Borne en Guyane pour le Nouvel An, loin de la tourmente politique de la métropole

Le Premier ministre français Elisabeth Borne rit lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française à Paris, le 20 décembre 2023. (Photo Ludovic Marin AFP)
Le Premier ministre français Elisabeth Borne rit lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française à Paris, le 20 décembre 2023. (Photo Ludovic Marin AFP)
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Publié le Dimanche 31 décembre 2023

Borne en Guyane pour le Nouvel An, loin de la tourmente politique de la métropole

  • C'est depuis la Guyane qu'Elisabeth Borne assistera aux vœux d'Emmanuel Macron du 31 décembre, alors que le chef de l'Etat a promis un «nouveau cap» pour 2024
  • La cheffe du gouvernement a expliqué avoir «le sentiment du devoir accompli» après l'adoption de la loi immigration qui provoque de vives critiques à gauche et a fracturé la majorité

PARIS : Loin des rumeurs de remaniement et de la tourmente politique provoquée par la loi sur l'immigration, Elisabeth Borne s'envole dimanche pour la Guyane où elle passera le réveillon auprès des forces armées qui luttent notamment contre l'orpaillage illégal.

La Première ministre y restera aussi le 1er janvier et démarrera l'année 2024 sur une pirogue pour visiter un point de contrôle fluvial et un village amérindien.

C'est la première fois qu'elle se rend dans ce département de 300.000 habitants du nord-est de l'Amérique du Sud, frontalier du Suriname et du Brésil qui a, comme l'archipel de Mayotte qu'elle a visité à la mi-décembre, voté à 60% pour Marine Le Pen à la dernière présidentielle.

C'est depuis la Guyane qu'Elisabeth Borne assistera aux vœux d'Emmanuel Macron du 31 décembre, alors que le chef de l'Etat a promis un «nouveau cap» pour 2024, alimentant les spéculations autour d'un possible remaniement du gouvernement, voire d'un changement de Premier ministre.

La cheffe du gouvernement a expliqué avoir «le sentiment du devoir accompli» après l'adoption de la loi immigration votée par les députés Les Républicains (LR) et ceux du Rassemblement national (RN), qui provoque de vives critiques à gauche et a fracturé la majorité, un quart des députés Renaissance n'ayant pas voté le texte.

- «Précarité» -

Mme Borne s'entretiendra à son arrivée avec la maire de Cayenne Sandra Trochimara, puis le président de la collectivité territoriale Gabriel Serville, issus de la gauche, qui voudraient aborder les questions migratoire et statutaire, avant de s'envoler pour la ville de Maripasoula dans la forêt amazonienne (sud ouest).

Quelque 2.200 militaires et environ un millier de gendarmes sont stationnés en Guyane, engagés notamment dans la lutte contre la pêche illégale et les orpailleurs (chercheurs d'or) clandestins ainsi que dans la sécurisation du centre spatial guyanais de Kourou (nord).

L'armée française a été endeuillée à deux reprises sur ce territoire cette année lors de missions de lutte contre l'orpaillage illégal.

La cheffe du gouvernement, qui sera accompagnée de la secrétaire d'Etat à la Jeunesse et au Service national universel, Prisca Thevenot, visitera d'ailleurs un site souvent touché à Dorlin, où opèrent notamment les forces du 9e RIMa (régiment d'infanterie de marine).

C'est là que le 25 mars un major du GIGN, Arnaud Blanc, 35 ans, a été tué alors qu'il participait avec neuf camarades à une opération contre ces chercheurs d'or clandestins.

Début mai, un piroguier membre des Forces armées de Guyane (FAG) est décédé dans un accident de pirogue lors d'une opération nocturne sur le fleuve Oyapock (est).

- Drogue -

Lundi Mme Borne embarquera sur une pirogue pour visiter un poste de contrôle fluvial. Avant de reprendre l'avion pour Paris, elle évoquera la lutte contre le trafic de stupéfiants à l'aéroport de Cayenne. La Guyane est connue pour être une plaque tournante d'approvisionnement de la métropole en drogue, notamment la cocaïne.

