Plan à 100 milliards: le gouvernement distribue les premiers crédits pour les transports de demain

Clément Beaune, ministre délégué aux Transports français (Photo, AFP).
Clément Beaune, ministre délégué aux Transports français (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Plan à 100 milliards: le gouvernement distribue les premiers crédits pour les transports de demain

  • La priorité du gouvernement donnée aux transports collectifs, et au ferroviaire en particulier, est malgré tout saluée par certains élus
  • Avec l'Ile-de-France, six régions sur 13 auront signé un accord, pour un montant total de 12,9 milliards d'euros de crédits partagés

PARIS: La fin de l'année coïncide avec une distribution de crédits conséquents pour les transports régionaux, présentée par le gouvernement comme une première traduction du plan à 100 milliards d'euros pour le ferroviaire, que certains élus peinent toujours à discerner.

Depuis la mi-novembre, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune sillonne le territoire pour signer les volets mobilité des contrats de plan Etat-région (CPER).

Ces contrats, qui portent sur la période 2023-2027, doivent permettre de financer des "projets structurants" de transport collectif, des routes ou bien encore des infrastructures destinées au vélo.

Le dernier CPER en date, qui doit être signé mercredi avec la région Ile-de-France, est plus important. Il prévoit 8,3 milliards d'euros d'investissements sur quatre ans, dont 3 milliards abondés par l'Etat.

Parmi les plus gros projets financés figurent "l'amélioration et la modernisation des RER et Transilien" pour 1,1 milliard d'euros et le prolongement du RER E à l'Ouest de Paris, pour 1,7 milliard d'euros.

Le ministère des Transports insiste: les montants alloués dans le cadre de ces CPER dépassent de 50% ceux de la génération précédente et seront à 70% dédiés aux transports collectifs, tandis que les crédits routiers ont diminué de moitié.

Priorité au ferroviaire 

Avec l'Ile-de-France, six régions sur 13 auront signé un accord, pour un montant total de 12,9 milliards d'euros de crédits partagés entre l'Etat, les régions et les collectivités locales.

Ces subsides font partie des "premières briques" du "plan d'avenir pour les transports", a déclaré le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, lors d'une rencontre avec des journalistes fin octobre.

Plus que les 100 milliards d'euros d'investissement d'ici 2040, le ministre se concentre sur "les 25 à 30 milliards d'euros" d'ici la fin du quinquennat.

"Honnêtement, nous avons eu un CPER négocié au maximum de ce que l'Etat pouvait faire", a reconnu auprès de l'AFP Christophe Coulon, vice-président chargé des mobilités à la région Hauts-de-France.

L'Etat a promis à sa région près de 700 millions d'euros d'investissements, pour un total de 2 milliards si l'on ajoute les contributions de la région, des départements et des métropoles de Lille et Amiens.

Malgré cela, "on court après l'urgence", déplore l'élu. "On est dans des investissements de survie, pas de maintenance régulière" d'un réseau ferroviaire ancien et défaillant, insiste-t-il.

La priorité du gouvernement donnée aux transports collectifs, et au ferroviaire en particulier, est malgré tout saluée par certains élus comme Roch Brancour, vice-président Transports et Mobilité au conseil régional des Pays de la Loire.

"Il y a une priorité très clairement mise sur le ferroviaire, donc ça c'est une bonne chose. On estime que l'Etat est au rendez-vous", affirme M. Brancour, qui préfère voir le verre à moitié plein.

Loin du compte 

Grâce aux crédits débloqués, sa région va pouvoir rouvrir une ligne jusqu'ici fermée entre Cholet et Les Herbiers et permettre une desserte ferroviaire du parc d'attraction du Puy du Fou.

Mais en Occitanie, l'une des sept régions à n'avoir toujours pas signé son CPER, "nous sommes encore en attente de réponses du gouvernement", affirme Jean-Luc Gibelin, le vice-président Mobilités.

"Nous souhaitons un engagement de haut niveau sur le ferroviaire parce qu'il y a besoin sur des infrastructures qui sont très vieillissantes", constate-t-il.

"Nous avons besoin d'engagements sur les services express régionaux métropolitains (SERM, autrement dit les RER métropolitains) à Toulouse, Montpellier mais aussi sur le grand Avignon - avec la région PACA - et sur un projet qui est le Tarbes-Lourdes-Pau - avec la région Nouvelle-Aquitaine", détaille-t-il.

A ce stade, "les sommes annoncées sont du niveau des pré-études, on est vraiment sur des choses symboliques", déplore M. Gibelin.

"Il y a eu un début d'effort qui est réel, mais là aujourd'hui, il n'y aura pas les 100 milliards de plus. Nous sommes très, très loin du compte", souligne l'élu.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.