Seychelles: Fin de l'état d'urgence décrété après l'explosion dans un entrepôt d’explosifs

L'explosion, qui s'est produite vers 03H00 du matin (23H00 GMT mercredi), a été entendue à plusieurs kilomètres de distance, et son souffle a brisé les vitres des maisons, des banques et des magasins voisins (Photo, AFP).
L'explosion, qui s'est produite vers 03H00 du matin (23H00 GMT mercredi), a été entendue à plusieurs kilomètres de distance, et son souffle a brisé les vitres des maisons, des banques et des magasins voisins (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 décembre 2023

Seychelles: Fin de l'état d'urgence décrété après l'explosion dans un entrepôt d’explosifs

  • L’état d’urgence en vigueur depuis jeudi matin aux Seychelles à la suite de l’explosion dans un entrepôt d’explosifs qui a fait au moins 66 blessés a été levé
  • L'état d'urgence a été décrété après l'explosion, qui a causé «des dégâts majeurs», mais aussi en raison «des importantes destructions provoquées par de fortes pluies»

MAHÉ: L’état d’urgence en vigueur depuis jeudi matin aux Seychelles à la suite de l’explosion dans un entrepôt d’explosifs qui a fait au moins 66 blessés a été levé, a annoncé le président de l’archipel.

"A partir de maintenant, le pays n'est plus en état d'urgence, ce qui signifie que les magasins peuvent rouvrir et que la circulation normale du public peut reprendre, à l'exception de la zone industrielle de la Providence" où a eu lieu l'explosion, a déclaré le chef de l'Etat de cet archipel de l'océan Indien, Wavel Ramkalawan, lors d'une conférence de presse.

"66 personnes ont été admises à l'hôpital" à la suite de l'explosion dans la zone industrielle Providence à Mahé, la principale île des Seychelles, avait déploré un peu plus tôt le chef de l'Etat, se disant "choqué".

L'état d'urgence a été décrété après l'explosion, qui a causé "des dégâts majeurs", mais aussi en raison "des importantes destructions provoquées par de fortes pluies", avait indiqué la présidence. Au moins trois personnes ont été tuées dans des glissements de terrain.

Mahé est la plus grande île de l'archipel, où vit 87% de la population de 98.000 habitants.

"L'aéroport international des Seychelles continue de fonctionner, tout comme les ferries de voyageurs entre les îles", avait précisé le site de tourisme officiel Visit Seychelles sur X.

L'explosion, qui s'est produite vers 03H00 (23H00 GMT mercredi), a été entendue à plusieurs kilomètres de distance, et son souffle a brisé les vitres des maisons, des banques et des magasins voisins.

Le président de la commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a assuré sur X que l'UA "se tient en forte solidarité et en prière avec le président Ramkalawan, le gouvernement et le peuple des Seychelles".

La police a annoncé l'ouverture d'une enquête.

«Besoin de soutien»

"Nous avons beaucoup de chance que l'accident ne se soit pas produit pendant la journée", souligne auprès de l'AFP Gunathilake, qui possède une usine de transformation de poissons.

Côté inondations, la chaîne de télévision publique SBC a confirmé que les fortes pluies avaient provoqué de gros dégâts mercredi soir dans plusieurs zones de Mahé. Des photos publiées sur son compte Facebook officiel montrent des maisons effondrées, des glissements de terrain et des fissures importantes sur les routes de l'île.

"Nous aurons besoin de soutien. Nous devons savoir ce qui s'est réellement passé et quelles seront les conséquences, car nous ne sommes pas responsables de cette situation", a dit de son côté, André Butler Payette, directeur d'une agence de voyage.

"Nous ne pouvons pas aller travailler, c'est difficile, surtout pendant cette période (...) qui est la saison haute", déplore-t-il.

Connu pour ses plages paradisiaques de sable blanc et son tourisme de luxe, l'archipel des Seychelles, une ancienne colonie britannique, est composé de 115 îles.

