Vœux de Macron dimanche: après la tempête, la recherche d'un nouveau cap pour 2024

Sans surprise, la traditionnelle allocution présidentielle du 31 décembre sera placée sous le signe de "l'unité" après les multiples incendies de 2023 (Photo, AFP).
Sans surprise, la traditionnelle allocution présidentielle du 31 décembre sera placée sous le signe de "l'unité" après les multiples incendies de 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 décembre 2023

Vœux de Macron dimanche: après la tempête, la recherche d'un nouveau cap pour 2024

  • Emmanuel Macron espère tourner la page d'une année mouvementée et amorcer une relance de son quinquennat, lors de ses voeux à la Nation dimanche
  • Avec en toile de fond une inconnue de taille: le remaniement gouvernemental, qui apparaît de plus en plus incontournable, interviendra-t-il dès le début de l'année - ou plus tard - et avec quel titulaire à Matignon?

PARIS: Un nouveau cap et un nouvel élan : Emmanuel Macron espère tourner la page d'une année mouvementée et amorcer une relance de son quinquennat, lors de ses voeux à la Nation dimanche, en attendant le grand "rendez-vous" qu'il a promis en janvier aux Français et celui des JO avec le monde.

Avec en toile de fond une inconnue de taille : le remaniement gouvernemental, qui apparaît de plus en plus incontournable, interviendra-t-il dès le début de l'année - ou plus tard - et avec quel titulaire à Matignon ?

Sans surprise, la traditionnelle allocution présidentielle du 31 décembre sera placée sous le signe de "l'unité" après les multiples incendies de 2023, de la difficile réforme des retraites à celle sur l'immigration en passant par les émeutes urbaines de l'été, résume un conseiller présidentiel.

"Le président a décidé de terminer la loi immigration (en décembre) de façon à repartir sur 2024 avec une nouvelle ère et un nouvel élan", renchérit un cadre de la majorité.

L'année qui s'ouvre s'annonce aussi riche en rendez-vous politiques, diplomatiques et mémoriels dont le chef de l'Etat entend tirer profit pour donner un nouveau souffle à un second quinquennat souvent à la peine.

Défi des Européennes en juin, avec un Rassemblement national (RN) favori dans les sondages, 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, Jeux olympiques de Paris du 26 juillet au 11 août : la France sera à bien des égards au centre de l'attention internationale.

Une page à écrire

Lors de ses voeux, "le président donnera aussi des pistes des grandes réformes à venir", relève le conseiller présidentiel.

Avec un texte phare sur la fin de vie, qui sera présenté en Conseil des ministres avant les Européennes mais discuté après à l'Assemblée, selon le cadre de la majorité.

"Aujourd’hui, il n’y a pas d’agenda. C’est une page nouvelle à écrire et il appartient au président de la République de dire quels sont les chapitres nouveaux qu’on va conduire", relevait le patron du Modem, François Bayrou, jeudi sur France Inter.

Ce "nouveau cap" s'inscrira "dans la continuité de ce que le chef de l'Etat fait depuis bientôt sept ans pour redresser et réformer la France", insiste-t-on néanmoins à l'Elysée.

Emmanuel Macron devrait toutefois réserver ses annonces au prochain "rendez-vous avec la Nation" qu'il a annoncé pour début 2024, un exercice sur lequel il reste pour l'heure très mystérieux, sauf pour concéder  qu'il abordera aussi les questions d'éducation.

A chaque coup dur, de la crise des "gilets jaunes" à la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale en juin 2022, le chef de l'Etat a rivalisé d'idées pour reprendre la main.

Grands débats, Conventions citoyenne, Conseil national de la Refondation (CNR) ou plus récemment les rendez-vous de Saint-Denis avec les chefs de partis : les formats ont foisonné, avec plus ou moins de succès.

Des JO à Notre-Dame, la France au centre de l'attention en 2024

ENTREE DE MANOUCHIAN AU PANTHEON (21 février)

Missak Manouchian, d'origine arménienne, sera le premier résistant étranger et communiste à entrer au Panthéon, le 21 février, 80 ans après son exécution par les Allemands en 1944.

Emmanuel Macron, qui entend aussi rendre hommage, à travers lui, à tous ses compagnons d'armes étrangers, Espagnols, Italiens ou Juifs d'Europe centrale, signera ainsi le premier grand acte mémoriel de l'année 2024.

80E ANNIVERSAIRE DU DEBARQUEMENT EN NORMANDIE (6 juin)

Le chef de l'Etat présidera une grande cérémonie commémorative, en présence d'homologues étrangers, à Saint-Laurent-sur-Mer (Omaha Beach).

L'événement prendra une résonance particulière, deux ans après le retour de la guerre en Europe avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

En 2014, le président russe Vladimir Poutine avait assisté au 70e anniversaire au côté de François Hollande, du président américain Barack Obama et de la chancelière allemande Angela Merkel.

ELECTIONS EUROPEENNES (9 juin)

L'enjeu s'annonce compliqué pour le camp présidentiel, crédité de dix points de moins que le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella dans les intentions de vote.

Un trop grand écart de voix constituerait un désaveu pour Emmanuel Macron, chantre de l'Europe et qui s'est toujours posé en rempart contre le RN et sa candidate aux deux dernières présidentielles Marine Le Pen.

JEUX OLYMPIQUES (26 juillet-11 août) ET PARALYMPIQUES (28 août-8 septembre)

Suivis par plus de quatre milliards de téléspectateurs, les Jeux olympiques d'été figurent parmi les événements les plus populaires au monde.

Une tribune d'exception pour le pays hôte, qui espère ainsi peaufiner son image internationale en se posant deux semaines durant comme la capitale mondiale du sport.

80E ANNIVERSAIRE DU DEBARQUEMENT DE PROVENCE ET DE LA LIBERATION DE PARIS (août)

Ces deux commémorations s'inscriront aussi dans le Panthéon mémoriel de l'année 2024.

SOMMET DE LA FRANCOPHONIE (4-5 octobre)

Le 19e sommet de la Francophonie s'ouvrira au château de Villers-Cotterêts, à 80 km de Paris, qui abrite désormais la Cité internationale de la langue française. Il se poursuivra à Paris le 5 octobre.

REOUVERTURE DE NOTRE-DAME (8 décembre)

Emmanuel Macron espère la présence du pape François pour ce moment hautement symbolique, cinq ans après l'incendie qui a ravagé la cathédrale et sa célèbre flèche trônant dans le ciel de Paris.

«Déflagration»

Chaque allusion sera aussi scrutée de près dimanche alors que les appels au "renouvellement" se multiplient dans le camp présidentiel.

La Première ministre Elisabeth Borne est "quelqu’un de courageux (...) mais la question du président de la République, c’est celle de l’adéquation entre le projet et les personnes", fait observer François Bayrou en appelant de ses voeux une équipe resserrée autour d'une quinzaine de ministres.

Pour le député Karl Olive (Renaissance), le "chantage" à la démission de plusieurs ministres opposés au texte sur l'immigration a aussi provoqué une "déflagration" qui rend inéluctable un remaniement.

"Quand on marque contre son camp, c'est compliqué ensuite de réintégrer une équipe", a-t-il asséné sur CNEWS/Europe 1 à l'attention de Clément Beaune(Transports), Patrice Vergriete (Logement) ou Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur).

Dans la course à Matignon, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, issu de la droite, semble avoir désormais le vent en poupe.

"Ses mesures n’ont pas de quoi apeurer la gauche", pointe le cadre de la majorité, lui-même de gauche, en rappelant les "chèques" versés en faveur du pouvoir d'achat.


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.