Discrimination: Un an avec sursis requis contre Galtier, ex-entraîneur de l'OGC Nice

L'ancien entraîneur de l'OGC Nice Christophe Galtier quitte le palais de justice de Nice, dans le sud-est de la France, le 15 décembre 2023, lors de son procès pour harcèlement et discrimination (Photo, AFP).
L'ancien entraîneur de l'OGC Nice Christophe Galtier quitte le palais de justice de Nice, dans le sud-est de la France, le 15 décembre 2023, lors de son procès pour harcèlement et discrimination (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 décembre 2023

Discrimination: Un an avec sursis requis contre Galtier, ex-entraîneur de l'OGC Nice

  • Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a relevé dans ces éléments une «obsession» de Galtier sur le ramadan, «instrumentalisé» pour «chercher à diminuer le nombre de noirs et de musulmans dans l'équipe»
  • Evoquant «un fond de racisme ordinaire sur lequel M. Galtier n'est pas tout à fait lucide», il a requis 12 mois de prison avec sursis, l'amende maximale de 45.000 euros et la peine automatique de trois ans d'inéligibilité

NICE: Le parquet a requis un an de prison avec sursis contre Christophe Galtier, qui s'est pourtant défendu pied à pied vendredi lors de son procès pour harcèlement et discrimination, essentiellement contre des joueurs musulmans, lorsqu'il était entraîneur de l'OGC Nice.

Le jugement a été mis en délibéré à jeudi à 15h30.

Visage fermé, hâlé et légèrement amaigri, l'entraîneur de 57 ans a fait le déplacement du Qatar, où il dirige désormais l'équipe d'Al-Duhail, pour se présenter devant le tribunal correctionnel de Nice. Mais aucun des autres acteurs du dossier n'était présent.

Pendant huit heures, l'ancien coach du Paris SG, passé par Nice lors de la saison 2021-22, est resté debout à la barre, écoutant sans broncher la lecture fastidieuse des éléments saillants des procès-verbaux de la trentaine d'auditions réalisées dans ce dossier.

Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a relevé dans ces éléments une "obsession" de Galtier sur le ramadan, le mois de jeûne musulman, "instrumentalisé" pour "chercher à diminuer le nombre de noirs et de musulmans dans l'équipe".

Evoquant "un fond de racisme ordinaire sur lequel M. Galtier n'est pas tout à fait lucide", il a requis 12 mois de prison avec sursis, l'amende maximale de 45.000 euros et la peine automatique de trois ans d'inéligibilité.

L'affaire avait commencé en avril avec la révélation par des journalistes d'un courriel accusateur de mai 2022 de Julien Fournier, alors directeur général du club, à l'attention de l'actionnaire Ineos.

Dans ce courriel, dont de longs passages ont été lus à l'audience, Fournier rapportait un échange d'août 2021, où Galtier lui aurait dit, après avoir été pris à partie par des Niçois la veille au restaurant, que l'équipe comptait "trop de noirs et de musulmans".

A la barre, l'entraîneur a raconté avoir été effectivement interpellé au restaurant, avec "des propos racistes", et avoir fait part de sa surprise le lendemain à plusieurs membres de longue date du staff niçois, dont Fournier.

De même, le courriel évoque des échanges à l'occasion du ramadan, en avril 2022, où Galtier aurait fait pression sur les joueurs musulmans pour qu'ils suspendent leur jeûne les jours de match. C'est ce que faisaient les joueurs musulmans à Lille sa saison précédente, dont plusieurs lui ont apporté leur soutien au printemps.

Cité par la défense, le Dr Hakim Chalabi, spécialiste du sport de très haut niveau et directeur médical du PSG, a expliqué que le ramadan provoquait une baisse de 30% des performances physiologiques et des risques de blessures, s'il était mal géré.

Certes, l'enquête a montré que les joueurs observant le jeûne n'avaient pas été écartés du terrain. Mais pour le procureur, "c'est un faux sujet. Entraver, c'est dire au joueur: +si tu ne manges pas, tu ne joues pas+. Quand on est dans ce chantage, on est dans l'entrave", même si le joueur n'a pas obtempéré.

«King Kong»

Dans les PV d'auditions, de nombreux responsables du club niçois et d'Ineos ont insisté sur les relations exécrables entre Fournier et Galtier. Plusieurs joueurs interrogés pendant l'enquête ont eux évoqué un climat discriminatoire et raciste, des "bruits de couloirs", tout en reconnaissant n'avoir jamais été directement témoins ou victimes.

Fournier et certains de ses proches ont en revanche rapporté avoir entendu des propos litigieux, comme quand Galtier aurait traité Jean-Clair Todibo de "salafiste" qui allait "venir tirer sur tout le monde". "C'est terrible de sortir de tels mensonges!", s'est emporté l'ex-entraîneur niçois à la barre.

Pour d'autres propos, Galtier a assuré qu'ils avaient été déformés ou mal compris. Ainsi, s'il s'est bien indigné de voir Todibo un matin à 10h22 "en tenue traditionnelle", c'est qu'il était fâché de voir le joueur arriver en retard et pas en tenue d'entraînement.

Et s'il a bien qualifié devant ses joueurs deux défenseurs noirs adverses de "King Kong", c'était pour évoquer "la force et la puissance", a expliqué Galtier, assurant qu'il avait utilisé le même mot peu après pour parler du défenseur nantais Nicolas Pallois, un joueur blanc.

"Dans le contexte de l'hypersensibilité, des bananes, des cris de singes, comment peut-on imaginer que ces propos ne vont pas faire mal ?", a répliqué le procureur.

Mais pour la défense, même si Galtier a pu "manquer de diplomatie", les propos colportés par le "psychopathe" Fournier et ses proches pour "monter les uns contre les autres et fabriquer la calomnie" ne constituent pas du harcèlement: "Il faut une répétition. Elle est où ? Et contre qui ?", a interrogé Me Sébastien Schapiro.

Christophe Galtier, ancien défenseur formé à Marseille, s'est fait une belle réputation d'entraîneur à poigne à Saint-Etienne (2009-2017) et à Lille, champion de France en 2021. La suite a été plus mitigée, autant à Nice qu'au PSG.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.