Un contrôle systématique des voyageurs à destination de la métropole a été instauré il y a un an, afin d'empêcher les «mules» --ces passagers qui transportent des stupéfiants dans leurs bagages ou en les ingérant-- d'acheminer la drogue.

Ce qui a permis de diminuer fortement les saisies de stupéfiants à l'arrivée dans l'Hexagone, mais certains contestent en justice une dérive arbitraire.

Ce trafic explique en partie la violence à laquelle est confronté le département, qui détient le triste record du plus grand nombre d'homicides par habitant en France, bien qu'il soit bien doté en forces de sécurité.

«Les particularités en termes de délinquance, ce sont la continentalité de son territoire et la porosité de ses frontières, longues et difficiles à contrôler. Cela favorise l'orpaillage illégal, les trafics d'armes et de stupéfiants», explique la criminologue Gaëlle Compper-Durand.

A ce contexte géographique s'ajoute une grande pauvreté profitable aux réseaux criminels. En Guyane, 53% de la population vit sous le seuil de pauvreté d'après l'Insee.

 


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".


Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères achève son séjour en Arabie saoudite

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
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  • Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies.
  • : La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique.

RIYAD : Le Ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s’est rendu à Riyad, en Arabie saoudite, en marge du World Economic Forum pour une série de rencontres et de réunions dédiées à la situation dans la région.

Mr. Séjourné a rencontré le ministre des Affaires étrangères saoudiens, Faisal bin Farhan Al Saud, et le ministre de la culture, Badr bin Abdullah bin Farhan, ainsi que le président Abbas, ses homologues jordaniens et égyptiens. Il s’est aussi réuni avec ses homologues européens David Cameron et Annalena Baerbock.

Une convergence d’opinion a été notée entre les hauts responsables sur les objectifs à court-terme à savoir un cessez-le-feu durable et une désescalade. La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères français.

À ce propos, le ministre a rappelé à ses homologues que la question de la reconnaissance n’était pas un tabou pour la France mais qu’elle ne serait être utile que dans le cadre d’une stratégie globale pour une solution politique à deux États.

Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies, sur la base du projet français de résolution.

En janvier, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, lors de sa première intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU avait plaidé pour la constitution d’un État palestinien avec des frontières sures et reconnues sur la base des lignes de 1967 et dont la capitale sera Jérusalem. 

Le projet de résolution présenté par la France appelle à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et réclame aussi la libération de tous les otages encore détenus dans l'enclave.

Dans le cadre d'une médiation chapeautée par le Qatar, les parties prenantes au conflit avaient convenu fin novembre d'une trêve dans les combats, qui a duré une semaine et permis la libération d'otages israéliens et de détenus palestiniens.

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, la France reste totalement engagée dans tous les forums pertinents pour servir les objectifs de paix et de stabilités de la région, à Gaza, comme au Sud-Liban.


Le ministre français des Affaires étrangères en visite en Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • M. Séjourné devrait rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza

JÉRUSALEM: Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé mardi en Israël, où il s'est entretenu avec son homologue israélien Israël Katz, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette visite de 24 heures entre Jérusalem et Tel-aviv s'inscrit dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'a emmené au Liban et en Arabie Saoudite.

Elle intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, associée à la libération d'un certain nombre d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza.

En Israël, "les discussions vont tourner autour des efforts, notamment de la France, pour parvenir à augmenter le volume d'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a indiqué une source diplomatique française. Elles porteront aussi sur le "risque d'offensive à Rafah sur laquelle (la France) a déjà marqué une très, très forte opposition", selon cette même source.

Offensive sur Rafah

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où sont regroupés, affirme-t-il, les derniers bataillons du Hamas qui a attaqué Israël le 7 octobre.

De nombreux pays, dont les Etats-Unis, allié historique d'Israël, ont exprimé publiquement leur opposition, redoutant un carnage dans cette ville où s'entassent 1,5 million de civils palestiniens poussés par les combats, selon l'ONU.

M. Séjourné devrait également rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza.

Le 7 octobre, des combattants du Hamas ont mené depuis Gaza une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Ils ont également enlevé quelque 250 personnes et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

La vaste opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.