«Ferme ta gueule!» Larcher se lâche à propos de Mélenchon

Gérard Larcher, s'en est vertement pris mercredi au leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, un langage inhabituel de la part du président du Sénat (Photo, AFP).
Gérard Larcher, s'en est vertement pris mercredi au leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, un langage inhabituel de la part du président du Sénat (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 décembre 2023

«Ferme ta gueule!» Larcher se lâche à propos de Mélenchon

  • M. Larcher était interrogé par RTL sur un message au vitriol de M. Mélenchon traitant la journaliste Ruth Elkrief de «manipulatrice»
  • Le chef de file de LFI «s'est mis en dehors de l'arc républicain», a estimé le président LR du Sénat

PARIS: "Ferme ta gueule!": Gérard Larcher, s'en est vertement pris mercredi au leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, un langage inhabituel de la part du président du Sénat mais relativisé par une partie de la classe politique face aux polémiques suscitées par le tribun de la gauche radicale.

M. Larcher était interrogé par RTL sur un message au vitriol de M. Mélenchon traitant la journaliste Ruth Elkrief de "manipulatrice" et affirmant que "si on n'injurie pas les musulmans, cette fanatique s'indigne", publié sur le réseau social X.

Le chef de file de LFI "s'est mis en dehors de l'arc républicain", a estimé le président LR du Sénat, fustigeant "quelqu'un qui a des millions d'abonnés sur X et qui se comporte de cette manière, qui en quelque sorte par sa parole crée un brasier qui peut enflammer, diviser".

Alors que la journaliste a dû être placée sous protection policière, M. Mélenchon "montre du doigt (...) et on voit bien avec quelle allusion derrière", a-t-il ajouté, alors que le leader Insoumis est régulièrement accusé de flirter avec l'antisémitisme sur fond de conflit au Proche-Orient.

Exaspéré, M. Larcher a finalement résumé le fond de sa pensée à l'endroit du triple-candidat à l'élection présidentielle: à la question "Vous lui dites quoi, ce matin? Tais toi?", le patron de la chambre haute a répondu "Oui, ferme ta gueule!".

Après plusieurs heures de silence, Jean-Luc Mélenchon a expliqué mercredi soir sur X vouloir "laisser le ridicule inonder tout le champ de (ses) adversaires depuis le propos de Gérard Larcher".

"Toutes les indignations des chiens de garde (après ses déclaration sur Ruth Elkrief, NDLR) sont annulées par le silence de la classe médiatique devant le borborygme du brave soldat Larcher", a-t-il encore dénoncé.

Dans la matinée, ce sont les proches du leader LFI qui, sans surprise, étaient montés au front.

"Le président du Sénat (...) se vautre dans l'indignité la plus complète en direct à la radio (...) Vivement le +dry january+", le mois de janvier sans alcool, s'est indignée la chef de file des députés LFI, Mathilde Panot.

"Gérard Larcher reprend les mots de Jean-Marie le Pen", a dénoncé le coordinateur des Insoumis, Manuel Bompard, tandis que le député mélenchoniste Aurélien Saintoul a dénoncé un Gérard Larcher "grossier, inepte".

D'autres figures de partis de gauche, dont le numéro un du PS, Olivier Faure, se sont également émus des propos du président du Sénat.

«Message clair et fort»

Tout en dénonçant la forme des propos de M. Larcher, la majorité a pour sa part montré une certaine compréhension sur le fond.

"Si mes enfants devaient tenir ce genre de propos à propos de n'importe qui, on aurait une discussion un peu serrée", a reconnu le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Mais "je peux parfaitement comprendre que, dans le moment que nous connaissons, il y ait une forme de ras-le-bol de voir les invectives se succéder de la part de Mélenchon qui, encore une fois, fait prendre des risques à des gens très bien", a-t-il ajouté.

"Le président du Sénat ne devrait pas dire ça", a jugé le président de la commission des Lois de l'Assemblée, Sacha Houlié. "Face aux outrances de Jean-Luc Mélenchon, il appartient à la classe politique d'être un peu plus responsable et de prendre plus de hauteur", a-t-il plaidé.

Mais il a accusé dans le même temps Jean-Luc Mélenchon "d'être le meilleur tract pour Marine Le Pen avec sa façon de cannibaliser le débat".

A droite, en revanche, le président des Républicains Eric Ciotti a applaudi des deux mains. "Message clair et fort adressé à Mélenchon. Bravo à Gérard Larcher, on ne pouvait dire mieux", a-t-il réagi, pointant des Insoumis qui "veulent saper nos institutions" et "détruire la République".

