JÉRUSALEM: Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza, après la guerre en cours, et à "encourager" la population palestinienne à émigrer, au lendemain d'un appel similaire d'un autre ministre d'extrême droite.
"La promotion d'une solution encourageant l'émigration des habitants de Gaza est nécessaire. C'est une solution correcte, juste, morale, et humaine", a déclaré M. Ben Gvir lors d'une réunion de son parti, selon les propos qu'il a lui-même partagés sur les réseaux sociaux.
"J'en appelle au Premier ministre et au ministre des Affaires étrangères, c'est l'occasion de mettre au point un projet visant à encourager l'émigration des habitants de Gaza vers d'autres pays du monde", a ajouté le ministre de la Sécurité nationale.
Il a affirmé que le départ de Palestiniens de la bande de Gaza qu'il appelle de ses voeux ouvrirait aussi la voie au rétablissement de colonies juives dans le territoire palestinien.
Israël a évacué en 2005 son armée et ses quelque 8.000 colons de ce territoire palestinien occupé depuis 1967, dans le cadre du plan de retrait unilatéral du Premier ministre d'alors Ariel Sharon.
Bloc de colonies
"Encourager l'émigration des habitants de Gaza nous permettra de ramener chez eux les habitants de la zone frontalière et du Goush Katif", l'ancien bloc de colonies à Gaza, a ajouté M. Ben Gvir.
M. Ben Gvir, chef du parti d'extrême droite Force juive, a été inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine, et condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme.
Fervent partisan de la colonisation juive en Cisjordanie, il a plaidé à plusieurs reprises pour l'annexion de ce territoire palestinien occupé.
Un autre représentant de l'extrême droite au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, avait lui aussi préconisé dimanche un retour de colons juifs à Gaza et une émigration de sa population palestinienne.
Réagissant à ces propos, le Hamas a estimé qu'il s'agissait "d'un appel à déplacer deux millions de Palestiniens" hors de la bande de Gaza. "C'est un crime de guerre", a affirmé le mouvement palestinien.
Les déclarations de deux ministres sont survenues en pleine guerre dans la bande de Gaza déclenchée le 7 octobre après une attaque meurtrière d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien.