«Factieux», «décivilisation»: les phrases polémiques d'Emmanuel Macron en 2023

«Qui aurait pu prédire (...) la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays?», lance le chef de l'Etat lors de ses voeux télévisés pour 2023 (Photo, AFP).
«Qui aurait pu prédire (...) la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays?», lance le chef de l'Etat lors de ses voeux télévisés pour 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 décembre 2023

«Factieux», «décivilisation»: les phrases polémiques d'Emmanuel Macron en 2023

  • «Factieux», «décivilisation», Emmanuel Macron a continué à puiser dans les formules choc en 2023
  • Retour sur ces petites phrases qui ont suscité la polémique

PARIS: "Factieux", "décivilisation", Emmanuel Macron a continué à puiser dans les formules choc en 2023. Retour sur ces petites phrases qui ont suscité la polémique.

«Qui aurait pu prédire la crise climatique?»

"Qui aurait pu prédire (...) la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays?", lance le chef de l'Etat lors de ses voeux télévisés pour 2023, provoquant la colère de militants écologistes et de scientifiques.

Des experts rappellent alors que le premier rapport du GIEC date de 1990, sans compter les travaux antérieurs de nombreux chercheurs comme le vulcanologue Haroun Tazieff. "Allô Jupiter, ici la Terre : il fait 22°C à 22 heures, un 1er janvier", commente, laconique, le climatologue Christophe Cassou.

Deux semaines plus tard, Emmanuel Macron s'explique sur sa formulation, assurant avoir été "mal compris" et avoir voulu délivrer "un message d'alerte écologique".

«Les factieux et les factions»

"On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions", déclare-t-il le 22 mars aux JT de TF1 et France 2 en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, des termes qu’il employait déjà pendant la crise des "gilets jaunes".

"Mépris", "arrogance", "déni": plusieurs responsables politiques de gauche s'insurgent y voyant une comparaison entre des manifestants pacifiques et les émeutiers du Capitole américain et du Brésil.

Mi-avril, quelques jours après la promulgation de la loi, le président fait son retour sur le terrain après des mois de crise. Il est accueilli au son des casseroles en Alsace. "C'est pas des casseroles qui feront avancer la France", dit-il devant des journalistes. "Les œufs et les casseroles, c’est pour faire la cuisine chez moi", renchérit-il le lendemain dans l'Hérault.

«Processus de décivilisation»

Emmanuel Macron déplore, le 24 mai, en Conseil des ministres, "un processus de décivilisation" de la société française face à la recrudescence des agressions contre des élus et des agents publics.

A-t-il emprunté le terme polémique à l'idéologie d'extrême droite ? Oui, accuse la gauche qui crie à l'instrumentalisation. Non, rétorque l'exécutif, qui dément tout coup politique.

"Il faut s'atteler à reciviliser", réitère, le 23 août, le président après les émeutes du début de l'été. Tout en soulignant que "90%" des auteurs des émeutiers sont nés en France, il invoque "un problème d'intégration et de refondation de la Nation".

Fin juin, au coeur des violences, une autre phrase du chef de l'Etat avait fait controverse: "On a le sentiment que certains (émeutiers, ndlr) vivent dans la rue les jeux vidéos qui les ont intoxiqués".

«Faire le tour du Vieux-Port pour trouver du travail»

"Je fais le tour du Vieux-Port ce soir avec vous, je suis sûr qu’il y a 10 offres d’emploi", assure Emmanuel Macron à la mère d'un demandeur d'emploi, le 26 juin, à Marseille.

Une phrase qui rappelle, cinq ans auparavant, son fameux: "Il n’y a qu’à traverser la rue" pour trouver du travail, lancé à un jeune horticulteur au chômage.

Après l'échange de Marseille, la gauche monte de nouveau au créneau dénonçant le "mépris du peuple" du chef de l'Etat.

Depardieu «rend fière la France»

Il "rend fière la France", déclare le président le 20 décembre sur le plateau de C à vous sur France 5, se disant un "grand admirateur" de l’acteur, visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle, et mis en examen dans l'un des deux cas.

Et de dénoncer une "chasse à l'homme" suite à la diffusion du numéro de "Complément d’enquête" sur Gérard Depardieu.

Le chef de l'Etat suscite la colère des associations féministes et déclenche une guerre interne dans le cinéma français.

Invoquant "la présomption d'innocence", il désavoue sa ministre de la Culture. Rima Abdul Malak avait estimé que les propos de l'acteur rapportés dans "Complément d'enquête" faisaient "honte à la France". Elle avait annoncé qu'une "procédure disciplinaire" serait engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur à son encontre.

"Il y a parfois des emballements sur des propos tenus", la Légion d'honneur "n'est pas là pour faire la morale", tacle le président.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.