BEYROUTH: Une octogénaire a été tuée jeudi et son mari blessé dans un bombardement israélien sur un village frontalier du sud du Liban, selon un média libanais, alors que le Hezbollah libanais a lancé de nouvelles attaques contre Israël.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont quasi-quotidiens à la frontière.
La femme a été tuée par "des tirs d'artillerie israéliens qui ont visé sa maison à Maroun al-Ras", a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI). Son mari, également octogénaire, a été blessé.
Lundi, le Hezbollah, un allié du Hamas et de l'Iran et bête noire d'Israël, a prévenu qu'il répondrait à toute attaque israélienne contre des civils.
Dans des communiqués, la formation chiite a annoncé avoir lancé jeudi une série d'attaques contre Israël, dont une à l'aide de trois drones.
L'armée israélienne a indiqué que "deux civils israéliens avaient été légèrement blessés après des tirs sur le secteur de Dovev", proche de la frontière libanaise. Elle a ajouté que l'armée avait riposté aux sources des tirs.
Plus tard dans la journée, l'ANI a rapporté que plusieurs membres d'une famille avaient été blessés dans le sud du Liban lors d'une attaque de drone sur une maison et que des bombardements israéliens avaient ciblé d'autre sites près de la frontière.
Déplacement forcé
Alors que les violences sont généralement limitées aux zones frontalières, une frappe israélienne avait également visé un secteur à quelque 25 kilomètres au nord de la frontière.
Le Hezbollah a annoncé la mort d'un de ses combattants jeudi.
Les affrontements frontaliers ont fait plus de 140 morts au Liban, dont une centaine de combattants du Hezbollah et au moins 19 civils.
Au moins onze personnes ont été tuées côté israélien, dont sept militaires.
Mercredi soir, l'armée israélienne avait annoncé avoir frappé un "centre de commandement opérationnel" du Hezbollah, et tiré sur des combattants se dirigeant vers la frontière près de Metula.
Les violences ont entraîné le déplacement forcé de plus de 72.000 personnes au Liban, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé lundi depuis Beyrouth à la retenue pour éviter un embrasement régional.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, en visite en Israël, avait de son côté exhorté lundi le Hezbollah à ne pas "provoquer un conflit plus large".
Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, avait affirmé dimanche que son pays "n'avait pas l'intention d'ouvrir un nouveau front" à sa frontière nord. Mais il avait estimé qu'il fallait "obliger le Hezbollah à se retirer au nord du fleuve Litani", plus loin de la frontière, soit par la voie diplomatique, soit "par la force".