Définir le siècle à venir: Les défis et priorités du Brésil à la veille de sa présidence du G20

Le Premier ministre indien, Narendra Modi (G), remet le marteau au président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva (D), au sommet des dirigeants du G20 à New Delhi, le 10 septembre 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre indien, Narendra Modi (G), remet le marteau au président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva (D), au sommet des dirigeants du G20 à New Delhi, le 10 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 septembre 2023

Définir le siècle à venir: Les défis et priorités du Brésil à la veille de sa présidence du G20

  • Le Brésil devrait continuer à se faire l'écho des préoccupations des économies émergentes
  • Le changement climatique, la faim et la réforme des institutions mondiales devraient figurer en tête de l'ordre du jour de la conférence de Rio en 2024

NEW DELHI/VARSOVIE: L'une des économies à la croissance la plus rapide au monde, célébrée pour sa culture vibrante, ses prouesses sportives, sa biodiversité exceptionnelle et son immense richesse en ressources, le Brésil est un pays qui devrait, selon de nombreux observateurs, définir le siècle à venir.

Malgré ces multiples atouts, le Brésil se trouve en première ligne de la crise climatique, luttant contre la déforestation dans le bassin de l'Amazone. C'est aussi un pays qui abrite des communautés rongées par la faim et la pauvreté.

Compte tenu de ces deux aspects, le géant sud-américain est un choix idéal pour assumer la présidence du G20 en 2024 et accueillir le prochain sommet des dirigeants, au cours duquel les représentants des plus grandes économies du monde se réuniront pour relever les défis communs du moment.

À l'issue du sommet des dirigeants du G20 qui s'est tenu dimanche à New Delhi, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a officiellement remis le marteau de cérémonie au président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a remercié l'Inde de s'être fait l'écho des préoccupations des économies émergentes tout au long de l'année.

«Je remercie l'Inde pour ses efforts», a déclaré Lula aux délégués réunis. «Nous souhaitons une plus grande participation des pays émergents au processus décisionnel de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. La dette extérieure que les pays les plus pauvres peinent à supporter doit être réglée.»

Le Premier ministre indien, Narendra Modi (C), et des dirigeants mondiaux assistent à la séance de clôture du sommet des dirigeants du G20 à New Delhi, le 10 septembre 2023 (Photo, AFP).

Le sommet de cette année a vu l'arrivée d'un nouveau membre permanent, l'Union africaine, qui compte 55 membres. Les dirigeants ont également conclu des accords sur la dette mondiale, les réformes des institutions multilatérales telles que la Banque mondiale, le financement du climat et l'adoption d'un «pacte de développement vert», ces deux derniers points devant constituer des éléments clés de la présidence du G20 en 2024.

Dans un monde dans lequel le développement durable est menacé et où des millions de personnes souffrent encore de la faim, Lula a déclaré que la communauté internationale se tournait vers le G20 avec «espoir» et le désir que celui-ci prenne les devants.

En effet, le bloc représente 85% de la production économique mondiale, 75% du commerce international et environ 60% de la population mondiale.

«C'est pourquoi la présidence brésilienne du G20 a trois priorités», a déclaré Lula aux délégués. «La première est l'inclusion sociale et la lutte contre la faim, la transition énergétique et le développement durable... et la troisième est la réforme des institutions de gouvernance mondiale.»

Toutes ces priorités s'inscrivent dans la devise de la présidence brésilienne, qui dit: «Construire un monde juste et une planète durable». Deux groupes de travail seront créés: l'Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté et la Mobilisation mondiale contre le changement climatique.

Connu pour ses programmes visant à éradiquer la faim au Brésil et à réduire considérablement la pauvreté extrême, le président brésilien, qui a repris ses fonctions en janvier de cette année, a également des objectifs ambitieux en matière d'action climatique.

«Par exemple, il a inversé les politiques massives de déforestation de l'Amazonie de (l'ancien président) Jair Bolsonaro et aujourd'hui, la déforestation a diminué de 50% au Brésil par rapport à l'année dernière», a déclaré à Arab News le Dr Agus Sari, PDG de la société de conseil environnemental Landscape Indonesia et ancien conseiller principal auprès du Programme des Nations unies pour le développement.

