WASHINGTON: L'économie des territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza va être "sévèrement touchée" par le conflit actuel à Gaza, non seulement du fait des destructions mais également des limitations de déplacements de part et d'autre, a souligné jeudi le Fonds monétaire international (FMI) lors d'une conférence de presse.
"Nous anticipons que l'activité économique tant à Gaza qu'en Cisjordanie sera sévèrement touchée, alors même qu'avant le conflit, déjà, le PIB était attendu en baisse à moyen terme", a déclaré la directrice de la communication du Fonds, Julie Kozack.
Sans grande surprise, les économies palestinienne et israélienne sont les plus touchées par le conflit en cours, a-t-elle ajouté, soulignant "que l'impact total dépendra largement de la durée et de l'intensité du conflit".
Le territoire d'Israël n'est certes pas concerné par les combats, après l'attaque initiale du Hamas le 7 octobre qui a fait 1 200 victimes. Mais la mobilisation des réservistes est venue retirer de la main d'oeuvre à l'économie israélienne, qui est par ailleurs confrontée à une chute du tourisme depuis le début des combats.
Côté Gaza, les nombreuses restrictions imposées par Israël depuis une quinzaine d'années à l'activité économique et aux déplacements des habitants, ont entraîné "une baisse de 2,5% par an du PIB par habitant depuis 2007", a rappelé Mme Kozack, "le PIB par habitant n'y représentant que 30% de celui de Cisjordanie" avant le 7 octobre.
Et, si les conséquences sur l'économie mondiale restent pour l'heure limitées, la région dans son ensemble subira les conséquences économiques du conflit, le FMI ayant révisé fin novembre ses prévisions de croissance à la baisse pour le Proche-Orient, sans en préciser cependant l'ampleur.
"La région immédiate est touchée à différents niveaux, notamment du fait de la baisse du tourisme, une rupture des routes commerciales régionales et une hausse des coûts commerciaux", a détaillé Julie Kozack.
La directrice de la communication du Fonds a par ailleurs réitéré l'appel du FMI à "la fin de ce conflit", les responsables de l'institution se déclarant également "choqués et attristés par les pertes de vies" de part et d'autre.
En deux mois, le conflit à Gaza a entraîné la mort de plus de 17 000 personnes dans l'enclave palestinienne, selon les chiffres du ministère de la Santé sous contrôle du Hamas, à 70% des femmes et enfants ou jeunes de moins de 18 ans.
Selon le gouvernement israélien, 138 otages, enlevés le 7 octobre, sont toujours retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.