Etats-Unis: Nikki Haley et les autres, tous derrière et Trump devant

L'ancienne ambassadrice américaine aux Nations Unies et candidate républicaine à l'élection présidentielle Nikki Haley (à gauche) discute avec un partisan après une réunion publique dans un centre de la Légion américaine à Laconia, dans le New Hampshire, le 28 avril 2023. (AFP).
L'ancienne ambassadrice américaine aux Nations Unies et candidate républicaine à l'élection présidentielle Nikki Haley (à gauche) discute avec un partisan après une réunion publique dans un centre de la Légion américaine à Laconia, dans le New Hampshire, le 28 avril 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Etats-Unis: Nikki Haley et les autres, tous derrière et Trump devant

  • La récente inculpation - historique - de l'ex-président américain, cerné par les affaires judiciaires, entrouvre la porte à des candidats qui ne manqueront pas de se présenter comme plus modérés et moins imprévisibles que Donald Trump
  • Nikki Haley, 51 ans, fille d'immigrés indiens et ancienne gouverneure de Caroline du Sud, a ainsi enchaîné vendredi sa troisième réunion publique en trois jours, dans la modeste mairie de Laconia

LACONIA : A moins d'un an du début des primaires pour l'élection présidentielle de novembre 2024, Nikki Haley, ex-ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, multiplie les déplacements sur le terrain pour, comme d'autres outsiders républicains, tenter de grignoter l'énorme avance de Donald Trump dans les sondages.

La récente inculpation - historique - de l'ex-président américain, cerné par les affaires judiciaires, entrouvre la porte à des candidats qui ne manqueront pas de se présenter comme plus modérés et moins imprévisibles que Donald Trump, 76 ans.

Nikki Haley, 51 ans, fille d'immigrés indiens et ancienne gouverneure de Caroline du Sud, a ainsi enchaîné vendredi sa troisième réunion publique en trois jours, dans la modeste mairie de Laconia, petite ville du New Hampshire (nord-est) d'environ 16 000 habitants.

"On m'a toujours sous-estimée, dans tout ce que j'ai entrepris. Et c'est une bénédiction parce que cela me rend combative et cela fait de moi une bosseuse", harangue Haley devant 150 personnes, arborant un sweater "Celle qui ose gagner".

Pourtant, comme la plupart des candidats républicains déclarés (Tim Scott, Asa Hutchinson, Vivek Ramaswamy, Perry Johnson), Haley ne décolle pas dans les sondages, créditée de 1% à 5% selon les enquêtes.

Rien de surprenant pour Sandra LaRose, une employée de bureau rencontrée par l'AFP dans une cafétéria de Manchester (New Hampshire).

Les partisans de Haley et d'autres candidats républicains "voient les choses avec des lunettes teintées en rose", explique cette électrice de Trump de 58 ans. "Mais si vous enlevez ces lunettes, est-ce qu'elle a vraiment ce qu'il faut pour diriger" le pays?"

En l'état, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, semble le mieux placé pour défier Donald Trump dans la course à l'investiture du "Grand Old Party".

S'il n'est pas officiellement candidat à la Maison Blanche, cette figure de la droite dure parvient à exister dans le débat public, à la faveur de son combat proclamé contre le "wokisme" - la "bien-pensance" honnie par les conservateurs - ou de son bras de fer avec le géant du divertissement Disney.

Reste que Trump caracole loin devant ses concurrents républicains (de 20 à 46 points de pourcentage selon les sondages), au point que jeudi, lors d'un meeting dans le New Hampshire, il s'est interrogé sur la pertinence de débattre avec eux.

"Pourquoi est-ce qu'on ferait ça?", s'est-il amusé.

«Pas assez coriace»? 

Si tous les outsiders républicains affirment se présenter pour aller jusqu'au bout, certains électeurs comme Sara Mack, 75 ans, pensent qu'ils sont avant tout candidats pour figurer sur le ticket de Trump pour le poste de vice-président.

Leur seul avantage est d'être un peu moins chaotiques que Trump, explique Sara Mack, rencontrée par l'AFP lors de la réunion publique de Trump.

