Israël dévoile un plan pour Gaza près de 3 mois après le début de la guerre

Le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas a déclaré avoir également enregistré 162 décès au cours des dernières 24 heures (Photo, AFP).
Le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas a déclaré avoir également enregistré 162 décès au cours des dernières 24 heures (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 06 janvier 2024

Israël dévoile un plan pour Gaza près de 3 mois après le début de la guerre

  • Le plan présenté prévoit la poursuite des opérations à Gaza jusqu'au «retour des otages», au «démantèlement des capacités militaires du Hamas»
  • Sur le terrain, le calvaire se poursuit pour les quelque 2,4 millions de Gazaouis, dont environ 1,9 million déplacés par le conflit

GAZA: Le ministre israélien de la Défense a présenté pour la première fois un plan pour l'après-guerre à Gaza, où Israël a poursuivi ses bombardements et opérations au sol vendredi, près de trois mois après le début du conflit l'opposant au Hamas palestinien.

L'armée israélienne a annoncé "l'élimination d'une cellule terroriste" à Bureij dans le centre de la bande de Gaza, et la destruction de sites de lancement de roquettes vers Israël à Khan Younès, la grande ville du sud, épicentre des combats.

A la veille d'une nouvelle tournée régionale du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a dévoilé jeudi un plan pour l'après-guerre, deux jours après l'élimination au Liban du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri.

Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste -classé comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne-, après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été prises en otage, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.

Depuis, les opérations militaires israéliennes ont fait 22.600 morts à Gaza, majoritairement des femmes et mineurs, selon les chiffres vendredi du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Gouvernement divisé

Le plan présenté par Yoav Gallant, qui doit encore recevoir l'aval d'un gouvernement divisé, prévoit la poursuite des opérations à Gaza jusqu'au "retour des otages", au "démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas" et à "l'élimination des menaces militaires".

Pour l'après-guerre, M. Gallant prône une solution sans le Hamas, mais sans présence civile israélienne, rejetant de fait des appels de deux ministres d'extrême droite au retour de colons juifs à Gaza et à "l'émigration" des Palestiniens. Ces propos ont suscité un tollé international, dénoncés notamment par l'allié américain et l'Union européenne.

"Il n'y aura pas de présence civile israélienne dans la bande de Gaza après l'atteinte des objectifs de la guerre", a déclaré M. Gallant, précisant toutefois que l'armée garderait "sa liberté d'action" dans ce territoire pour y juguler toute "menace" éventuelle.

"Les habitants de Gaza sont palestiniens. Par conséquent des entités palestiniennes seront en charge (de la gestion) à la condition qu'il n'y ait aucune action hostile ou menace contre l'Etat d'Israël", a-t-il souligné, sans plus de précisions.

Sur le terrain, le calvaire se poursuit pour les quelque 2,4 millions de Gazaouis, dont environ 1,9 million déplacés par le conflit: ils manquent d'eau, de nourriture, de médicaments et de soins, les hôpitaux ne fonctionnant plus ou très difficilement.

A Rafah, la dernière ville dans le sud du petit territoire assiégé, "environ 500.000 personnes déplacées vivent autour des abris, dans les rues ou sur les routes", décrit pour l'AFP Adnan Abu Hasna, un porte-parole à Gaza de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

«Il ne reste plus rien»

Dans l'espoir d'y trouver refuge, les familles y affluent, leurs biens entassés sur le plateau de camionnettes, le toit de voitures surchargées, ou sur des charrettes tirées par des ânes ou accrochées à des tracteurs, a constaté vendredi l'AFPTV.

"Nous avons fui le camp de Jabaliya, dans le nord, pour Ma'an (un quartier de Khan Younès) et maintenant nous fuyons à Rafah, ils nous tiraient dessus", explique une femme, chargée de bidons.

Dans ces conditions, difficile pour les habitants d'imaginer un après-guerre.

"L'avenir de Gaza après le conflit est sombre, la période à venir sera encore plus difficile que la précédente", prédit Abou Mohammed, 60 ans, qui a fui Bureij pour Rafah. "Je pense que l'Autorité palestinienne, avec légitimité, comme les pays arabes, sont ceux qui peuvent gouverner Gaza, avec l'aide et l'accord du Hamas. Le Hamas doit lâcher le pouvoir pour sauver la population."

"L'avenir, ce sera surtout la reconstruction. Regardez les hôpitaux détruits, les écoles en ruines. Il ne reste plus rien", ajoute Ziad Abdo, 60 ans, qui a lui aussi fui vers Rafah.

4e tournée de Blinken

Quelque 150 camions ont pu entrer dans le territoire jeudi, mais les ONG et l'ONU pointent régulièrement que ces approvisionnements restent largement inférieurs aux besoins de la population.

Antony Blinken plaidera justement pendant sa tournée pour que l'aide humanitaire soit accrue "considérablement". Arrivé vendredi à Istanbul, sa première étape, il est attendu à partir de dimanche dans cinq pays arabes, outre Israël.

Son déplacement, le quatrième depuis le début de la guerre, vise aussi à conjurer une extension du conflit, après l'élimination -attribuée à Israël- du numéro deux du Hamas, tué mardi dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, par une frappe de drone.

Hassan Nasrallah, le chef de ce mouvement chiite soutenu par l'Iran et allié du Hamas, a assuré vendredi que ses combattants allaient "répondre" sur "le champ de bataille" à cette frappe.

A la frontière avec le Liban, les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quasi-quotidiens depuis le début du conflit. Vendredi, l'armée israélienne a encore mené des raids aériens visant des sites du Hezbollah.

Dans le nord d'Israël, où des dizaines de milliers d'habitants ont été évacués de la zone frontalière de Gaza au début du conflit, l'inquiétude monte.

"Le Hezbollah est plus fort que le Hamas", "il faut une action militaire" pour le contrer, estime Chen Amit, entraîneur sportif de 38 ans.

En mer Rouge, les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, multiplient pour leur part les attaques de navires de commerce en "soutien" à Gaza.


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".

 


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.