BEYROUTH: La prochaine action du Hezbollah au Sud-Liban est restée une préoccupation majeure vendredi, alors que l'armée israélienne reprenait ses opérations militaires à Gaza.
L'agence de presse nationale libanaise a déclaré que deux personnes avaient été tuées dans la ville de Hula après que leur maison a été prise pour cible par Israël, identifiant les victimes comme Nasifa Mazraani et son fils Mohammed.
Le chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, devrait quitter ses fonctions dans 40 jours, alors que l'on craint une nouvelle escalade à la frontière méridionale avec Israël.
Le Conseil des ministres libanais intérimaire craint de ne pas être en mesure de trouver une solution au vide qui s'annonce au niveau du commandement militaire.
Le ministre de la Défense, Maurice Slim, a explicitement rejeté la prolongation du mandat de Joseph Aoun comme une exception à la règle, après sa rencontre avec le patriarche Bechara al-Rahi, vendredi.
Le patriarcat maronite et diverses factions politiques soutiennent la prolongation du mandat d’Aoun en tant que mesure temporaire jusqu'à l'élection d'un nouveau président.
Slim est affilié au Mouvement patriotique libre, qui rejette la prolongation du mandat d’Aoun.
Slim a déclaré: «La loi ne permet pas de prolonger le mandat du commandant de l'armée après qu'il a atteint l'âge de la retraite.»
«Les cas exceptionnels prévus par la loi ne s'appliquent pas à la situation actuelle et il est impossible de les ignorer quelles que soient les raisons», a-t-il précisé.
Al-Rahi a réagi en signalant que «la région est en feu et nous n'avons pas de président», selon des propos cités par le patriarcat.
Les habitants des zones frontalières, qui sont rentrés chez eux la semaine dernière après l'entrée en vigueur de la trêve, craignent que la situation ne se détériore au Sud-Liban.
De nombreuses personnes ont fui vers des zones plus sûres ce vendredi.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, environ 55 000 personnes ont été déplacées du Sud-Liban en raison des tensions qui y règnent.
Environ 52% des personnes déplacées sont des femmes.
Phosphore
Selon les statistiques locales, les hostilités sur le front sud ont entraîné la fermeture d'environ 52 écoles privées et publiques dans les villages frontaliers, où 6 000 élèves reçoivent leur éducation.
En outre, l'utilisation par Israël de bombes au phosphore a brûlé environ 460 hectares de forêts et plus de 20 000 oliviers.
Les forces israéliennes ont annoncé vendredi après-midi que leur système de défense avait intercepté un «objet volant suspect qui avait franchi la frontière en provenance du Liban».
Selon les rapports de sécurité, les avions de reconnaissance israéliens ont continué à voler dans le ciel du sud, en particulier au-dessus des villages et des villes proches de la frontière.
L'armée israélienne a mené une opération de ratissage avec des mitrailleuses moyennes autour du site israélien d'Al-Raheb, en face de la ville libanaise d'Aïta ach-Chab.
Andrea Tenenti, porte-parole de la FINUL, la force de maintien de la paix des Nations unies au Liban, a déclaré que les piliers de la résolution 1701 des Nations unies, adoptée il y a 17 ans pour résoudre la guerre de 2006 entre Israël et le Hamas, restaient valables.
Tenenti s'est exprimé alors que le personnel de la FINUL poursuivait ses tâches habituelles.
Il a souligné que la prévention de l'escalade, la protection de la vie des civils et la sécurité de la force de maintien de la paix restaient des priorités.
Tenenti a insisté sur le fait que la FINUL, dirigée par le général de division Aroldo Lazaro, s'employait activement à réduire les tensions et à prévenir le risque d'un conflit plus large par des pourparlers avec Israël et le Liban.
Les réunions rassemblent des officiers des parties libanaise et israélienne sous la supervision des Nations Unies, représentées par la FINUL.
Le 8 octobre, le Hezbollah a ouvert un second front dans le sud du Liban pour soutenir la résistance dans la bande de Gaza.
Cette action constitue une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui interdit la présence de toute entité armée dans la région, à l'exception de l'armée libanaise et de la FINUL.
Le député Pierre Bou Assi, des Forces libanaises, a déclaré que la résolution 1701 a été publiée après que toutes les parties, y compris le Hezbollah, l'ont approuvée.
Il a indiqué que sa mise en œuvre devrait être naturelle et intuitive et qu'il est nécessaire d'y adhérer afin de prévenir la guerre au Liban.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com