PARIS: Emmanuel Macron n'a "que des mauvais choix" parmi les candidats potentiels pour succéder à Elisabeth Borne à Matignon, a estimé dimanche la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, en appelant à "une rupture" dans la ligne politique.
Alors que reviennent les noms de l'ancien ministre de l'Agriculture Julien Denormandie ou de l'actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Mme Panot a estimé sur BFMTV qu'"on n'a que des mauvais choix" pour un éventuel remplacement de Mme Borne.
"M. Denormandie, c'est un technocrate complètement déconnecté", a ainsi jugé la députée LFI. Quant à M. Lecornu, autrefois ministre des Outre-mer, elle a épinglé sa "brutalité" pour avoir envoyé le GIGN et le Raid lors de manifestations en Guadeloupe en 2021.
"La politique n'est pas une question de personnes. C'est la question de la ligne politique qui va être établie", a poursuivi Mme Panot, affirmant que "ce dont a envie le peuple de France, c'est d'avoir une rupture".
Bruno Le Maire prône la «stabilité» à Bercy
Bruno Le Maire a prôné dimanche le besoin de "stabilité" pour l'économie et les finances, alors qu'un remaniement gouvernemental potentiellement d'envergure est pressenti.
"Pour ce qui concerne l'économie et les finances, la stabilité dans ces périodes de grands bouleversements a beaucoup de vertus", a affirmé sur France 3 le ministre de l'Economie, évoquant la guerre en Ukraine ou les conséquences régionales du conflit à Gaza.
"Je suis fier des fonctions que j'occupe, heureux des fonctions que j'occupe et honoré de la mission qui m'a été confiée par le président de la République, donc je ne me pose pas de questions", a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs exclu de prendre la tête de liste de la majorité aux élections européennes de juin.
"On ne peut pas être au four et au moulin. Moi, mon four, il est à Bercy, c'est là que j'essaye de faire le pain le meilleur possible et de construire les choses les mieux possibles pour les Français", a-t-il jugé.
Il a également exclu de prendre une fonction à Strasbourg ou Bruxelles.
En estimant que Mme Borne, en poste depuis mai 2022, "avait été abîmée" par l'activation à multiples reprises de l'article 49.3 sur les retraites ou les textes budgétaires, Mme Panot a appelé son successeur à se tourner vers l'Assemblée, où le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative.
"Je voudrais un Premier ou une Première ministre qui demande la confiance à l'Assemblée, qui ne passe pas sans cesse en force des mesures et qui ne gouverne pas en même temps pour des milliardaires et pour des multimilliardaires", a fait valoir Mme Panot.
Emmanuel Macron réfléchit actuellement à un remaniement gouvernemental, sans que son ampleur ni son calendrier précis ne soient connus.