Suspicion d'intoxication au monoxyde en Bretagne: 7 victimes en urgence absolue

Cette photographie prise et publiée par le service départemental d'incendie et de secours le 16 janvier 2023, montre des pompiers français travaillant pendant la nuit alors qu'un incendie fait rage dans un bâtiment industriel au sud de Rouen, dans le nord de la France (Photo, AFP) .
Cette photographie prise et publiée par le service départemental d'incendie et de secours le 16 janvier 2023, montre des pompiers français travaillant pendant la nuit alors qu'un incendie fait rage dans un bâtiment industriel au sud de Rouen, dans le nord de la France (Photo, AFP) .
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Publié le Vendredi 08 décembre 2023

Suspicion d'intoxication au monoxyde en Bretagne: 7 victimes en urgence absolue

  • Sur les quatorze victimes classées en urgence absolue sur place, sept ont été rétrogradées en urgence relative à la suite de leur hospitalisation
  • Les secours ont fait évacuer les 76 enfants et 5 adultes qui se trouvaient dans cet établissement privé, qui accueille des enfants de la maternelle au CM2

RENNES: Sept personnes, dont des enfants, étaient en urgence absolue, sans que leurs jours ne soient en danger, après une suspicion d'intoxication au monoxyde de carbone vendredi dans une école de Saint-Alban (Côtes-d'Armor).

Sur les quatorze victimes classées en urgence absolue sur place, sept ont été rétrogradées en urgence relative à la suite de leur hospitalisation, selon un nouveau bilan de la préfecture transmis vers 17H15, précisant que le dispositif était levé.

"Au final, plus de peur que de mal", philosophe Pierre, père d'un élève de CE2 à Saint-Guillaume. Ce dernier "va bien" après avoir été "ventilé" avec un masque à oxygène.

"On pense toujours que ça n'arrive qu'ailleurs et qu'aux autres et ça arrive ici, ça fait bizarre", ajoute le quadragénaire, qui a reçu comme tous les parents un SMS vers 11H lui demandant de venir chercher son fils. "Quand je suis arrivé, les pompiers étaient là, c'était très encadré et organisé".

L'alerte a été donnée vers 10H30 à l'école primaire Saint-Guillaume, après des maux de tête qui s'y étaient déclarés, "pour une suspicion d'intoxication au monoxyde de carbone", selon la préfecture.

Les secours ont fait évacuer les 76 enfants et 5 adultes qui se trouvaient dans cet établissement privé, qui accueille des enfants de la maternelle au CM2.

Quarante-huit personnes au total ont été prises en charge, dont 14 en urgence absolue et 31 en urgence relative et trois impliqué, selon un bilan de la préfecture.

23 d'entre elles ont été évacuées soit par hélicoptère, soit par la route, vers les centres hospitaliers de Saint-Brieuc et Brest, d'après la même source.

"Toutes les victimes sont conscientes, et aucun pronostic vital n'est engagé", a souligné la préfecture des Côtes-d'Armor dans un communiqué diffusé plus tôt dans l'après-midi. "Les victimes catégorisées en urgence absolue l'ont été en raison d’une sursaturation en monoxyde de carbone nécessitant leur prise en charge dans un caisson hyperbare", a-t-elle ajouté.

Les émanations de monoxyde de carbone pourraient être liées à un départ de feu dans la chaufferie au fioul de l'école, selon la préfecture.

Invisible et inodore

Avec une centaine de décès en moyenne par an, le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France.

Invisible et inodore, ce gaz asphyxiant est à l'origine chaque année en France de plus de 1 300 cas d'intoxications, selon les chiffres communiqués en 2023 par le ministère de la Santé.

A Saint-Alban, le plan "NOVI" (Nombreuses victimes) a été activé à 12H30, tandis que la salle des fêtes a été transformée en centre d'accueil des familles.

"Tous les enfants ont été testés", a déclaré à l'AFP la maire de Saint-Alban, Nathalie Beauvy.

"Il y a eu bien sûr de l'inquiétude mais il y a une bonne coordination qui s'est faite. Le médecin coordinateur est venu expliquer aux parents ce qui se passait, comment les enfants allaient être pris en charge et de quelle manière", a-t-elle ajouté, décrivant "une équipe bienveillante auprès des enfants".

Vers 16H30, plusieurs véhicules de pompiers et du Samu étaient toujours présents aux abords de la salle des fêtes de cette commune d'environ 2 280 habitants et s'apprêtaient à quitter les lieux après la levée du dispositif, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Plus aucune famille n'était accueillie dans la salle.

Une cellule de soutien psychologique sera mise en place lundi dans une salle communale, a précisé Mme Beauvy.

Jusqu'à 55 sapeurs-pompiers, 6 équipes du Samu et 4 hélicoptères ont notamment été mobilisés sur ce dispositif.

Les cours reprendront "lundi à l'heure habituelle" à l'école Saint-Guillaume, selon la préfecture.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.