Le virus et la livre sonnent un Nouvel An silencieux au Liban

 «Beyrouth» paraît en lettres lumineuses contre le ciel sombre parmi les décorations de Noël au centre-ville de la capitale du Liban, le 27 décembre 2020 (Photo, Reuters).
«Beyrouth» paraît en lettres lumineuses contre le ciel sombre parmi les décorations de Noël au centre-ville de la capitale du Liban, le 27 décembre 2020 (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 31 décembre 2020

Le virus et la livre sonnent un Nouvel An silencieux au Liban

  • 167 hôtels détruits par l’explosion du port de Beyrouth sont en cours de réparation, et ne sont donc pas en mesure d’ouvrir leurs portes
  • «La fermeture des boîtes de nuit et des restaurants qui ne respectent pas les procédures est nécessaire, car les hôpitaux ne sont plus capables d’admettre de nouveau patients»

BEYROUTH : Le Liban a commencé le compte à rebours pour des festivités du Nouvel An qui s’annoncent pour la plupart silencieuses.

Bien que certains hôtels et boîtes de nuit fassent état de réservations pour des soirées et des évènements ce soir-là, la situation économique désastreuse du pays et l’augmentation des cas de Covid-19 devraient forcer la plupart des citoyens à accueillir 2021 chez eux.

Les magasins et les restaurants connaissent une activité modérée, avec des gens qui achètent des provisions pour célébrer le réveillon du Nouvel An et qui précommandent des livraisons à domicile de nourriture.

Les établissements hôteliers qui accueillent des soirées mentionnent que les réservations dépassent les attentes. Le président du syndicat des hôteliers, Pierre Al-Achkar, indique cependant que 167 hôtels détruits par l’explosion du port de Beyrouth sont en cours de réparation, et ne sont donc pas en mesure d’ouvrir leurs portes.

À l’approche du réveillon, la police touristique et les Forces de sécurité intérieure ont fermé définitivement six boîtes de nuit, bars et restaurants, en plus de verbaliser 64 autres. Les établissements sont accusés de violation de l’état de mobilisation générale, et de non respect des mesures de sécurité sanitaires et publiques. A cela s’ajoutent les employés sans masques, l’absence de distanciation sociale, des locaux surpeuplés, et le maintien du narguilé au menu.

Les Forces de sécurité intérieure du pays ont annoncé mercredi que des mesures de sécurité strictes seraient mises en place la veille du Nouvel An pour «maintenir la sécurité et la sûreté des citoyens, assurer la protection des établissements touristiques, commerciaux et économiques et des lieux de culte, ainsi que pour gérer le trafic afin de réduire les embouteillages».

Les citoyens sont appelés à ne tirer en l’air pour célébrer, et danser dans les bars et les restaurants est toujours interdit.

Le Liban a récemment connu une forte recrudescence des cas de Covid-19, le nombre de nouveaux cas  quotidiens atteignant plus de 2800.

«La fermeture des boîtes de nuit et des restaurants qui ne respectent pas les procédures est nécessaire, car les hôpitaux ne sont plus capables d’admettre de nouveau patients, et l’expérience faite le soir de Noël n’est pas encourageante», a déclaré le Dr. Charaf Abou Charaf, président de l’Ordre des médecins du Liban.

La flambée des cas du virus a poussé de nombreux Libanais à rester chez eux, ou à louer des locaux pour fêter en privé. Les invités sont tenus de passer un test de PCR deux jours avant l’évènement.

En raison de l’effondrement de la livre libanaise contre le dollar, beaucoup de personnes ont du mal à joindre les deux bouts et à payer le coût de la nourriture, des boissons et du divertissement pour le réveillon du Nouvel An.