Tout en concédant également à Nikki Haley des compétences en matière de relations internationales, celle-ci "n'est pas assez coriace pour se rendre en Iran, en Corée du Nord, en Chine" et pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, estime la septuagénaire. "Trump l'est."

Haley, qui incarne selon elle "une nouvelle génération" de dirigeants, assure aux habitants de Laconia que les Etats-Unis étaient "respectés" à l'ONU quand elle y représentait les Etats-Unis.

Erica, militaire de 27 ans, a revêtu un T-shirt de campagne de Nikki Haley et veut y croire: il "existe de meilleures alternatives" que Trump et "je ne pense pas qu'il soit impossible" de le battre.

Mais pour Brendan Florio, un vendeur de voitures de Laconia, "ça va être dur pour quiconque se mettra sur son chemin", en référence à Trump.

"Et, poursuit-il, c'est probablement une des raisons pour laquelle DeSantis se retient d'entrer en campagne. Pourquoi voudrait-il se lancer là-dedans s'il n'a aucune chance?"


Des dizaines de séismes dans la région de Naples

Les habitants se rassemblent près d'un camp de fortune installé par la protection civile dans la zone portuaire après qu'une vague de secousses d'une intensité jamais vue depuis des décennies a été enregistrée à Pozzuoli, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
Les habitants se rassemblent près d'un camp de fortune installé par la protection civile dans la zone portuaire après qu'une vague de secousses d'une intensité jamais vue depuis des décennies a été enregistrée à Pozzuoli, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Les écoles resteront fermées mardi à Pouzzoles où des centres d'hébergement ont été ouverts et des tentes installées sur un parking
  • Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques

 

ROME: Des dizaines de secousses sismiques d'une intensité inédite depuis 40 ans ont été enregistrées lundi soir sur les Champs phlégréens, près de Naples, dans le sud de l'Italie, sans faire de dégâts majeurs mais semant la panique parmi les habitants, ont rapporté les autorités.

Une secousse d'une magnitude de 4,4 a été enregistrée à 20H10 locales (18H10 GMT), à 2,5 kilomètres de profondeur, a annoncé l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques.

"Depuis 19H51 (17H51 GMT, NDLR) est en cours un essaim sismique dans la région des Champs phlégréens", une zone volcanique, et "49 tremblements de terre ont été mesurés", a précisé l'institut dans un communiqué peu avant minuit.

Selon Mauro Di Vito, de l'INGV, "il s'agit du plus puissant essaim sismique de ces 40 dernières années".

Les pompiers ont fait état sur le réseau social X de "fissures" et de "chutes de corniches" tandis que des vidéos amateur montraient le sol d'un supermarché jonché de bouteilles de lait ou d'alcool tombées des rayons à Pouzzoles, commune située dans la zone d'activité des Champs phlégréens dans laquelle résident un demi-million de personnes.

Nouvelles secousses 

Les écoles resteront fermées mardi à Pouzzoles où des centres d'hébergement ont été ouverts et des tentes installées sur un parking et une place en bord de mer pour accueillir les habitants paniqués, a annoncé le maire de la ville, Luigi Manzoni, sur Facebook.

L'INGV n'exclut pas de nouvelles secousses dans la nuit.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs phlégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

"On doit vivre avec la peur, tout le temps", a témoigné un habitant de Pouzzoles sur la chaîne publique Rainews. "Combien de temps les bâtiments pourront tenir en subissant toutes ces secousses, c'est ce qu'on se demande, il ne sont pas faits pour en absorber autant."

"La terre continue à se soulever au rythme de deux centimètres par mois, c'est un rythme plus élevé que l'an dernier, et il semble que cela doive se poursuivre malheureusement", a estimé le volcanologue Mauro Di Vito sur la chaîne Canale 21.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.


Amal Clooney parmi les experts ayant conseillé la CPI sur les crimes de guerre à Gaza

 L'avocate libano-britannique Amal Clooney. (AFP).
L'avocate libano-britannique Amal Clooney. (AFP).
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  • L'avocate Amal Clooney a indiqué lundi qu'elle faisait partie d'un groupe d'experts ayant conseillé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI)
  • "Nos conclusions juridiques ont été unanimes", a-t-elle assuré

WASHINGTON: L'avocate Amal Clooney a indiqué lundi qu'elle faisait partie d'un groupe d'experts ayant conseillé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui a demandé des mandats d'arrêt contre deux ministres israéliens, dont Benjamin Netanyahu, et trois dirigeants du Hamas.

