UE et Suisse veulent boucler les négociations de rapprochement en 2024

Les drapeaux de l'UE, de la France et de la Suisse flottent à l'aéroport de Berne-Belp à Belp, le 15 novembre 2023, avant l'arrivée du président français. (Photo par ANTHONY ANEX / AFP)
Les drapeaux de l'UE, de la France et de la Suisse flottent à l'aéroport de Berne-Belp à Belp, le 15 novembre 2023, avant l'arrivée du président français. (Photo par ANTHONY ANEX / AFP)
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Publié le Vendredi 15 décembre 2023

UE et Suisse veulent boucler les négociations de rapprochement en 2024

  • L'UE est de loin le partenaire le plus important de la Suisse, tant en raison de son poids économique et politique qu'en raison de sa proximité culturelle et géographique
  • Pour l’UE, la Suisse figure aussi parmi les principaux partenaires commerciaux en 2022 en quatrième position après les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni

GENEVE: Le gouvernement suisse et la Commission européenne veulent entamer "sans délai" les négociations d'un rapprochement - que la Suisse avait fait capoter en 2021- et estiment vendredi qu'une issue positive est "à portée de main", en 2024.

Dans un document commun, le Conseil fédéral et l'exécutif européen affirment vouloir obtenir rapidement un mandat de négociations, pour tenter de les "achever en 2024".

Le but affiché est de permettre à la Suisse de mieux fonctionner avec l'Union européenne, dans de nombreux domaines : le marché intérieur européen, les transports, l'électricité, la participation de la suisse à des programmes européens notamment en matière de recherche et de manière générale un "dialogue de haut-niveau".

Mais le pays devra surmonter le scepticisme du premier parti et des syndicats.

L'UE est de loin le partenaire le plus important de la Suisse, tant en raison de son poids économique et politique qu'en raison de sa proximité culturelle et géographique.

Souveraineté 

Mais les négociations devraient reprendre alors que la droite radicale de l'UDC, qui voit dans certains aspects du rapprochement un danger pour la souveraineté de la Confédération helvétique, a encore assis sa place de premier parti du pays lors des élections parlementaires d'octobre.

Les syndicats aussi ont déjà fait part de leurs doutes, craignant "un moins disant salarial", tout comme le Parti socialiste.

De plus, il est quasiment certain qu'une question aussi importante sera soumise directement à l'approbation du peuple suisse, qui tranchera en dernier ressort.

"les représentants du Conseil fédéral suisse et de la Commission européenne partagent l'opinion selon laquelle une issue heureuse des négociations est à portée de main", souligne le document commun.

"Les représentants du Conseil fédéral suisse et de la Commission européenne partagent l'avis selon lequel les négociations formelles sur le vaste paquet devraient être lancées sans délai, en vue d'achever les négociations en 2024", indique-t-il également.

Les deux parties estiment que les travaux sur les différents domaines doivent être menés en parallèle pour avancer plus vite.

Emballer le «paquet»

Le "paquet" négocié devrait comprendre des solutions institutionnelles à intégrer dans chacun des cinq accords existants entre la Suisse et l'UE, ainsi que dans les futurs accords dans les domaines liés au marché intérieur auquel la Suisse participe.

A ce volet doivent s'ajouter des accords dans les domaines de l'électricité, de la sécurité alimentaire et de la santé.

Des règles en matière d'aides d'État doivent être intégrées dans les accords sur le transport aérien, sur le transport terrestre et sur l'électricité.

Des domaines particulièrement stratégiques pour l'UE mais aussi pour le petit pays alpin de près de 9 millions d'habitants encerclé par des voisins tous membres de l'Union européenne, à l'exception du Liechtenstein.

Autre volet crucial pour la recherche en Suisse, la réintégration dans les programmes européens de recherche et de formation Horizon Europe et Erasmus+.

Il faudra aussi trouver un accord sur un versement régulier d'une contribution à la cohésion par la Confédération.

En mai 2021, après des années de discussions, Berne avait pris tout le monde de court en quittant la table des négociations, laissant en suspens les discussions autour des nombreux traités qui régissent les relations entre le pays alpin et l'UE. Les Européens étaient furieux.

Les discussions techniques entre les parties ont repris en avril 2022.

Les États membres de l’UE, et spécialement les pays voisins de la Suisse, sont les principaux partenaires commerciaux du pays alpin.

Pour l’UE, la Suisse figure aussi parmi les principaux partenaires commerciaux en 2022 en quatrième position après les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni.

En 2022, en termes de volume, les échanges avec l'UE représentaient 58% du total pour la Suisse, dont plus de la moitié des exportations et près de 67,5% des importations de marchandises.


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.