la droite parisienne, ils n'ont pas répondu aux premières sollicitations de l'AFP.

Un «deal» sans Horizons

"C'est un coup de poignard dans le dos, leur cheffe les abandonne pour rejoindre Macron", estime le socialiste Rémi Féraud. Et de l'autre côté, "c'est une claque pour les Parisiens qui se disaient encore récemment macronistes de gauche", ajoute-t-il.

Pour M. Féraud, la "priorité pour Emmanuel Macron a été de punir (Clément) Beaune", qui avait organisé un dîner avec d'autres ministres en désaccord sur le texte de loi immigration et n'a pas été reconduit dans l'immédiat comme ministre des Transports, "et de marginaliser (Pierre-Yves) Bournazel", le candidat putatif de son ex-Premier ministre Edouard Philippe et du parti Horizons.

Horizons n'est pas concerné par l'accord passé entre Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Rachida Dati, a fait savoir M. Bournazel à l'AFP: "tout deal fait sans nous ne nous engage pas".

"Certains - ou certaines - sont constants dans le choix de servir leurs ambitions personnelles. Pour ma part, la constance signifie fidélité à Paris: quand on aime sa ville, on ne l'abandonne pas", a-t-il aussi dit dans un communiqué, visant sans la nommer Rachida Dati.

"Rachida Dati n'a qu'une obsession, ses intérêts et nourrir son narcissisme", prévient le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire, qui ne cache pas non plus son envie de succéder à Mme Hidalgo, se disant pour une fois "bien d'accord" avec M. Bournazel.

Et de rappeler la mise en examen de Mme Dati, notamment pour "corruption", dans l'enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.