«Le nombre de clients a diminué pendant la période des fêtes. Je vais fermer pour le réveillon en raison de la Covid-19, et parce que le coût dépasse les bénéfices», a déploré Tony Bejjani, propriétaire d’un restaurant et bar à Beyrouth. «La qualité des clients varie dépendamment de leurs capacités financières. Plusieurs bars autour de moi ont fermé leurs portes, mais je veux continuer, même avec un petit bénéfice, afin de ne pas me retrouver au chômage. Mais je n’ai pas beaucoup d’espoir dans cette nouvelle année», ajoute-t-il.

Les autorités notent par ailleurs un pic du nombre de vols à main armée au Liban, notamment dans la région de la Bekaa. Des pillages ont aussi été signalés, particulièrement dans la ville de Zahlé.

«Ce qui se passe à Zahlé est inacceptable. À cause de l’incapacité de l’État à assurer la sécurité et la sûreté de la ville, nos jeunes en sont devenus les gardiens », se désole le député des Forces libanaises, César Al-Maalouf. «Il s’agi du dernier avertissement que nous lançons aux restes de ce système délabré. On ne peut plus nous reprocher d’avoir recours à l’autoprotection», a-t-il ajouté.

Pour le député Michel Daher, «La criminalité dans les quartiers de Zahlé n'est plus acceptable, et nous appelons à une augmentation du nombre de forces de sécurité et à un renforcement des mesures afin que les gens ne soient pas obligés de prendre leur propre protection en main. Ceci signifierait la fin de l’État».

Le directeur général de la Sûreté générale, le général de division Abbas Ibrahim, a rencontré mercredi le patriarche libanais de l’Église maronite Mar Bechara Boutros Al-Rai. Après la réunion, il a déclaré que «la sécurité est bien entretenue et sous contrôle. Il est vrai qu’elle est influencée par la politique, mais nos départements collaborent étroitement avec l’armée libanaise pour contrôler entièrement la sécurité. Certes, la situation sociale stressante et difficile se reflète sur la sécurité en termes de pillage et de débordements, mais je ne pense pas qu’elle atteigne le stade du chaos».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Deux journalistes tués dans des frappes israéliennes distinctes à Gaza

Des témoins ont déclaré que la voiture de Shabat avait été directement visée par l'armée israélienne dans l'est de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. (X)
Des témoins ont déclaré que la voiture de Shabat avait été directement visée par l'armée israélienne dans l'est de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. (X)
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  • Al Jazeera a confirmé que Hossam Shabat, journaliste pour la chaîne Al Jazeera Mubasher, a été tué à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza
  • Dans un autre incident, le correspondant de Palestine Today, Mohammad Mansour, a été tué avec sa femme et son fils dans une frappe aérienne au nord de Khan Younès

LONDRES: Deux journalistes ont été tués dans des frappes israéliennes distinctes à Gaza lundi, marquant les premiers décès depuis la reprise des affrontements la semaine dernière.

Al Jazeera a confirmé que Hossam Shabat, journaliste pour la chaîne Al Jazeera Mubasher, a été tué à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. La chaîne qatarie a rapporté que, selon des témoins, sa voiture aurait été directement visée par l'armée israélienne, sans toutefois fournir d'autres détails.

Dans un autre incident, le correspondant de Palestine Today, Mohammad Mansour, a été tué avec sa femme et son fils dans une frappe aérienne au nord de Khan Younès, après que leur maison a été touchée sans avertissement.

Le bureau gouvernemental des médias à Gaza a condamné ces attaques, les qualifiant de «crimes systématiques contre les journalistes et les professionnels des médias palestiniens». Dans une déclaration, il a appelé la Fédération internationale des journalistes, l'Union des journalistes arabes et d'autres organisations mondiales de médias à dénoncer ces assassinats.

«Nous faisons porter à l'occupation israélienne, à l'administration américaine et aux pays participant au génocide, tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, l'entière responsabilité de ce crime odieux», ajoute la déclaration.

La mort de Shabat et de Mansour porte à 160 au moins le nombre total de professionnels des médias tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon le Comité pour la protection des journalistes. Le Bureau gouvernemental des médias affirme toutefois que ce nombre s'élève à 208.

