Le monde des affaires parie sur Nikki Haley comme alternative à Trump et Biden

L'ancienne ambassadrice de l'ONU et candidate à l'élection présidentielle de 2024, Nikki Haley, s'adresse aux habitants de l'Iowa lors d'une visite à Spirit Lake, dans l'Iowa, le 9 décembre 2023, avant le caucus de l'Iowa. (Photo Christian Monterrosa AFP)
L'ancienne ambassadrice de l'ONU et candidate à l'élection présidentielle de 2024, Nikki Haley, s'adresse aux habitants de l'Iowa lors d'une visite à Spirit Lake, dans l'Iowa, le 9 décembre 2023, avant le caucus de l'Iowa. (Photo Christian Monterrosa AFP)
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Publié le Dimanche 10 décembre 2023

Le monde des affaires parie sur Nikki Haley comme alternative à Trump et Biden

  • «Même si vous êtes un démocrate très à gauche, je vous le demande: aidez Nikki Haley, vous aussi. Faites émerger une meilleure option que Trump côté républicain», a récemment plaidé Jamie Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase
  • A moins de 10%, fin octobre, dans les sondages pour la primaire républicaine de l'Iowa, la première du calendrier, le 15 janvier, Nikki Haley ressort désormais à près de 18% et fait quasiment jeu égal avec Ron DeSantis (autour de 19%)

NEW YORK : Un nombre croissant de personnalités du monde économique déclarent leur soutien à la candidate à la primaire républicaine américaine Nikki Haley, considérée comme plus prévisible que Donald Trump et plus favorable aux intérêts des entreprises que Joe Biden.

«Même si vous êtes un démocrate très à gauche, je vous le demande: aidez Nikki Haley, vous aussi. Faites émerger une meilleure option que Trump côté républicain», a récemment plaidé Jamie Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase, parfois considéré comme le patron le plus puissant des Etats-Unis.

Depuis un mois environ, la liste des entrepreneurs et dirigeants d'entreprises qui se rangent derrière l'ancienne gouverneure de Caroline du Sud, contribuent financièrement à sa campagne ou envisagent de le faire, ne cesse de s'allonger.

Parmi eux, Charles Koch, l'un des plus gros donateurs en politique, ou l'investisseur Stanley Druckenmiller, tous deux multimilliardaires.

Début décembre, lors d'une levée de fonds dans un appartement luxueux de l'Upper West Side, Nikki Haley a récolté plus de 500.000 dollars de promesses de dons de membres du gotha new-yorkais des affaires.

«Je pense qu'initialement, beaucoup de gens du monde économique se tenaient en retrait, attendaient d'avoir plus de visibilité parmi les candidats», explique David Primo, professeur de sciences politiques à l'université de Rochester.

A moins de 10%, fin octobre, dans les sondages pour la primaire républicaine de l'Iowa, la première du calendrier, le 15 janvier, Nikki Haley ressort désormais à près de 18% et fait quasiment jeu égal avec Ron DeSantis (autour de 19%).

«Elle a été impressionnante lors des débats», souligne David Primo, et «le monde de l'entreprise s'inquiète de l'instabilité potentielle que créerait une nouvelle présidence Trump.»

«Il semble qu'elle soit prête à respecter des limites, plus que d'autres», analyse Daniel Kinderman, professeur à l'université du Delaware. «Et c'est quelque chose que les responsables économiques apprécient plutôt. Ils n'aiment pas trop les coups de folie.»

- Orthodoxie budgétaire -

L'ancienne ambassadrice américaine auprès des Nations unies prône des baisses d'impôts, un retour progressif à l'équilibre budgétaire, et le relèvement de l'âge minimum de départ à la retraite.

«Elle veut de l'orthodoxie budgétaire et s'inquiète de la dette. C'est une ligne républicaine traditionnelle», résume Michael Strain, de l'American Enterprise Institute (AEI).

«Elle a été gouverneure d'un Etat (de 2011 à 2017) et était vue comme favorable aux entreprises (en Caroline du Sud)», évoque David Primo. «Elle sait comment interagir avec les dirigeants».

Pour sa part, Donald Trump propose aussi de réduire la charge fiscale, en particulier l'impôt sur les sociétés, mais parle peu des déficits et de la dette.

Sa promesse d'étendre et de relever les tarifs douaniers préoccupe particulièrement les milieux économiques.

Nikki Haley, elle, «n'est pas isolationniste (...) ou quelqu'un qui aurait une vision étroite du libre-échange», détaille Jeffrey Sonnenfeld, professeur de management à l'université de Yale qui sonde régulièrement de grands patrons, même si la candidate prône davantage de fermeté face à la Chine.

La quinquagénaire commence même à attirer des démocrates, comme l'investisseur Reid Hoffman, co-fondateur du réseau LinkedIn.

«Nikki est une politicienne compétente, (...) une Américaine qui respecte les institutions, la démocratie et l'Etat de droit», a-t-il récemment expliqué lors d'un entretien au magazine Barron's.

Lors du quatrième débat de la primaire républicaine, mercredi, l'un de ses concurrents, Vivek Ramaswamy, a accusé Nikki Haley d'être «corrompue» du fait de ses liens avec le monde des affaires et dénoncé le soutien de Reid Hoffman, qu'il a qualifié de «George Soros Jr».

D'autres s'interrogent sur la fracture que pourrait causer cette image avec l'électorat populaire.

«N'êtes-vous pas un peu trop proche des banques et des milliardaires pour convaincre la base ouvrière, qui veut s'en prendre au système, pas élire quelqu'un qui en est issu?», lui a ainsi demandé, lors du débat de mercredi, la journaliste Megyn Kelly.

«Pour ce qui est de ces gens du monde économique qui veulent, soudainement, nous soutenir, je prends, mais je ne leur demande pas quelle politique ils voudraient mener. Ce sont eux qui m'interrogent sur mon programme», a contré Nikki Haley.

Au-delà des différences politiques avec Donald Trump, «les patrons s'inquiètent de la capacité (de l'ancien président) à être élu» lors du scrutin présidentiel, selon Michael Strain.

Un récent sondage de l'institut Harris donnait ainsi un meilleur résultat potentiel pour Nikki Haley face à Joe Biden que pour Donald Trump, sans compter que les multiples procédures judiciaires visant l'ancien chef de l'Etat font planer une menace sur sa campagne.

«C'est inhabituel», relève M. Strain, «de voir quelqu'un qui mène de 50 points dans les sondages pour la primaire, mais n'est pas le meilleur candidat pour l'élection générale.»


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.