«La déforestation est le secteur le plus stratégique en matière de climat et d'émissions au Brésil, et elle affecte le monde entier. L'Amazonie est le "poumon du monde" et après avoir été détruite par Bolsonaro, Lula avait la responsabilité, mais aussi la volonté, de la réparer. Et c'est ce qu'il fait.»

Le Dr Sari s'attend à ce que, sous la présidence brésilienne, la pression exercée sur les pays riches pour qu'ils intensifient leur action et leurs engagements en matière de climat se renforce.

«Le Brésil est également un pays respecté dans le monde de la diplomatie climatique. D'une certaine manière, il représente une voix d'équilibre face aux pays occidentaux, en particulier les États-Unis», a-t-il affirmé.

«L'Amazonie sera le facteur clé dans la lutte mondiale contre le changement climatique, et la coopération entre les pays forestiers – en particulier le Brésil, l'Indonésie et le bassin du Congo – sera plus forte.»

Vue générale de la forêt amazonienne depuis la ville de Canaa dos Carajas, État de Para, Brésil, le 17 mai 2023 (Photo, AFP).

Emergence du Sud

La présidence brésilienne du G20 devrait voir se poursuivre les priorités définies par l'Inde en 2023 et par l'Indonésie en 2022.

«La présidence brésilienne est importante car elle poursuivra l'engagement des membres du G20 à résoudre des problèmes cruciaux, en particulier la santé, le changement climatique et le développement durable», a déclaré à Arab News le Dr Luthfi Assyaukanie, maître de conférences en relations internationales à l'université Paramadina de Jakarta.

«Je pense que l'ordre du jour du prochain G20 ne sera pas très différent des deux derniers rendez-vous organisés en Indonésie et en Inde. Il tournera autour de la santé mondiale, de la transformation numérique et de l'énergie durable.»

À l'instar de l'Inde et de l'Indonésie, le Brésil est également l'une des économies émergentes les plus importantes du Sud, un terme qui désigne au sens large les pays à faible revenu d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que les pays en développement d'Asie et d'Océanie.

«Le Brésil est l'une des plus grandes économies du monde et une puissance émergente du Sud. Il a de solides antécédents en matière de leadership sur les questions mondiales», a déclaré le Dr Assyaukanie. «Je pense que le pays apportera une contribution significative aux travaux du G20 l'année prochaine.»

Lors du sommet de New Delhi, les délégués ont par ailleurs accepté d'adoucir leur langage sur la guerre de la Russie en Ukraine, reconnaissant que le G20 n'était pas la plateforme pour résoudre les questions géopolitiques et de sécurité.

«Nous ne pouvons pas laisser les questions géopolitiques bloquer l'ordre du jour des discussions du G20», a déclaré Lula après avoir accepté la présidence. «Nous n'avons aucun intérêt à ce que le G20 soit divisé. Nous avons besoin de paix et de coopération au lieu de conflits.»

Le Premier ministre indien, Narendra Modi (C), et les dirigeants du monde entier se rendent au mémorial du Mahatma Gandhi à Raj Ghat en marge du sommet du G20 à New Delhi, le 10 septembre 2023 (Photo, AFP).

Plus tôt, Lula a indiqué aux médias indiens que le président russe, Vladimir Poutine, qui n'a pas participé au sommet de New Delhi, serait libre d'assister à la réunion des dirigeants à Rio de Janeiro l'année prochaine.

Et ce, bien que le Brésil soit signataire de la Cour pénale internationale, qui a lancé un mandat d'arrêt contre le dirigeant russe pour crimes de guerre.

«Si je suis président du Brésil et qu'il vient au Brésil, il n'y a aucune chance qu'il soit arrêté», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
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  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

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  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.


Poutine remercie le prince héritier saoudien d'avoir accueilli les pourparlers américano-russes

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
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  • Le président russe a fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines
  • Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales

RIYAD: Le président russe Vladimir Poutine a remercié, jeudi, le Royaume et son prince héritier d'avoir accueilli mardi à Riyad les pourparlers américano-russes.

Lors d'un appel téléphonique entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et M. Poutine, le président a également fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines.

Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales, fermement convaincu que le dialogue est le seul moyen de résoudre toutes les crises internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com