27 morts et des dizaines de blessés lors d'une attaque meurtrière contre l'aéroport d'Aden

Au moins deux explosions se sont produites mercredi à l'aéroport d'Aden lorsqu'un avion transportant le nouveau gouvernement d'union est arrivé dans la capitale provisoire du Yémen en guerre. (Arab News).
Au moins deux explosions se sont produites mercredi à l'aéroport d'Aden lorsqu'un avion transportant le nouveau gouvernement d'union est arrivé dans la capitale provisoire du Yémen en guerre. (Arab News).
Short Url
Publié le Mercredi 30 décembre 2020

27 morts et des dizaines de blessés lors d'une attaque meurtrière contre l'aéroport d'Aden

  • Une source sécuritaire a fait état de plusieurs blessés, mais aucun parmi les ministres présents
  • Le nouveau gouvernement yéménite d'union rassemblant des ministres pro-pouvoir et des séparatistes du Sud a été formé le 18 décembre sous l'égide de l'Arabie saoudite

ADEN : Plusieurs explosions ont fait au moins 27 morts et plus de 50 blessés mercredi à l'aéroport d'Aden, la capitale provisoire du Yémen en guerre où venait d'atterrir un avion transportant le nouveau gouvernement d'union.

Selon un correspondant de l'AFP, au moins deux explosions se sont produites lorsque l'avion a atterri et que les responsables ont commencé à sortir de l'appareil.

Des sources médicales et gouvernementales ont fait état à l'AFP d'au moins 27 morts et de plus de 50 blessés. 

Des bruits d'explosions et de coups de feu ont retenti avant qu'une épaisse fumée noire ne jaillisse d'un bâtiment de l'aéroport tandis que des débris étaient projetés alentours, suscitant la panique parmi les personnes présentes, selon les images diffusées par la chaîne de télévision saoudienne Al-Hadath.

«Nous allons bien», a tweeté le nouveau ministre des Affaires étrangères Ahmed ben Moubarak.

Le porte-parole du gouvernement, Rajeh Badi, a appelé à une «enquête internationale sur cet acte criminel» pour déterminer les responsables. 

Des civils, des vigiles et des responsables locaux figurent parmi les victimes mais tous les membres du gouvernement «vont bien», a-t-il indiqué à l'AFP.

Dans un pays pauvre dévasté par les conflits, le nouveau gouvernement yéménite d'union rassemblant des ministres pro-pouvoir et des séparatistes du Sud a été formé le 18 décembre sous l'égide de l'Arabie saoudite. 

Ces deux camps qui se disputaient le pouvoir dans le Sud restent en principe alliés depuis six ans contre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran et qui se sont emparés d'une grande partie du nord du pays, dont la capitale Sanaa.

«Rappel tragique»

Le ministre de l'Information Mouammar al-Iryani a accusé sur Twitter les rebelles Houthis d'avoir mené cette «attaque terroriste».

Le Premier ministre Maïn Saïd a également évoqué un «acte terroriste lâche», sans accuser nommément les Houthis. «Cela ne fera qu'augmenter notre détermination à remplir notre devoir», a-t-il tweeté.

Les rebelles  Houthis, mais aussi les groupes jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique, ont par le passé mené des attaques visant le gouvernement yéménite et ses partisans.

L'émissaire des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths, a condamné un «acte de violence inacceptable» qui a «tué et blessé plusieurs civils innocents».

Cela est «un rappel tragique de l'importance de remettre d'urgence le Yémen sur la voie de la paix», a-t-il souligné sur Twitter.

Pour Michael Aron, l'ambassadeur britannique au Yémen, il s'agit d'«une tentative méprisable de provoquer un carnage, le chaos et la souffrance alors que les Yéménites avaient choisi d'aller de l'avant ensemble».

Resserrer les rangs

De profondes divisions avaient éclaté ces dernières années entre les partisans du gouvernement et les séparatistes au sein du même camp anti-Houthis. Une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite les appuie depuis 2015 contre les rebelles.

Pour resserrer les rangs, Ryad a négocié un accord pour le partage du pouvoir dans le Sud et tentait depuis plus d'un an de former un nouveau gouvernement d'union afin de maintenir l'unité de la coalition face aux Houthis, sur le point de contrôler Marib, dernier bastion du gouvernement dans le Nord.

La guerre au Yémen a plongé ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, avec une population au bord de la famine et menacée par les épidémies.

La formation du nouveau gouvernement et son arrivée à Aden (sud) interviennent à trois semaines de l'investiture du président américain élu Joe Biden, très critique à l'égard de l'Arabie saoudite.

Le futur hôte de la Maison Blanche n'a pas manqué de critiques envers Ryad, sur fond de controverses récurrentes sur les violations des droits humains dans le royaume saoudien et sur le désastre humanitaire au Yémen.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.