C'est le pays africain le plus riche en terme de produit intérieur brut par habitant, selon la Banque mondiale, tiré par le tourisme et la pêche. Mais cet indice masque de grandes inégalités: en raison du coût de la vie, près de 40% de la population vit dans la pauvreté.

L'Afrique de l'Est et l'océan Indien sont touchés depuis des semaines par des pluies torrentielles et des inondations liées au phénomène El Niño, qui ont déplacé plus d'un million de personnes en Somalie et fait plus de 300 morts dans la région, très vulnérable au changement climatique et où les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et intenses.

Selon l'ONU, la situation a été aggravée par l'impact conjoint d'El Niño dans le Pacifique, qui engendre des températures anormalement élevées dans l'océan, et du dipôle de l'océan Indien, une divergence des températures de surface de la mer entre les zones occidentales et orientales de l'océan.

El Niño, généralement associé à une augmentation des températures, à des sécheresses dans certaines parties du monde et à des fortes pluies dans d'autres, devrait se prolonger jusqu'en avril.

Ce phénomène météorologique avait sévi pour la dernière fois en 2018-2019, suivi par un épisode exceptionnellement long de La Niña, le phénomène inverse (froid) qui a pris fin cette année.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.

 


Mobilisation en soutien à Gaza: affrontements et interpellations sur les campus américains

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  • A l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.
  • Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables

LOS ANGELES: La police a été déployée mercredi sur plusieurs campus américains, où de nouvelles arrestations ont eu lieu, après être intervenue à Los Angeles et New York, théâtres d'une mobilisation étudiante contre la guerre à Gaza qui secoue les Etats-Unis.

A l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.

Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables.

Et environ 300 personnes ont été interpellées à New York sur deux sites universitaires, a dit mercredi la police de la ville lors d'une conférence de presse.

Au cours de la nuit de mardi à mercredi, les forces de l'ordre ont délogé manu militari des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de la prestigieuse université Columbia à Manhattan, d'où est partie la mobilisation estudiantine de soutien à Gaza.

"La police s'est montrée brutale et agressive avec eux", a assuré à l'AFP Meghnad Bose, un étudiant de Columbia ayant assisté à la scène.

"Ils ont arrêté des gens au hasard (...) plusieurs étudiants ont été blessés au point qu'ils ont dû être hospitalisés", a dénoncé une coalition de groupes étudiants pro-palestiniens de Columbia dans une publication Instagram.

"Je regrette que nous en soyons arrivés là", a réagi mercredi Minouche Shafik, la présidente de l'université.

Les manifestants se battent "pour une cause importante", mais les récents "actes de destruction" menés par des "étudiants et militants extérieurs" l'ont conduite à recourir aux forces de l'ordre, a-t-elle expliqué, dénonçant par ailleurs "des propos antisémites" proférés lors de ces rassemblements.

D'autres campements avaient également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l'Université de l'Arizona à Tucson, et à l'Université de Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon des médias locaux.


Mobilisation en soutien à Gaza: affrontements et intervention de la police sur le campus de la UCLA à Los Angeles

Des agents de la CHP marchent près d'un campement de partisans des Palestiniens de Gaza, sur le campus de l'UCLA, à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 1er mai 2024. (Reuters)
Des agents de la CHP marchent près d'un campement de partisans des Palestiniens de Gaza, sur le campus de l'UCLA, à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 1er mai 2024. (Reuters)
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  • Manifestants et contre-manifestants se sont opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles
  • Quelques heures plus tôt, la police de New York avait délogé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, campus américain d'où est partie la mobilisation estudiantine pro-palestinienne

LOS ANGELES : Des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi en marge d'un rassemblement étudiant dénonçant la guerre menée par Israël à Gaza à l'Université UCLA, à Los Angeles, dernier épisode d'un mouvement étudiant qui secoue les Etats-Unis.

