D'anciens colons israéliens de Gaza veulent croire à un retour après la guerre

Mercredi, le député Zvika Foghel, du parti d'extrême droite Force juive, a estimé dans une interview à la radio publique qu'Israël devrait prendre le contrôle de la partie nord de la bande de Gaza et y établir "une nouvelle colonie juive". (AFP)
Mercredi, le député Zvika Foghel, du parti d'extrême droite Force juive, a estimé dans une interview à la radio publique qu'Israël devrait prendre le contrôle de la partie nord de la bande de Gaza et y établir "une nouvelle colonie juive". (AFP)
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Publié le Mercredi 27 décembre 2023

D'anciens colons israéliens de Gaza veulent croire à un retour après la guerre

  • Le promoteur immobilier spécialisé dans la construction dans les colonies de Cisjordanie occupée, illégales selon le droit international, a créé la polémique en publiantune affiche avec des plans de construction de maison dans Gaza
  • Si certains anciens habitants des colonies de Gaza, évacuées par Israël en 2005, expriment ouvertement le désir de s'y réinstaller un jour, aucun officiel israélien de premier plan n'a évoqué un éventuel retour

JERUSALEM: "Une maison sur la plage, ce n'est pas un rêve!": ce slogan publicitaire d'un promoteur immobilier a résonné comme une douce musique aux oreilles d'une partie des anciens colons israéliens de Gaza, évacués en 2005 et qui caressent le rêve d'y retourner après la guerre.

Le promoteur, Harey Zahav, spécialisé dans la construction dans les colonies de Cisjordanie occupée, illégales selon le droit international, a créé la polémique en publiant sur les réseaux sociaux mi-décembre cette affiche avec des plans de construction de maisons dans Gaza.

"Cette campagne exprime un désir de revenir mais nous n'avons aucun projet en cours", a tenu à préciser le propriétaire de l'entreprise immobilière, Zeev Epstein, à la chaîne 13 de la télévision israélienne, en réaction à des publications sur les réseaux sociaux israéliens scandalisées par sa campagne publicitaire.

Si certains anciens habitants des colonies de Gaza, évacuées par Israël en 2005, expriment ouvertement le désir de s'y réinstaller un jour, aucun officiel israélien de premier plan n'a évoqué depuis le début de la guerre avec le Hamas palestinien le 7 octobre un éventuel retour d'une présence juive dans ce territoire où vivent 2,4 millions de Palestiniens.

Mercredi, le député Zvika Foghel, du parti d'extrême droite Force juive, a estimé dans une interview à la radio publique qu'Israël devrait prendre le contrôle de la partie nord de la bande de Gaza et y établir "une nouvelle colonie juive".

En dépit du retrait unilatéral de 2005, Israël est considéré par le droit international comme la puissance occupante de la bande de Gaza, un territoire conquis lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Guerre à Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 21 110 morts

Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 21.110 morts depuis le début de la guerre, le 7 octobre.

Ce bilan comprend 195 personnes tuées lors des 24 dernières heures, a précisé le ministère, qui a également fait état de 55.243 blessés depuis le 7 octobre.

«C'était le paradis»

Selon un sondage du groupe de réflexion Jewish People Policy Institute publié fin novembre, 44% de la population juive israélienne est favorable à "une présence civile" israélienne à Gaza après la guerre.

Pour Hannah Picard, une Franco-israélienne de 66 ans qui a vécu 16 ans dans une colonie de ce territoire palestinien, "c'est évident qu'on va revenir".

Avec sa famille, elle a été évacuée par l'armée israélienne en août 2005 avec plus de 8.000 autres Israéliens dans le cadre du plan du Premier ministre d'alors Ariel Sharon, de retrait unilatéral des forces israéliennes et du démantèlement des colonies.

La guerre en cours, "malgré la profonde tension" qu'elle dit vivre, est un prélude à un "retour".

"Au fond de nous, nous rêvons de revenir, car c'est notre maison", dit-elle dans "sa maison provisoire", un appartement au 18e étage d'une tour à l'entrée de Jérusalem.

Plus de 20.900 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, lancées en riposte à une attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, d'après les derniers chiffres des deux parties.

Nostalgique de sa maison dans l'ancienne colonie de Shirat Hayam sur le bord de mer, Mme Picard affirme que "vivre là-bas était le paradis".

"C'était un endroit merveilleux, beau mais aussi un endroit avec une vie idéale, un paradis", se souvient-elle, désignant sur le mur une photo de sa famille devant leur maison.

«Aucun doute»

A Jérusalem, au musée du Goush Katif, du nom de l'ancien bloc des colonies de la bande de Gaza, Oded Mizrahi, un des responsables, est convaincu que le retour est proche.

"Tout le monde comprend que le Hamas ne peut pas y rester (...). On n'a d'autre choix que de gouverner (à Gaza) et ensuite, je le dis en tant que croyant, Dieu forcera les choses", déclare M. Mizrahi à l'AFP.

Dans le musée, on peut voir des photos, des cartes, des objets religieux des colonies détruites mais aussi acheter des souvenirs comme de petites bouteilles avec du sable du Goush Katif et des livres sur l'histoire juive dans Gaza, qui remonte, selon lui, à l'Antiquité.

On peut aussi se procurer pour 35 shekels (9 euros) des T-shirts portant l'inscription récemment imprimée "On rentre à la maison". M. Mizrahi affirme que le nombre de visiteurs a augmenté depuis le début de la guerre.

"Je suis certaine qu'on va revenir, aucun doute, mais la question est quand", affirme de son côté Hannah Picard.


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.