CHARLESTON: Elle s'est lancée dans la course: la républicaine Nikki Haley a annoncé mardi se présenter à l'élection présidentielle américaine 2024, devenant la première candidate notable à défier Donald Trump.
"Je suis candidate à l'élection présidentielle", a déclaré la quinquagénaire, dans une vidéo à ses partisans.
L'ancienne diplomate, justement nommée à l'ONU en 2017 par Donald Trump, était pressentie depuis plusieurs semaines pour annoncer son entrée dans la compétition pour la Maison Blanche.
Elle sera, selon toute vraisemblance, l'une des seules femmes à se présenter à l'élection.
«Chance incroyable»
"Même dans nos jours les plus sombres, nous avons une chance incroyable de vivre en Amérique", affirme dans sa vidéo cette fille d'un couple d'immigrés indiens, qui a grandi dans une petite ville de Caroline du Sud, avant d'en devenir gouverneure.
Mais le président démocrate Joe Biden et l'"establishment" de Washington ont un bilan "épouvantable", regrette la républicaine.
Nikki Haley avait promis une "annonce spéciale" mercredi à ses partisans à Charleston, en Caroline du Sud où des ouvriers s’affairaient encore à installer enceintes et estrades, lundi soir.
Elle y prendra la parole dans son premier grand meeting inaugurant sa campagne.
Son site de campagne proposait déjà mardi matin t-shirts, tasses et casquettes à son nom.
«Nouvelle génération»
Dans son message, Nikki Haley appelle à une "nouvelle génération de dirigeants", critiquant au passage le bilan des républicains lors des dernières élections, où Donald Trump, 76 ans, était faiseur de rois.
L'ancien magnat de l'immobilier n'a pas immédiatement réagi à l'annonce de Nikki Haley.
Englué dans une série d'affaires, l'ancien président, lui aussi candidat depuis le 15 novembre, ne profite pour l'instant pas de la dynamique de campagne qu'il espérait.
Et après avoir fait cavalier seul durant trois mois, l'ex-président américain voit progressivement les républicains fourbir leurs armes.
Selon les enquêtes d'opinions - à prendre bien sûr avec des pincettes - Nikki Haley n'est pas nécessairement la plus grande menace pour Donald Trump.
L'ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, son ex-chef de la diplomatie, Mike Pompeo, les gouverneurs de Virginie et du New Hampshire... de nombreux républicains envisagent une possible annonce prochaine.
Dans sa course pour l'investiture républicaine, Nikki Haley devra d'ailleurs probablement affronter un concurrent venant directement de son Etat: le sénateur de Caroline du Sud Tim Scott qui flirte lui aussi très ouvertement avec une candidature.
Hasard du calendrier? L'élu afro-américain participera lui aussi à un événement dans la ville balnéaire de Charleston cette semaine.
Mais les projecteurs sont surtout braqués sur Ron DeSantis -- gouverneur de Floride et étoile montante du parti, placé en tête des intentions de vote dans certains sondages. Lui non plus ne s'est pas officiellement lancé dans la course.
La bataille pour l'investiture républicaine promet donc d'être âpre.
«Popcorn»
Donald Trump, Nikki Haley, ou un(e) autre... Le candidat choisi par le camp républicain à l'issue de primaires affrontera en novembre 2024 celui désigné par le parti démocrate.
"L'annonce de Haley donne officiellement le coup d'envoi de la primaire désordonnée des trumpistes de 2024, à laquelle on s'attendait depuis longtemps", a jugé le chef du parti démocrate, Jaime Harrison. "Sortez le popcorn", a-t-il ajouté, sous-entendant qu'il y aurait de l'action et des victimes comme dans une superproduction d'Hollywood.
Côté démocrate, le président Joe Biden dit jusqu'ici avoir "l'intention de se représenter", et a promis de rendre sa décision publique au début de l'année.
Petit à petit, l'architecture de sa possible candidature commence, elle aussi, à prendre forme.
Aucun démocrate ne s'est manifesté pour le défier.