Les heurts ont éclaté quand un important groupe de contre-manifestants, pour beaucoup masqués, a attaqué un campement pro-palestinien installé sur une pelouse de l'UCLA, selon un photographe de l'AFP sur place.

Les assaillants ont tenté d'enfoncer une barricade improvisée autour du campement, composée de barrières métalliques et de panneaux de contreplaqué. Manifestants et contre-manifestants se sont ensuite opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles.

«La violence en cours à l'UCLA est absolument abjecte et inexcusable», a fustigé la maire de Los Angeles, Karen Bass, ajoutant que la police de la ville était déployée sur le campus.

Cette dernière a indiqué avoir été appelée en renfort par la direction après «de nombreux actes de violence commis dans le campement à l'intérieur du campus».

Tôt mercredi, les policiers étaient toujours présents en grand nombre sur le site universitaire.

Quelques heures plus tôt, la police de New York avait délogé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, intervenant manu militari sur le campus américain d'où est partie la mobilisation estudiantine pro-palestinienne.

Le campement de tentes installé sur la pelouse du site a été démantelé, a pu constater une journaliste de l'AFP dans la nuit de mardi à mercredi.

Environ 300 personnes ont été interpellées, a indiqué la police new-yorkaise.

Dans le sud-ouest du pays, la police de l'Université de l'Arizona a annoncé mercredi matin avoir utilisé du gaz lacrymogène pour disperser «un rassemblement illégal».

En Caroline du Nord, sur la côte est, la police est intervenue mardi pour évacuer un campement sur un campus de Chapel Hill, arrêtant plusieurs manifestants dans un face-à-face tendu.

- Accord -

Depuis deux semaines, les mobilisations de soutien à Gaza se multiplient à travers les campus américains, de la Californie aux grandes universités du nord-est, en passant par le sud et le centre du pays -- rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Les étudiants appellent les établissements à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël, et dénoncent le soutien de Washington à son allié israélien.

Se distinguant ainsi des autres institutions, l'université Brown dans l'Etat de Rhode Island a annoncé mardi avoir trouvé un accord avec les manifestants, prévoyant le démantèlement de leur campement en échange d'un vote de l'université en octobre sur d'éventuels «désinvestissements dans des +sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+».

A Columbia, les négociations entre direction et groupes étudiants n'avaient pas abouti. «Les événements de la nuit dernière sur le campus ne nous ont pas donné le choix», avait écrit la présidente de l'université, Minouche Shafik, dans une lettre rendue publique demandant à la police de New York d'intervenir sur le campus.

A Los Angeles, le président de l'UCLA Gene Block avait mis en garde avant les heurts de la nuit contre la présence de personnes extérieures à l'université.

Dimanche, des militants pro-palestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants extérieurs au campus, en étaient venus aux mains, avec des bousculades et des insultes.

«Beaucoup de manifestants et de contre-manifestants pratiquent leur militantisme de manière pacifique. Mais d'autres emploient des méthodes franchement choquantes et honteuses», avait écrit M. Block dans un message posté mardi sur le site de l'université.

«Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur», a-t-il ajouté.

- A 6 mois de la présidentielle -

Depuis le début du mouvement, des centaines de personnes - étudiants, enseignants et militants - ont été interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités du pays.

Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus, à la demande des universités, ont fait le tour du monde et on fait vivement réagir le monde politique, à six mois de la présidentielle dans un pays polarisé.

Joe Biden «doit faire quelque chose» contre ces «agitateurs payés», a déclaré mardi soir sur Fox News le candidat républicain Donald Trump. «Il nous faut mettre fin à l'antisémitisme qui gangrène notre pays aujourd'hui», a-t-il ajouté.

«Occuper par la force un bâtiment universitaire est la mauvaise approche» et ne représente «pas un exemple de manifestation pacifique», avait tonné avant l'intervention de la police John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.