Visite de Lula à Riyad: vers un renforcement des relations avec l’Arabie saoudite

Le gouverneur adjoint de la région de Riyad, le prince Mohammed ben Abdelrahmane ben Abdelaziz, accueille le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, Riyad, Arabie Saoudite, le 28 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le gouverneur adjoint de la région de Riyad, le prince Mohammed ben Abdelrahmane ben Abdelaziz, accueille le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, Riyad, Arabie Saoudite, le 28 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 décembre 2023

Visite de Lula à Riyad: vers un renforcement des relations avec l’Arabie saoudite

  • Luiz Inacio Lula da Silva s'est rendu à Riyad cette semaine avec une délégation de ministres et d'hommes d'affaires
  • «Le Brésil a une grande opportunité de jouer le rôle de partenaire stratégique de l'Arabie saoudite», déclare le président de la Chambre de commerce arabo-brésilienne

SAO PAULO: La visite du président brésilien à Riyad les 28 et 29 novembre avec une délégation de ministres et d'hommes d'affaires a montré qu'il souhaite renforcer les relations avec l'Arabie saoudite et qu'il compte sur la participation de son pays à des projets, notamment dans le domaine des énergies vertes.

À l'issue d'un événement réunissant des responsables et des chefs d'entreprise brésiliens et saoudiens mercredi, Luiz Inacio Lula da Silva a invité le Royaume à être «le partenaire du Brésil» dans la transition énergétique qui s'opère dans le pays sud-américain.

«Si l'Arabie saoudite est le pays le plus important pour la production de pétrole et de gaz, dans dix ans, le Brésil sera nommé “l'Arabie saoudite de l'énergie verte”», a dévoilé Lula dans son discours.

Le ministre des Mines et de l'Énergie, Alexandre Silveira, a présenté lors de la même réunion un aperçu des projets énergétiques du Brésil et des initiatives auxquelles les investisseurs saoudiens peuvent prendre part.

La veille, il a rencontré le ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz ben Salmane, et a signé un protocole d'accord visant à améliorer la coopération entre les deux pays.

Le protocole d'accord comprend des projets dans divers domaines, notamment le pétrole et le gaz, l'électricité, l'efficacité énergétique, la pétrochimie, l'hydrogène, les énergies renouvelables et l'économie circulaire du carbone. L'accord prévoit également des partenariats universitaires pour des recherches conjointes dans le domaine de l'énergie.

«En Arabie saoudite, nous démontrons le leadership du Brésil dans la transition énergétique et cherchons à développer nos relations avec ce pays», a souligné Silveira, ajoutant que l'un des objectifs de la visite était d'attirer des investisseurs.

Le gouvernement saoudien avait déjà annoncé en 2019, pendant le mandat de l'ancien président Jair Bolsonaro, un plan d'investissement de 10 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro) de son fonds souverain dans des projets brésiliens. Nombre d'entre eux devraient être liés aux énergies vertes et aux infrastructures.

«Le Brésil a un grand potentiel de croissance dans tous les segments des énergies renouvelables. L'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'énergie de la biomasse représentent déjà une part importante de la production énergétique totale du Brésil, mais elles peuvent atteindre un niveau beaucoup plus élevé», a révélé à Arab News, Jose Roberto Simoes Moreira, professeur d'ingénierie qui coordonne le programme d'énergie renouvelable de l'université de Sao Paulo.

En 2022, près de la moitié de l'énergie brésilienne provenait de sources renouvelables. L'énergie solaire et l'énergie éolienne étaient responsables de 90% de l'augmentation de la production d'énergie en 2023.

«Ces sources d'énergie ont permis de maintenir le système sûr et fonctionnel. Nous avons fonctionné à la limite. Sans l'expansion des énergies renouvelables, les Brésiliens auraient des problèmes», a indiqué Simoes Moreira.

C'est surtout dans le nord-est du pays, où la plupart des installations solaires et éoliennes ont été mises en place ces dernières années, il y a encore de la place pour de nouveaux projets terrestres. De nombreux entrepreneurs ont déjà élaboré des plans pour des centrales éoliennes offshore.

«Elles sont plus coûteuses et posent des problèmes de mise en œuvre supplémentaires, mais elles sont nombreuses en Europe. Au Brésil, ce n'est qu'un début», a précisé Simoes Moreira.

L'amélioration du système énergétique brésilien passe également par l'expansion de son infrastructure de distribution d'énergie.

Le plus grand marché de consommateurs se trouve dans le sud-est, donc loin des unités énergétiques du nord-est, a expliqué Simoes Moreira.

«Il est nécessaire d'investir par ailleurs dans l'expansion des lignes de transmission. Les lignes actuelles sont sur le point de fonctionner à plein régime», a-t-il ajouté.

Hydrogène vert

Osmar Chohfi, qui dirige la Chambre de commerce arabo-brésilienne, a déclaré que l'hydrogène vert était l'un des secteurs dans lesquels l'Arabie saoudite et le Brésil pouvaient réaliser de nombreux projets communs.

«Le Brésil a une grande opportunité de jouer le rôle de partenaire stratégique de l'Arabie saoudite. Mais pour cela, il est nécessaire de proposer des projets bien conçus, menés par des entreprises dotées d'une gouvernance de qualité et d'un système de réglementation sûr», a-t-il insisté dans un communiqué.

Chohfi a rappelé que l'Arabie saoudite avait pour objectif de devenir un pays sans émissions de carbone d'ici 2060 et qu'elle investissait donc massivement dans le développement de nouvelles énergies.

La plus grande usine d'hydrogène vert du monde, en cours de construction dans la mer Rouge, s'inscrit dans cette démarche.

«Au Brésil, les investisseurs saoudiens peuvent non seulement prendre part à des projets concernant les énergies renouvelables, mais aussi à des initiatives liées aux crédits carbone afin de compenser les émissions pendant le processus de transition», a signalé Chohfi.

En ce qui concerne le pétrole et le gaz, Simoes Moreira a déclaré que le Brésil disposait encore d'un grand potentiel, non seulement dans le domaine de la production d'énergie, mais aussi dans celui de l'industrie pétrochimique.

Outre l'énergie, d'autres protocoles d'accord ont été signés entre Embraer, l'un des principaux constructeurs aéronautiques brésiliens, et le gouvernement saoudien, la Saudi Arabian Military Industries (SAMI) et la compagnie aérienne saoudienne Flynas.

La délégation brésilienne a également discuté de projets d'infrastructure avec ses homologues saoudiens. Le ministre des Ports et des Aéroports, Silvio Costa Filho, a présenté aux chefs d'entreprise les opportunités concernant les ports brésiliens, qui pourraient être partiellement privatisés.

Lula cherche des fonds pour son Programme d'accélération de la croissance, une initiative globale de travaux publics qui englobera plusieurs types de travaux publics au cours des prochaines années.

Des mesures visant à renforcer le commerce bilatéral ont enfin été discutées entre Lula et le prince héritier, Mohammed ben Salmane.

En 2022, le commerce entre le Brésil et l'Arabie saoudite a atteint 8,221 milliards de dollars. Le Brésil a acheté principalement des hydrocarbures et des engrais (5,297 milliards de dollars), tandis que l’Arabie saoudite a surtout acheté des protéines halal (2,924 milliards de dollars). Les deux dirigeants estiment que les échanges commerciaux pourraient atteindre 20 milliards de dollars d'ici 2030.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".