WASHINGTON: La course est (presque) lancée: la républicaine Nikki Haley a promis mercredi une "annonce spéciale" à ses partisans, préfigurant une candidature à l'élection présidentielle américaine le 15 février.
"Ma famille et moi avons une annonce spéciale à vous faire", a déclaré la quinquagénaire dans un tweet, invitant ses militants à se réunir à cette date dans l'Etat de Caroline du Sud, dont elle fut gouverneure.
Si ces ambitions se confirment, l'ancienne ambassadrice à l'ONU deviendra la première candidate notable à défier Donald Trump, qui ne profite pour l'instant pas de la dynamique de campagne qu'il espérait.
Donald Trump a publié une vidéo sur son réseau social en guise de réaction, dans laquelle Nikki Haley affirme qu'elle ne se présentera pas si le milliardaire républicain est candidat. "Nikki doit suivre ce que lui dicte son coeur, pas son honneur", a-t-il lancé sur Truth Social, non sans une certaine ironie.
Bataille pour l'investiture
En 2017, l'ancien président avait nommé cette politique pour être sa porte-voix aux Nations unies.
Après avoir fait cavalier seul durant deux mois et demi, Donald Trump voit progressivement les rangs de ses rivaux républicains grossir.
L'ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, son ex-chef de la diplomatie, Mike Pompeo, le gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin... de nombreux républicains envisagent une possible candidature.
Hasard de calendrier? Quelques heures après l'annonce de Nikki Haley, le sénateur Tim Scott - lui aussi de Caroline du Sud - a annoncé plusieurs déplacements dans des Etats clés pour la campagne de 2024.
La bataille pour l'investiture républicaine promet d'être âpre.
Les projecteurs sont aussi braqués sur Ron DeSantis -- gouverneur de Floride et étoile montante du parti, mais lui non plus pas officiellement lancé dans la course.
Nikki Haley, de diplomate à possible candidate à la Maison Blanche
A son arrivée à l'ONU en janvier 2017, cette politique, alors sans expérience internationale, détonne avec ses formules percutantes sur des sujets explosifs.
"On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon", dit-elle de l'accord sur le nucléaire iranien, qu'elle combattra fermement, quitte à rudoyer au passage certains des plus proches alliés européens des Etats-Unis.
Certains de ses partenaires saluent le "pragmatisme" de cette femme directe et chaleureuse. Mais pour d'autres, elle est trop "idéologue" et "déconnectée de la réalité" dans ses approches.
Porte-voix de la politique étrangère de Donald Trump durant deux ans, Nikki Haley prendra soin de garder malgré tout le dirigeant à bonne distance.
Comme lors des débats en 2018 autour de la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême, accusé d'agression sexuelle: à rebours d'une grande partie de son camp, elle appelle à écouter ses victimes présumées.
Biden pas encore candidat
Donald Trump, Nikki Haley, ou un(e) autre... Le candidat choisi par le camp républicain à l'issue de primaires affrontera en novembre 2024 celui désigné par le parti démocrate.
Le président Joe Biden dit jusqu'ici avoir "l'intention de se représenter", et a promis de rendre sa décision publique au début de l'année.
Petit à petit, l'architecture de sa possible candidature commence elle aussi à prendre forme.
Après une réception mardi à New York, le dirigeant octogénaire sera vendredi à Philadelphie, allant à la rencontre de riches sympathisants pour remplir les caisses de son parti.
Les experts politiques prédisent une possible annonce après son discours sur l'état de l'Union, traditionnel discours de politique générale des présidents donné devant les parlementaires -- et prévu le 7 février.
Aucun démocrate ne s'est encore manifesté pour le défier.