Vers une victoire de la droite populiste anti-UE aux législatives suisses

La droite populiste suisse a remporté haut la main dimanche les élections législatives dans un contexte marqué par la résurgence de la question migratoire (Photo d'illustration, AP).
La droite populiste suisse a remporté haut la main dimanche les élections législatives dans un contexte marqué par la résurgence de la question migratoire (Photo d'illustration, AP).
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Publié le Lundi 23 octobre 2023

Vers une victoire de la droite populiste anti-UE aux législatives suisses

  • L'UDC - premier parti depuis 1999 - est arrivé dimanche loin devant les socialistes (PS), deuxième parti à la chambre basse
  • Les Suisses - qui votent en grande majorité par correspondance - étaient appelés à élire leurs 200 députés du Conseil national au scrutin proportionnel

GENÈVE: La droite populiste suisse a remporté haut la main dimanche les élections législatives dans un contexte marqué par la résurgence de la question migratoire, des risques d'attentats en Europe et des tensions au Proche-Orient, selon les dernières projections.

Selon une nouvelle projection de l'institut gfs.bern, la formation de droite dure Union démocratique du centre (UDC), qui a fait campagne contre "l'immigration de masse", "les diktats du genre" et "la folie woke", renforce sa place de première formation politique du pays, avec environ 29% des voix au Conseil national (chambre basse du parlement).

"La situation de la sécurité n'est plus la même qu'avant", a commenté auprès de l'AFP Thomas Aeschi, président du groupe parlementaire UDC, après la publication des projections, ajoutant: "il y a beaucoup de personnes en Suisse qui ont peur que la situation ne devienne pire".

Les Suisses - qui votent en grande majorité par correspondance - étaient appelés à élire leurs 200 députés du Conseil national au scrutin proportionnel.

Les 46 sénateurs du Conseil des Etats (chambre haute), élus au scrutin majoritaire, doivent également être renouvelés mais des seconds tours doivent avoir lieu ces prochaines semaines dans plusieurs cantons.

Les résultats finaux sont attendus tard dans la nuit ou lundi matin, mais les chiffres ne devraient guère bouger.

Repli identitaire

L'UDC - premier parti depuis 1999 - est arrivé dimanche loin devant les socialistes (PS), deuxième parti à la chambre basse, qui obtiendraient environ 17,5% des voix, en très légère hausse.

Le Centre et les Libéraux-Radicaux (PLR) bataillent pour la troisième place, à 14,6% des voix. Loin de leur poussée électorale de 2019, les Verts reculent à un peu plus de 9% et les Vert'libéraux à environ 7%.

"On a une progression très claire de l'UDC à l'extrême droite. Cela va être plus difficile de se battre pour le pouvoir d'achat, pour l'égalité et pour la politique climatique", a commenté à l'AFP Cédric Wermuth, co-président du parti socialiste.

Chez les Verts, le constat est amer.

"On a une percée très forte de l'extrême droite de l'UDC", a observe Lisa Mazzone, sénatrice sortante des Verts, soulignant que les élections se sont tenues dans "un contexte dur, de violence, de peur".

"Il y a beaucoup de guerres en cours et il y a un repli identitaire", a renchéri le vice-président des Verts, Nicolas Walder, à la télévision suisse publique RTS.

«Neutralité stricte»

L'UDC a fait campagne autour de la défense de la "neutralité stricte" de la Suisse, critiquant vivement l'alignement de Berne sur les sanctions prises par l'UE après l'invasion russe en Ukraine.

Mais le parti a surtout axé sa campagne autour de son thème de prédilection, la lutte contre "l'immigration de masse", qu'il accuse d'être à l'origine de la criminalité, de l'explosion des coûts sociaux ou encore de la hausse de la consommation d'électricité.

Avec le résultat du jour, "nous avons reçu un mandat très clair de la population suisse, c'est de mettre sur la table des thèmes qui sont importants pour eux comme l'immigration illégale (...) et un approvisionnement énergétique sûr", a réagi le président de l'UDC, Marco Chiesa, à la RTS.

Pendant la campagne, le parti a été accusé de flirter avec l'extrême-droite, mais le discours de l'UDC continue de séduire les Suisses, dont le pays, un des plus riches au monde, ne connaît pas d'arrivées massives de migrants.

L'UDC s'était fixé pour objectif de récupérer les quelque 100.000 électeurs perdus il y a quatre ans, lorsque la vague verte - portée par les manifestations des jeunes - avait dopé le bloc écologiste.

Le pari semble être réussi, puisque le résultat est proche de leur score historique de 29,4% atteint en 2015, en pleine crise migratoire européenne.

Ce nouveau succès semble être lié, explique Sean Müller, de l'Institut d'études politiques de l'Université de Lausanne, à une plus grande participation dans les campagnes, dans un pays où la participation avoisine les 45%.

Les parlementaires désigneront le 13 décembre les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement), au sein duquel les quatre premiers partis se partagent les sept portefeuilles ministériels.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.