La directrice générale du CPJ, Jodie Ginsberg, a condamné l'assassinat de Shabat, notant qu'il était l'un des six journalistes d'Al Jazeera accusés par l'armée israélienne d'être des «militants».

Elle a déclaré: «Il s'agit d'un schéma que nous avons observé à maintes reprises, tant dans la guerre actuelle que dans les précédentes. Et maintenant, il semble qu'il ait été délibérément visé par un tir direct sur son véhicule.»

Mme Ginsberg a souligné que le fait de prendre délibérément pour cible et de tuer un journaliste ou un civil constitue un crime de guerre. «Les journalistes et les civils ne doivent jamais être pris pour cible», a-t-elle déclaré, ajoutant que le CPJ enquête sur plusieurs incidents au cours desquels Israël semble avoir délibérément pris des journalistes pour cible.

«Cela équivaudrait à un crime de guerre. Les journalistes et les civils ne doivent jamais être pris pour cible», a-t-elle déclaré, ajoutant que son organisation s'était adressée à Shabat pour ses propres reportages sur les lacunes au niveau des informations dans le nord de la bande de Gaza en raison de la guerre menée par Israël.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne la nouvelle agence israélienne chargée de déplacer les Gazaouis

Des familles palestiniennes quittent le secteur est de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël, après les frappes aériennes israéliennes qui ont visé le nord et d'autres parties de la bande de Gaza, le 18 mars 2025. (AFP)
Des familles palestiniennes quittent le secteur est de la bande de Gaza, à la frontière avec Israël, après les frappes aériennes israéliennes qui ont visé le nord et d'autres parties de la bande de Gaza, le 18 mars 2025. (AFP)
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  • Le ministère des Affaires étrangères rejette catégoriquement les violations israéliennes des lois internationales et humanitaires dans la bande de Gaza
  • La nouvelle agence israélienne sera chargée de reloger les Palestiniens dans des pays tiers non spécifiés

RIYAD: Le ministère saoudien des Affaires étrangères a condamné, lundi, la reconnaissance par Israël des colonies illégales en Cisjordanie occupée et la création d'une agence visant à déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza.

Le ministère a déclaré qu'il rejetait catégoriquement les violations israéliennes des lois internationales et humanitaires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

«L'Arabie saoudite condamne l'annonce par les autorités d'occupation israéliennes de la création d'une agence visant à déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza», a déclaré le ministère dans un communiqué.

Israël a déclaré qu'il créait une agence gouvernementale chargée de superviser le «départ volontaire» des Palestiniens de la bande de Gaza, à la suite de l'approbation du cabinet de sécurité israélien au cours du week-end.

Depuis la fin de l'année 2023, au moins 50 000 personnes ont été tuées au cours de la campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza, et près de 1,9 million de Palestiniens de Gaza sont aujourd'hui déplacés à l'intérieur de leur propre pays.

La nouvelle agence israélienne sera chargée de reloger les Palestiniens dans des pays tiers non spécifiés, sous la supervision du ministère de la Défense.

Lundi, l'Arabie saoudite a également condamné l'approbation de 13 avant-postes illégaux de colons en Cisjordanie au cours du week-end. Le ministère saoudien a déclaré que cette décision avait été prise «en vue de leur légalisation en tant que colonies de peuplement».

Il a ajouté qu'une paix durable ne pouvait être obtenue que si le peuple palestinien obtenait ses droits légitimes et établissait un État indépendant selon les frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les frappes d'Israël sur la Syrie et le Liban risquent de mener à "une nouvelle escalade"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe aérienne israélienne sur le village de Sejoud, dans le sud du Liban, le 22 mars 2025. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe aérienne israélienne sur le village de Sejoud, dans le sud du Liban, le 22 mars 2025. (AFP)
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  • Les frappes de l'armée israélienne sur la Syrie et le Liban risquent de mener à "une nouvelle escalade" dans la région, a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, lundi à Jérusalem
  • Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Israël a mené des dizaines de frappes sur des sites militaires de l'ancien pouvoir en Syrie

Jérusalem, Non défini: Les frappes de l'armée israélienne sur la Syrie et le Liban risquent de mener à "une nouvelle escalade" dans la région, a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, lundi à Jérusalem.

