ISTANBUL: Le vote du parlement turc pour valider l'entrée de la Suède dans l'Otan, approuvée en commission parlementaire le 26 décembre, devra "probablement" attendre début 2024 avec le retour des députés le 15 janvier, ont indiqué jeudi des sources parlementaires,
Le parlement est officiellement en vacances depuis mercredi soir. Sa Commission des Affaires étrangères a approuvé mardi le protocole d'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, mais celui-ci doit encore être voté à la majorité des députés pour que soit mis fin au suspense qui dure depuis 19 mois.
La Turquie est le dernier membre de l'Alliance atlantique avec la Hongrie à barrer la route à la Suède, multipliant exigences et prétextes pour justifier ses réticences.
Stockholm avait déposé sa candidature peu après le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022, en même temps que la Finlande, admise en avril dernier.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a la possibilité de convoquer une session parlementaire extraordinaire d'ici la reprise officielle des travaux.
Feu vert sous conditions
Mais le chef de l'Etat a ouvertement conditionné le feu vert de la Turquie à la livraison d'avions militaires américains F-16, jusqu'ici bloquée par le Congrès.
Selon une source diplomatique à Ankara, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan s'est entretenu mercredi avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, "à la demande de ce dernier".
Selon cette source, M. Fidan a de nouveau insisté sur la livraison des avions et rappelé qu'Ankara "attend de l'administration américaine et du Congrès américain qu'ils agissent conformément à l'esprit d'alliance et respectent les engagements pris".
Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente mais le Congrès l'a bloquée jusqu'ici pour des raisons politiques, dont les tensions avec la Grèce - elle-aussi membre de l'Otan - dont Ankara s'est récemment rapproché.
"Il semble désormais évident que les deux processus vont avancer en parallèle", avait indiqué en début de semaine à l'AFP le directeur du German Marshall Fund à Ankara, Ozgur Unluhisarcikli.
Selon lui, "il n'y a pas vraiment de consensus au sein du Parlement turc, ni au congrès américain".
"Mais si MM. Biden et Erdogan font preuve de la volonté requise, nous pouvons espérer un dénouement proche", avait-il ajouté.