RENNES: Sept personnes, dont des enfants, étaient en urgence absolue, sans que leurs jours ne soient en danger, après une suspicion d'intoxication au monoxyde de carbone vendredi dans une école de Saint-Alban (Côtes-d'Armor).
Sur les quatorze victimes classées en urgence absolue sur place, sept ont été rétrogradées en urgence relative à la suite de leur hospitalisation, selon un nouveau bilan de la préfecture transmis vers 17H15, précisant que le dispositif était levé.
"Au final, plus de peur que de mal", philosophe Pierre, père d'un élève de CE2 à Saint-Guillaume. Ce dernier "va bien" après avoir été "ventilé" avec un masque à oxygène.
"On pense toujours que ça n'arrive qu'ailleurs et qu'aux autres et ça arrive ici, ça fait bizarre", ajoute le quadragénaire, qui a reçu comme tous les parents un SMS vers 11H lui demandant de venir chercher son fils. "Quand je suis arrivé, les pompiers étaient là, c'était très encadré et organisé".
L'alerte a été donnée vers 10H30 à l'école primaire Saint-Guillaume, après des maux de tête qui s'y étaient déclarés, "pour une suspicion d'intoxication au monoxyde de carbone", selon la préfecture.
Les secours ont fait évacuer les 76 enfants et 5 adultes qui se trouvaient dans cet établissement privé, qui accueille des enfants de la maternelle au CM2.
Quarante-huit personnes au total ont été prises en charge, dont 14 en urgence absolue et 31 en urgence relative et trois impliqué, selon un bilan de la préfecture.
23 d'entre elles ont été évacuées soit par hélicoptère, soit par la route, vers les centres hospitaliers de Saint-Brieuc et Brest, d'après la même source.
"Toutes les victimes sont conscientes, et aucun pronostic vital n'est engagé", a souligné la préfecture des Côtes-d'Armor dans un communiqué diffusé plus tôt dans l'après-midi. "Les victimes catégorisées en urgence absolue l'ont été en raison d’une sursaturation en monoxyde de carbone nécessitant leur prise en charge dans un caisson hyperbare", a-t-elle ajouté.
Les émanations de monoxyde de carbone pourraient être liées à un départ de feu dans la chaufferie au fioul de l'école, selon la préfecture.
Invisible et inodore
Avec une centaine de décès en moyenne par an, le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France.
Invisible et inodore, ce gaz asphyxiant est à l'origine chaque année en France de plus de 1 300 cas d'intoxications, selon les chiffres communiqués en 2023 par le ministère de la Santé.
A Saint-Alban, le plan "NOVI" (Nombreuses victimes) a été activé à 12H30, tandis que la salle des fêtes a été transformée en centre d'accueil des familles.
"Tous les enfants ont été testés", a déclaré à l'AFP la maire de Saint-Alban, Nathalie Beauvy.
"Il y a eu bien sûr de l'inquiétude mais il y a une bonne coordination qui s'est faite. Le médecin coordinateur est venu expliquer aux parents ce qui se passait, comment les enfants allaient être pris en charge et de quelle manière", a-t-elle ajouté, décrivant "une équipe bienveillante auprès des enfants".
Vers 16H30, plusieurs véhicules de pompiers et du Samu étaient toujours présents aux abords de la salle des fêtes de cette commune d'environ 2 280 habitants et s'apprêtaient à quitter les lieux après la levée du dispositif, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Plus aucune famille n'était accueillie dans la salle.
Une cellule de soutien psychologique sera mise en place lundi dans une salle communale, a précisé Mme Beauvy.
Jusqu'à 55 sapeurs-pompiers, 6 équipes du Samu et 4 hélicoptères ont notamment été mobilisés sur ce dispositif.
Les cours reprendront "lundi à l'heure habituelle" à l'école Saint-Guillaume, selon la préfecture.