PARIS : Les premières injections de vaccin anti-Covid-19 marquent le lancement d'une campagne en trois temps, des plus vulnérables jusqu'au reste de la population, avec l'objectif pour le gouvernement d'immuniser 15 millions de personnes d'ici l'été.
Une campagne en trois actes
Priorité aux Ehpad : suivant les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), la vaccination commence par les maisons de retraite, dont les résidents cumulent les risques à cause de leur âge et de la vie en collectivité.
Les premières personnes vaccinées dimanche à Sevran (Seine-Saint-Denis) sont un soignant volontaire et une dizaine de résidents de plus de 75 ans d'une unité hospitalière de soins de longue durée
Cette première phase doit monter ensuite en puissance : elle concerne la semaine prochaine 23 établissements dans les régions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s'intensifier pour atteindre une centaine de lieux dans les deux premières semaines de janvier.
Objectif d'ici fin février : un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7.000 Ehpad et autres établissements assimilés.
Deuxième phase : ce sera ensuite le tour de "tous les retraités de plus de 65 ans", selon le gouvernement. L'objectif est d'avoir vacciné au total 15 millions de personnes "à l'horizon de cet été", a précisé Matignon samedi, une échéance légèrement retardée par rapport à ce qui avait été envisagé.
La deuxième phase doit concerner dans l'ordre, les personnes âgées de 75 ans et plus, puis celles de 65 ans et plus et les professionnels de santé et médico-sociaux vulnérables en raison de leur âge ou de leur santé.
. Ce n'est qu'après qu'interviendra "le temps de la vaccination de masse". Mais là encore, parmi les 50 millions de Français restants, il y aura des publics prioritaires : les personnes âgées de 50 à 64 ans, "les professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique" (sécurité, éducation, alimentation), les personnes vulnérables et précaires et ceux qui les prennent en charge, "les personnes qui vivent dans des hébergements confinés ou des lieux clos", selon le ministère de la Santé.
Ensuite, sera concerné "le reste de la population majeure". Les mineurs ne font pas l'objet de recommandations car les études cliniques les plus avancées n'ont pas inclus cette population.
Autorisations et défi logistique
Le premier vaccin disponible, injecté dimanche, est celui développé par Pfizer/BioNTech. Or, il se conserve à - 80° et une fois décongelé, il doit être injecté rapidement, en moins de cinq jours. Deux doses, à trois semaines d'intervalle, sont nécessaires.
Un défi logistique pour lequel la France met en place des congélateurs ad hoc, installés sur une centaine de sites, environ un par département. Installés "la plupart du temps sur des sites hospitaliers", ils permettront de fournir les maisons de retraite, selon le ministre de la Santé Olivier Véran. Six plateformes logistiques réparties sur le territoire viennent en renfort.
Le déroulement de la campagne de vaccination dépendra aussi du calendrier effectif des autorisations de mise sur le marché des autres vaccins, et des livraisons de doses.