BEYROUTH: Des attaques de missiles et d'artillerie israéliennes ont secoué des zones le long de la frontière sud du Liban et au cœur du Liban-Sud mercredi, dans ce que les observateurs considèrent comme la série de raids la plus violente de ces dernières semaines.
Samer Wehde, correspondant de guerre au Sud-Liban, a déclaré à Arab News que «le sol a tremblé sous nos pieds».
Il a indiqué que les Israéliens semblaient utiliser de nouveaux types de missiles et a ajouté que les «sons terrifiants» pouvaient être entendus à Nabatieh, Al-Zahrani et Iqlim al-Tuffah.
Les raids israéliens ont visé la périphérie de Kfar Chouba, Kfarhamam, la ferme de Salamiyah et Halta dans le secteur est.
Les villes de Yarin et Marwahin, la périphérie de Naqoura et la montagne de Labweh, ainsi que les zones entourant Meiss el-Jabal et Hula, ont également été touchées.
Pendant ce temps, le Hezbollah a déclaré qu'il visait des sites militaires israéliens, notamment Al-Abad et Ruwaizat al-Alam.
Le groupe militant a signalé que cinq de ses combattants avaient été tués au cours des dernières quarante-huit heures, ce qui porte le nombre de morts à 113 depuis le début des combats le 8 octobre.
Une source de sécurité a révélé à Arab News que l'armée israélienne utilisait des drones au-dessus de la zone frontalière pour repérer des cibles et contrôler le terrain depuis les airs.
Les avions de combat israéliens ont effectué des raids matinaux prenant pour cibles les zones forestières entre Ain Ebel et Bint Jbeil, ainsi que la périphérie d’Aïta ach-Chab, tandis que l'artillerie israélienne a bombardé Tell en-Nhas et Talat al-Awidah.
Des drones israéliens ont également survolé les villages de Majdal Zoun et Chama.
Lors du deuxième incident de ce type, l'armée israélienne a pris pour cible les funérailles d'un combattant du Hezbollah qui se déroulaient dans la ville frontalière de Blida.
Trois obus d'artillerie, tirés depuis le site militaire israélien d'Al-Bayad, ont frappé la périphérie nord de la ville, atterrissant à quelques mètres des funérailles de Hassan Ibrahim. Aucun blessé n'a été signalé.
La ville d’Aïta ach-Chab a été prise pour cible il y a quelques jours lors de la procession funéraire d'un combattant du Hezbollah.
Sirènes en Haute Galilée
Des avions espions israéliens ont survolé la ville frontalière de Rab el-Thalathine alors que des personnes en deuil se rassemblaient pour les funérailles d'un membre du Hezbollah tué par un missile tiré par un drone mardi.
Un message texte contenant des instructions du Hezbollah à l'intention de la population du sud, en particulier des villes frontalières, a été diffusé sur les réseaux sociaux.
Les habitants ont été avertis de se conformer aux «règlements» afin de protéger les combattants du parti «pour qu'aucun d'entre nous ne prenne part à une effusion de sang directe ou indirecte».
Le message du Hezbollah disait: «Soyez discrets si vous assistez à des mouvements de militaires ou autres combattants, car nous sommes chargés de leur sécurité», et il déconseille aux habitants de photographier les sites de lancement de missiles.
Les sirènes ont retenti en Haute Galilée tôt ce mercredi lorsque quatre missiles intercepteurs israéliens ont explosé au-dessus de Blida.
Les raids israéliens ont visé les banlieues d’Aïta ach-Chab et de Ramiya, tandis que le Hezbollah a tiré deux missiles sur la colonie de Metula.
L'armée israélienne a bombardé une zone proche de maisons résidentielles dans la ville d'Aitaroun, et deux obus sont tombés à la périphérie de Maroun al-Ras.
Israël a déclaré mercredi que ses avions de guerre avaient bombardé «des cibles du Hezbollah au Liban, notamment des infrastructures et des sites militaires».
Selon les médias israéliens, deux missiles ont été lancés depuis le Liban-Sud en direction du site israélien de Metula, en Haute-Galilée.
Hassan Ezzedine, député du Hezbollah, a déclaré mercredi que le groupe continuait à se battre le long d'un front allant de Naqoura aux fermes de Chebaa.
«Nous sommes capables de dissuader l'ennemi de son agression et nous sommes surtout préoccupés par notre patrie, le Liban, sa souveraineté, ses intérêts et tous les Libanais», a-t-il prévenu.
L'escalade de la violence mercredi a forcé de nombreuses personnes qui n'étaient pas disposées à quitter leurs villages à se diriger vers des zones sûres, en particulier la ville de Tyr.
Plus de 24 000 personnes déplacées se sont enregistrées auprès du département de gestion des catastrophes naturelles de l'Union des municipalités de la région de Tyr.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com