Piéger les oeuvres, l'arme des artistes contre l'IA sauvage

Cette photographie montre l'installation numérique générative "Celestial Vaults" de l'artiste mexicain Miguel Chevalier projetée sur les voûtes de l'église de l'Incarnation pendant la "Gau Zuria" (nuit blanche) dans la ville basque espagnole de Bilbao le 17 juin 2022. (Photo par Ander Gillenea AFP)
Cette photographie montre l'installation numérique générative "Celestial Vaults" de l'artiste mexicain Miguel Chevalier projetée sur les voûtes de l'église de l'Incarnation pendant la "Gau Zuria" (nuit blanche) dans la ville basque espagnole de Bilbao le 17 juin 2022. (Photo par Ander Gillenea AFP)
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Publié le Dimanche 24 décembre 2023

Piéger les oeuvres, l'arme des artistes contre l'IA sauvage

  • Le logiciel Glaze est un programme qui ajoute aux illustrations des pixels, invisibles à l'oeil humain, pour perturber le travail de l'IA
  • Des géants de l'IA générative ont passé des accords pour s'assurer des droits d'utilisation de certains contenus, mais la grande majorité des données, images, textes ou sons utilisés pour développer des modèles l'ont été sans consentement explicite

NEW YORK : Face à l'exploitation sauvage de données par certains développeurs d'intelligence artificielle (IA), des artistes piègent volontairement leurs créations pour les rendre inutilisables, avec l'aide de chercheurs universitaires.

Paloma McClain est une illustratrice américaine. Plusieurs logiciels d'IA générative permettent déjà de créer des images inspirées de son style, alors que l'artiste n'a jamais donné son accord et n'en retirera rien financièrement.

«Cela me dérangeait», explique la dessinatrice, basée à Houston (Texas). «Je ne suis pas une artiste connue, mais j'étais mal à l'aise à l'idée que mon travail serve à entraîner» un modèle d'IA.

Pour y remédier, elle a passé ses oeuvres à travers le logiciel Glaze, un programme qui ajoute à ses illustrations des pixels, invisibles à l'oeil humain, pour perturber le travail de l'IA.

Après ce traitement, les images créées sont floues, les visages brouillés, sans comparaison avec les originaux.

«Nous essayons de fournir les outils technologiques pour protéger les créateurs humains contre les abus des modèles d'IA générative», explique Ben Zhao, chercheur à l'Université de Chicago, dont l'équipe a créé Glaze.

Alerté en novembre 2022, ce professeur d'informatique a développé le logiciel en quatre mois à peine, se servant de travaux antérieurs destinés à perturber la reconnaissance faciale.

«On a travaillé à toute vitesse, parce que nous savions que le problème était grave», raconte Ben Zhao. «Beaucoup de gens étaient en souffrance.»

Des géants de l'IA générative ont passé des accords pour s'assurer des droits d'utilisation de certains contenus, mais la grande majorité des données, images, textes ou sons utilisés pour développer des modèles l'ont été sans consentement explicite.

Depuis son lancement, Glaze a été téléchargé plus de 1,6 million de fois, selon le chercheur, dont l'unité s'apprête à lancer un nouveau programme, baptisé Nightshade.

Il est axé sur les requêtes en langage courant (prompts) que l'utilisateur d'un modèle d'IA générative soumet pour obtenir une nouvelle image. Il vise à faire dérailler l'algorithme, qui proposera ensuite, par exemple, une image de chat alors qu'un chien a été demandé.

- Protéger aussi la voix -

Autre initiative, celle de la start-up Spawning, qui a mis au point Kudurru, logiciel qui détecte les tentatives de collecte massive sur des plateformes d'images.

L'artiste a alors le choix de bloquer l'accès à ses travaux ou d'envoyer une autre image que celle qui était demandée, «ce qui revient à empoisonner» le modèle d'IA en développement et d'affecter sa fiabilité, décrit Jordan Meyer, cofondateur de Spawning.

Plus de mille sites internet sont déjà intégrés au réseau Kudurru.

Spawning a aussi créé Have I Been Trained? (haveibeentrained.com), un site qui permet de savoir si des images ont alimenté un modèle d'IA et d'offrir à leur propriétaire la possibilité de les protéger contre de futures utilisations non autorisées.

Au-delà de l'image, des chercheurs de l'université de Washington à St. Louis (Missouri) se sont, eux, intéressés au son et ont mis au point AntiFake.

Ce logiciel enrichit un fichier son de bruits supplémentaires, imperceptibles à l'oreille humaine, qui rendent impossible l'imitation crédible d'une voix humaine, détaille Zhiyuan Yu, thésard à l'origine du projet.

Le programme vise notamment à empêcher les «deepfakes», des montages photos ou vidéos hyperréalistes usant de l'apparence d'une personne, souvent célèbre, pour lui faire faire ou dire quelque chose.

L'équipe, supervisée par le professeur Ning Zhang, a récemment été contactée par les producteurs d'un podcast à succès qui souhaitaient le protéger de détournements, selon Zhiyuan Yu.

S'il n'a, pour l'instant, été utilisé que pour du langage parlé, AntiFake pourrait également protéger les voix de chanteurs ou de chanteuses, estime le chercheur, dont le logiciel est d'accès libre et gratuit.

L'unité de Ben Zhao a, elle, été approchée par «plusieurs sociétés qui veulent utiliser Nightshade pour préserver leurs images et leur propriété intellectuelle», selon l'universitaire de Chicago.

Il n'est pas opposé à ce que des entreprises, même importantes, utilisent son programme.

«Le but, c'est que les gens puissent protéger leurs contenus, qu'il s'agisse d'artistes individuellement ou de sociétés avec énormément de propriété intellectuelle», fait valoir Ben Zhao.

Dans le cas de Spawning, l'idée n'est pas seulement de faire obstruction mais, aussi, dans un second temps, de «permettre aux gens de s'organiser pour vendre leurs données moyennant rémunération», précise Jordan Meyer, qui annonce le lancement d'une plateforme début 2024.

«La meilleure solution», selon lui, «serait un monde dans lequel toutes les données utilisées pour l'IA sont soumises à consentement et à paiement. Nous espérons pousser les développeurs dans cette direction.»


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
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  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com