BEYROUTH: Le chef du puissant Hezbollah pro-iranien a mis en garde mercredi soir Israël contre le déclenchement d'une guerre au Liban, assurant que sa formation se battrait "sans limites", au lendemain de l'élimination du numéro deux du Hamas palestinien près de Beyrouth.
"Pour le moment, nous combattons sur le front de façon calculée (...) mais si l'ennemi pense lancer une guerre contre le Liban, nous combattrons sans limites, sans restrictions, sans frontières (...)", a assuré Hassan Nasrallah dans un discours retransmis en direct à la télévision.
"Nous ne craignons pas la guerre", a-t-il martelé.
Le discours du chef du Hezbollah est intervenu au lendemain de la première frappe sur les abords de Beyrouth, attribuée à Israël, depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de trois mois.
"Si l'ennemi envisage de mener une guerre au Liban, nous combattrons sans retenue, sans règles, sans limites et sans restrictions", a déclaré Nasrallah dans un discours télévisé.
"Nous n'avons pas peur de la guerre", a-t-il déclaré, ajoutant que "pour l'instant, nous combattons en première ligne selon des calculs minutieux".
Le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres responsables et cadres de la formation palestinienne alliée au Hezbollah ont été tués dans cette frappe qui a ciblé un bureau du Hamas dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Hassan Nasrallah a affirmé que l'élimination du responsable du Hamas était "un crime dangereux à double titre" en raison de "l'assassinat" de Arouri et du fait que "la banlieue a été visée ainsi, pour la première fois depuis 2006", lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Il a assuré que le meurtre "ne resterait pas impuni", reprenant les termes d'un communiqué du Hezbollah publié après l'attaque mardi soir, sans autre précision.
Saleh al-Arouri doit être inhumé jeudi dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila à Beyrouth.
«Israël affaibli»
L'armée israélienne n'a pas revendiqué la frappe mais a affirmé mercredi se préparer à "tout scénario".
Un haut responsable de sécurité libanais a déclaré à l'AFP que le numéro deux du Hamas palestinien avait été ciblé par des "missiles guidés" tirés depuis un avion de chasse israélien.
Depuis le 8 octobre, au lendemain du début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, le Hezbollah lance des attaques quotidiennes contre Israël depuis le sud du Liban, mais cible notamment des positions militaires proches de la frontière.
Mercredi, il a revendiqué une série d'attaques contre des positions israéliennes et des rassemblements de militaires près de la frontière, et annoncé avoir perdu cinq nouveaux combattants.
Depuis le début des violences transfrontalières, 171 personnes ont été tuées au Liban, dont 125 combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils parmi lesquels trois journalistes, selon un décompte de l'AFP.
Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.