Après son refus de qualifier le mouvement palestinien Hamas de terroriste, une attitude qui a entraîné la fin de l'union de gauche Nupes avec ses partenaires, M. Mélenchon a multiplié les critiques contre le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, etc.

Ses détracteurs l'accusent de manier l'ambiguïté antisémite et de multiplier les tensions pour cultiver le vote musulman, et notamment des jeunes de quartiers populaires.


Mobilisations propalestiniennes: 86 personnes placées en garde à vue

Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
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  • Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens
  • Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires

PARIS: L'évacuation de militants propalestiniens de l'université de la Sorbonne à Paris mardi soir a donné lieu au placement en garde à vue de 86 personnes, a indiqué le parquet de Paris mercredi.

Le ministère public doit faire mercredi un nouveau bilan sur ces mesures en cours qui concernent toutes des personnes majeures.

Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires.

"Les infractions principalement visées sont les suivantes : dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction/dégradation de biens, rébellion, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement", a ajouté le parquet.

Intervention des forces de l’ordre 

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens, en écho aux messages répétés de fermeté du gouvernement.

Moins de 24 heures après que le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé lundi soir qu'il n'y aurait "jamais de droit au blocage" dans les universités françaises, les forces de l'ordre ont pénétré mardi soir dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en "solidarité" avec Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l'intérieur, selon des sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l'université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police avait fait état de 88 interpellations lors de cette intervention achevée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière.

Plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la France insoumise, Urgence Palestine, Solidaires ou l'Union étudiante, ont appelé à un rassemblement à 13H00 mercredi devant l'Hôtel de ville de Paris pour demander la remise en liberté des militants interpellés.

L'Unef, qui a appelé aussi à ce rassemblement, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat de la répression des étudiant.e.s qui se mobilisent pour la paix". "La répression sur les lieux d’études est sans précédent" et les étudiants mobilisés "sont désormais considérés comme des +fauteurs de trouble+ voire des criminels", fustige le syndicat étudiant.


JO-2024: début de la parade maritime pour l'arrivée de la flamme olympique à Marseille

Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
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  • Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer
  • Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité

MARSEILLE: La grande parade maritime accompagnant l'arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11h00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant, ont constaté des journalistes de l'AFP en mer.

Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce, à moins de trois mois des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Sur La Belle Poule, deux-mâts historique de la Marine nationale qui suit directement le Belem, le son de la cornemuse a retenti sous les grandes voiles blanches, marquant le début de la parade qui durera jusqu'à 17h00, le long de la côte de la deuxième ville de France.

Accueil chaleureux 

Tout autour, en mer, de petits bateaux de plaisance, des canots, mais aussi de grands voiliers naviguent sur la Méditerranée, selon un journaliste de l'AFP.

A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l'AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l'Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque.

Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.


La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à la vigilance sur la discrimination des musulmans

Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
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  • Gabriel Attal avait promis une «fermeté exemplaire» face à l'antisémitisme et estimé que «l'islamisme est un péril grave pour notre République»
  • Pour la Grande mosquée, l'«appel à la vigilance» et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés «doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés»

PARIS: La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à condamner "sans équivoque" les discriminations visant les musulmans, estimant que la fermeté martelée lundi par Gabriel Attal au dîner du Crif devait "s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

"La Grande mosquée de Paris accueille favorablement" la déclaration du Premier ministre sur "les tensions intercommunautaires et la nécessité de ne pas laisser le cynisme politique diviser notre société", affirme dans un communiqué reçu mercredi le recteur de la mosquée Chems-eddine Hafiz.

"Nous partageons sa préoccupation quant à toute tentative d'instrumentalisation des identités religieuses à des fins partisanes", ajoute-t-il.

Pour la Grande mosquée, l'"appel à la vigilance" et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés "doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

Stigmatisés

Lundi soir au dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Gabriel Attal avait promis une "fermeté exemplaire" face à l'antisémitisme et estimé que "l'islamisme est un péril grave pour notre République et un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l'antisémitisme".

Le recteur de la Grande mosquée, qui rappelle avoir participé lundi matin au lancement des "assises de lutte contre l'antisémitisme" initiées par le gouvernement, s'inquiète aussi de "l’extension dans l'espace public du faux et +antinomique+ concept d'antisémitisme musulman, qui stigmatise injustement les musulmans français".

"Nous appelons le Premier ministre et son gouvernement à montrer l'exemple en condamnant explicitement et sans équivoque toute forme de discrimination et de stigmatisation à l'encontre des musulmans français", ajoute-t-il.