Dans un message sur le site de la "Clooney foundation for justice", fondée avec son mari acteur George Clooney, l'avocate et militante des droits humains explique qu'elle a été contactée "il y a plus de quatre mois" par le procureur de la CPI pour rejoindre un groupe d'experts en droit international chargé d'"examiner des preuves de crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés" commis en Israël et dans la bande de Gaza.

"Nos conclusions juridiques ont été unanimes", a-t-elle assuré.

"Nous avons unanimement établi qu'il y a des motifs raisonnables pour penser que les chefs du Hamas Yahya Sinouar, Ismaïl Haniyeh et Mohammed Deif ont commis des crimes de guerre et contre l'humanité, notamment prise d'otage, assassinat et crime sexuel. Nous avons unanimement établi qu'il y a des motifs raisonnables pour penser que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant ont commis des crimes de guerre et contre l'humanité, notamment l'emploi de la famine comme arme de guerre, assassinat, persécution et extermination", a-t-elle écrit.

Au sujet des demandes de mandats d'arrêt réclamés lundi par le procureur Karim Khan, l'avocate libano-britannique a assuré qu'elle soutenait cette "étape historique" visant à "faire justice aux victimes d'atrocités en Israël et en Palestine".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes emmenées comme otages, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.

Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien, a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.


Biden affirme que l'offensive d'Israël à Gaza «  n'est pas un génocide »

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".
Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".
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  • "Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons" ce terme, a-t-il dit, faisant référence à une affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU
  • Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les Etats-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI)

WASHINGTON: Joe Biden a pris lundi la défense d'Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens et balayant l'accusation de "génocide" pour l'offensive à Gaza.

"Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons" ce terme, a-t-il dit, faisant référence à une affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, devant laquelle Israël est accusé de "génocide".

Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les Etats-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI).

Ce magistrat a réclamé lundi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et contre son ministre de la Défense.

"Nous rejetons" cette demande, a dit Joe Biden, répétant que son soutien à Israël était "inébranlable".

« Scandaleuse »

"Nous sommes aux côtés d'Israël pour éliminer (le chef du Hamas à Gaza Yahya) Sinouar et le reste des bouchers du mouvement palestinien", a-t-il encore déclaré, en promettant de s'activer "contre vents et marées" pour libérer les otages enlevés lors de l'attaque du 7 octobre.

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".

Les Etats-Unis continueront cependant à "apporter (leur soutien à la CPI) en ce qui concerne les crimes commis en Ukraine", a de son côté souligné le chef du Pentagone Lloyd Austin.

La CPI avait émis en 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, accusé du crime de guerre d’expulsion illégale d’enfants ukrainiens.

"Je vais être clair: quoi qu'insinue le procureur, il n'y a pas d'équivalence entre Israël et le Hamas, il n'y en a aucune", a asséné Joe Biden dans son communiqué.

Antony Blinken a estimé dans un communiqué que la demande du procureur "pourrait compromettre" les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza.

Par ailleurs, la CPI n'a "pas de juridiction" sur Israël, a-t-il rappelé.

Ni Israël ni les Etats-Unis ne sont membres de la CPI.

« Génocide »

Au huitième mois de la guerre dans la bande de Gaza, le procureur de la CPI a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense ainsi que trois dirigeants du Hamas pour crimes contre l'humanité présumés.

Karim Khan a déclaré avoir réclamé des mandats contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

La CPI est une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, cette institution qui compte aujourd'hui 124 Etats membres n'a prononcé depuis sa création qu'une poignée de condamnations.

La CIJ, elle, est l'organe judiciaire principal des Nations unies et juge des différends entre Etats.

Elle a été saisie par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de "génocide" dans la conduite de son offensive militaire à Gaza.

La CPI et la CIJ siègent à La Haye (Pays-Bas).