"Les actions militaires doivent être proportionnées, et les frappes israéliennes sur la Syrie et le Liban risquent de provoquer une nouvelle escalade", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Nous pensons que ces actions ne sont pas nécessaires car la Syrie n'attaque pas Israël en ce moment et cela nourrit la radicalisation qui est aussi dirigée contre Israël", a expliqué Mme Kallas, avant de se rendre en Cisjordanie occupée, pour y rencontrer notamment le président palestinien, Mahmoud Abbas.

Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Israël a mené des dizaines de frappes sur des sites militaires de l'ancien pouvoir en Syrie, affirmant vouloir empêcher que l'arsenal tombe entre les mains des nouvelles autorités, qualifiées par Israël de "jihadistes". La diplomatie israélienne qualifie également le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, de "loup déguisé en agneau".

L'armée israélienne s'est en outre déployée dans la zone démilitarisée sur le Golan syrien, à partir de la partie de ce plateau occupée depuis 1967 par Israël et annexée en 1981.

Le nouveau pouvoir syrien dénonce pour sa part une "agression (faisant) partie d'une campagne israélienne contre le peuple syrien et la stabilité du pays".

"Nous avons les mêmes inquiétudes" qu'Israël, a renchéri Kaja Kallas. Les nouveaux dirigeants syriens "disent les bonnes choses, mais feront-ils les bonnes choses", a-t-elle dit.

- "Partage des coûts" -

Malgré la trêve avec le Hezbollah en vigueur depuis le 27 novembre, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, où il entend conserver "une totale liberté d'action militaire". Selon l'armée israélienne, ces frappes visent des infrastructures ou des membres du mouvement libanais soutenu par l'Iran.

Concernant Gaza, où Israël a rompu le 18 mars une trêve en vigueur depuis deux mois par une campagne de bombardements et des opérations au sol, la cheffe de la diplomatie européenne a affirmé qu'il fallait "réinstaurer le cessez-le-feu, assurer la libération de tous les otages et reprendre l'arrivée d'aide humanitaire à Gaza avec l'objectif d'un cessez-le-feu permanent".

L'UE "peut aider, en réinstallant la mission (européenne de contrôle) du point de passage de Rafah ou en fournissant plus d'aide humanitaire", a-t-elle expliqué.

La diplomate, qui s'est rendue dimanche en Egypte, a également rappelé que le Bloc soutenait le plan arabe de reconstruction de Gaza. Mais, "il reste du travail sur les questions de partage des coûts et sur la gouvernance future" du territoire palestinien.

Kaja Kallas a répété que les Européens ne voyaient "aucun rôle pour le Hamas" dans le gouvernement futur à Gaza. "Nous avons absolument besoin de discuter de l'avenir" du territoire et l'UE "est prête à participer à ces discussions", a-t-elle dit.

Le mouvement palestinien a déjà dit être disposé à quitter le pouvoir une fois la guerre terminée mais exclut catégoriquement de déposer les armes.

Lors d'une visite en soirée à Ramallah, la diplomate européenne a précisé que, selon l'UE, l'Autorité palestinienne était "la mieux placée" pour gouverner Gaza après la guerre.

"Vous pouvez aussi compter sur le soutien de l'UE pour aider l'Autorité palestinienne à se préparer" à reprendre le pouvoir dans le territoire, a-t-elle dit au Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa. Elle devait ensuite rencontrer Mahmoud Abbas.

Les relations avec Israël divisent profondément les pays de l'UE depuis la guerre à Gaza, certains mettant en avant le droit d'Israël à se défendre, tandis que d'autres insistent sur la fin des combats et le droit des Palestiniens à un Etat.